Une progression sournoise

À cause de leur embonpoint, 40 % des Nord-Américains seraient résistants à l'insuline.

EMBONPOINT ET OBÉSITÉ

Comment savoir si on souffre d'un excès de poids ? Les scientifiques utilisent la notion d'indice de masse corporelle (IMC) pour déterminer le poids-santé d'une personne.

Pour calculer son indice de masse corporelle, il faut connaître son poids en kilos et sa taille en mètres.

IMC = poids (kg)/taille x taille (m2)

Un IMC qui se situe entre 25 et 29,9 révèle un embonpoint. Au-dessus de 30, on parle d'obésité.

Prenons l'exemple d'une personne qui mesure 1,90 m et pèse 130 kg.

IMC = 130/(1,90)2 = 130/3,61 = 36

Son IMC de 36 indique qu'elle est obèse. Au Canada, 13 % des adultes sont obèses, 30 % font de l'embonpoint.

 

Chaque jour, l'endocrinologue Patrice Perron rencontre des patients dont l'embonpoint favorise la résistance à l'insuline. Il connaît le combat silencieux qui oppose le pancréas au tissu adipeux.

« Quelqu'un peut être résistant à l'insuline pendant des années et tant que son pancréas va sécréter suffisamment d'insuline, la glycémie va être normale et il ne développera pas le diabète, explique-t-il. Par contre, lorsque le pancréas commence à s'essouffler, c'est à ce moment-là que la glycémie commence à s'élever, en premier lieu après les repas, et par la suite à jeun, le matin. Lorsque les glycémies sont supérieures à sept, on fait le diagnostic de diabète. »

On croit que 40 % des Américains et des Canadiens seraient résistants à l'insuline à cause de leur embonpoint. Et la population continue de grossir.

Même si diabète et obésité vont de pair, ce ne sont pas tous les gens obèses qui deviendront diabétiques. Nous ne naissons pas tous égaux face à cette maladie.

« En fait, il y a une grosse question de génétique, explique le docteur Perron, du Centre hospitalier de l'Université de Sherbrooke. Tout dépend de nos gènes. Si on a eu de bons gènes qui nous donnent un pancréas capable de sécréter suffisamment d'insuline pour vaincre la résistance des cellules, on ne deviendra pas diabétique. Mais si on a des gènes qui font que le pancréas a une faiblesse, en vieillissant, en gagnant du poids, en étant moins actif, le pancréas ne sera plus capable de sécréter suffisamment d'insuline et c'est là que le diabète va se déclarer. »

Actuellement, environ 20 % des obèses sont diabétiques. Mais la proportion monte à 50 % chez les obèses qui ont un surpoids de plus de 50 kilos. Plus l'obésité est importante, plus le pancréas travaille fort et plus il risque de flancher.


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Dossier préparé en novembre 2002
D'après un reportage de Claude D'Astous (journaliste) et Francine Charron (réalisatrice)
Adaptation pour Internet : Isabelle Montpetit et Karine Boucher
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