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La découverte des chromosomes

Malgré ces retombées spectaculaires, la génétique a longtemps conservé une grande part de mystère. Personne ne pouvait en expliquer les mécanismes de transmission. Les études se concentrent alors sur le noyau des cellules. On remarque que ces cellules changent parfois d’aspect. De petits bâtonnets apparaissent, puis changent de place. Peu après, la cellule se divise en deux cellules filles, mais on n’y voit plus les bâtonnets.

Le même phénomène se répète à chaque division. On ignore alors le rôle de ces bâtonnets auxquels on donne le nom de chromosomes.

En 1910, Thomas Morgan de l’Université de Columbia, à New York, donne à la génétique un élan incomparable. Il adopte la petite mouche du vinaigre, la drosophile, comme instrument de recherche. Les avantages sont nombreux. Les femelles peuvent pondre plus de 1000 œufs en 12 jours et leurs cellules possèdent quatre chromosomes géants.

Pendant des générations, Morgan expose ses drosophiles à toutes sortes de radiations.

En réaction à ces radiations, ses mouches aux yeux normalement rouges vont parfois donner naissance à des mouches aux yeux blancs ou encore à des mouches munies d’une paire supplémentaire d’ailes. C’est ce qu’il appelle des mutations. Ces résultats vont l’amener à faire une découverte capitale.

Chaque caractère, muté ou pas, est sous le contrôle d’une petite unité appelée gène dont l’ensemble est distribué tout au long des chromosomes. Les gènes et les chromosomes constituent donc le matériel de l’hérédité.

« Morgan a démontré que les unités de transmission de la vie se retrouvaient sur des chromosomes, sur des petits bâtonnets, des petites particules que l’on retrouve à l’intérieur des cellules, raconte Claude-André St-Pierre. Et pour ce faire, il a dû utiliser des mutations qui ont permis de réaliser que les caractères étaient transformés, qu’ils étaient transmis de génération en génération et qu’ils se retrouvaient sur des chromosomes spécifiques, sur des chromosomes particuliers. »

« Maintenant, on sait très bien que si on veut altérer l’hérédité (on ne se concentre pas sur les mitochondries, sur les organelles), on se concentre sur les chromosomes, nous dit Yves Gingras. On peut penser pouvoir un jour les manipuler. C’est ce qui va devenir, on le sait maintenant, dans les années 1980, les manipulations génétiques. C’est donc important. »

Dans les années qui suivent, les chromosomes et les gènes obsèdent les chercheurs. De quoi sont-ils constitués ?

Extrait vidéo : Chaque caractère, muté ou pas, est sous le contrôle d’une petite unité appelée gène dont l’ensemble est distribué tout au long des chromosomes.

 

 

 

 

 

 

 

 

 
D'après une chronique de Solange Gagnon, journaliste et Jeannita Richard, réalisatrice
Adaptation pour Internet :
Jean-Charles Panneton et Karine Boucher