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La sélection naturelle (3 de 3)


En 1858, un jeune naturaliste, Alfred Wallace, envoie à Darwin un court article qui traite d’idées très proches des siennes sur l’évolution des espèces et la sélection naturelle.

Darwin est bouleversé. Il jongle avec ces idées depuis trop longtemps pour se laisser devancer. S’il ne veut pas perdre l’antériorité de sa découverte, il doit publier le plus rapidement possible.

Un an plus tard, The Origin of Species (l’Origine des espèces) paraît enfin.

C’est un énorme scandale ! On y soutient que l’Homme et le singe sont cousins, descendants d’un même ancêtre. Les titres des journaux sont virulents. Darwin clame que Dieu est mort. Il a détruit la société !

Pour l’anthropologue Norman Clermont, de l’Université de Montréal, « Origine des espèces demeure le plus grand livre du millénaire. « Pour moi, l’ouvrage de Darwin de 1859 c’est le meilleur livre qui a été écrit depuis l’invention de l’imprimerie. C’est, après la Bible, le deuxième livre le plus influent sur la façon de se représenter le monde en Occident. Et les conclusions sont idéologiquement révolutionnaires parce qu’elles transforment toutes les représentations de la Nature. Auparavant, il y avait une Nature qui était comme une créature. Maintenant, il y a une Nature qui est comme une manufacture. Mais Darwin va aussi montrer comment fonctionne cette manufacture. Il explique comment cette nature arrive à mettre en existence des choses qu’on ne pouvait expliquer auparavant que par la Création. »

Tous les exemplaires de l’Origine des espèces sont vendus dès la première journée. Malgré la forte hostilité qu’elles soulèvent, les thèses sulfureuses de Darwin sur l’évolution s’imposent rapidement. Pourquoi?

« Ce qui fait la force incroyable de l’Origine des espèces c’est la discipline de Darwin. Il assemble une montagne de faits pour prouver qu’il y a bien eu une évolution des espèces. La théorie de l’évolution des espèces devient alors une théorie incontournable », précise l’historien des sciences Camille Limoges.

 

 
D'après une chronique de Solange Gagnon, journaliste et Jeannita Richard, réalisatrice
Adaptation pour Internet :
Caroline Paulhus, Isabelle Montpetit et Karine Boucher