L'équipe
des docteurs Kuiper et Noteborn, du Département de la santé et
de la sécurité des aliments pour les Pays-Bas, est sur la bonne
piste. Ils ont déjà franchi une étape cruciale : faire avaler
à des rats de laboratoire au moins deux tomates transgéniques
quotidiennement. C'est une forte dose si on tient compte de la
taille d'un rat. Pour obtenir une exposition comparable, il faudrait
qu'un humain ingurgite chaque jour un panier plein de tomates :
13 kilos au total.
Pour
donner autant de tomates aux rats sans les rendre malades, il
faut les transformer en petites bouchées, qu'on mélange à une
diète parfaitement équilibrée. À un premier groupe de rats, le
docteur Noteborn donne la diète pure; au deuxième groupe, la même
diète contenant 10 % de tomates ordinaires; et au troisième
groupe, la diète et des tomates transgéniques. Si des différences
se manifestent entre les groupes, on saura au moins qu'il y a
un problème.
En
apparence, c'est tout simple comme méthode. Mais Hub Noteborn
a beaucoup de pain sur la planche, d'abord pour confirmer que
sa diète de base est aussi inoffensive qu'il le croit, et ensuite
pour déterminer la nature d'un éventuel problème.