Par
ailleurs, l'insecticide Bt présent dans les plantes transgéniques
peut affecter certains insectes bénéfiques. Selon une étude préliminaire faite en laboratoire et parue en 1999, 44 %
des larves de papillons monarques qui mangeaient du pollen de
maïs Bt en mouraient. Cette étude a suscité l'indignation parmi
le public.
« Ce
n'est pas une catastrophe environnementale, souligne Christine
Von Weizsœcker, mais cela nous indique qu'il existe tout un réseau
de causes et d'effets dont nous ne connaissons pas grand-chose
et que nous devons examiner convenablement. »
Depuis,
on s'est rendu compte qu'une seule variété de maïs transgénique
parmi les 5 cultivées en Amérique de Nord causait ce problème.
Néanmoins, cette histoire soulève bien des interrogations.
Le
gène Bt ne disparaît pas lorsque la plante est récoltée. Il persiste
plus longtemps dans le sol qu'on ne le pensait. Certains organismes
pourraient l'intégrer à leur bagage génétique et ainsi développer
leur propre résistance.
Puis,
il y a les risques de pollution génétique par le pollen. Au Danemark,
un colza transgénique a transmis son nouveau gène à la moutarde
commune, une cousine sauvage qui est aussi une mauvaise herbe
agressive.
Avec
le vivant, les choses deviennent compliquées dès qu'on sort du
laboratoire, comme l'illustre une expérience américaine qui aurait
pu mal tourner.