Bilan canadien
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Alexandre Despatie

31 juillet 2005 - Qui aurait parié avant les Championnats du monde FINA que le Canada récolterait dix médailles, soit sept de plus qu'il y a deux ans à Barcelone? Personne.

Certes, les plongeurs représentaient nos plus beaux espoirs? Après tout, n'avaient-ils pas raflé toutes les médailles canadiennes en Espagne?

Donc, 3-4 médailles, c'était possible. Et contre toute attente, ce sont les jeunes Meaghan Benfeito et Roseline Filion qui ont ouvert le bal en raflant le bronze au 10 m synchronisé. Dès lors, le ton était donné.

Vingt-quatre heures plus tard, Blythe Hartley reconquérait son titre au tremplin de 1 m après avoir dû se contenter du bronze en 2003.

Cliquez ici pour voir le montage des meilleurs moments des XIes Championnats du monde FINA.

Et que dire d'Alexandre Despatie! Le plongeur de 20 ans a littéralement soulevé la foule avec ses deux titres mondiaux aux 1 m et 3 m, semant un vent de folie dans l'île Sainte-Hélène comme si les Rolling Stones ou U2 venaient d'y débarquer. Et contrairement aux célèbres « rock stars », le jeune Québécois, fidèle à lui-même, a pris le temps de s'arrêter pour saluer ses admirateurs.

Seule petite ombre en plongeon, la quatrième place d'Émilie Heymans. On aurait tellement aimé qu'elle conserve son titre ou qu'à tout le moins, elle monte sur le podium pour éviter qu'elle se fasse humilier par son entraîneur, chez elle devant son public.

Pour le reste, les attentes étaient faibles. Une fois la folie Despatie passée, on se disait que la dernière semaine des mondiaux allait être bien tranquille pour le Canada.

Quelle erreur!

L'effet Lafontaine...

Relais canadien

L'équipe canadienne de natation s'est bien moquée de nous. Et c'est tant mieux! En l'espace d'une semaine, les Brittany Reimer, Brent Hayden, Rick Say, Mike Brown, Yannick Lupien se sont fait un nom à l'extérieur des cercles de la natation.

Imaginez, cinq médailles dans la piscine principale et 13 records nationaux battus! Du jamais vu! Il y a 11 mois, les nageurs canadiens revenaient bredouilles des Jeux olympiques d'Athènes. Deux ans, plus tôt, aux mondiaux de Barcelone, même scénario. Et aux Jeux de Sydney, en 2000, une seule petite médaille.

On savait que l'arrivée de Pierre Lafontaine, le nouveau directeur général de Natation Canada, allait faire bouger les choses. Mais jamais aussi vite que ça! En l'espace de trois mois, il a su motiver et redonner confiance à ses troupes. Maintenant, les nageurs canadiens savent qu'ils peuvent rivaliser avec les meilleurs.

Le plus bel exemple: Reimer. Quatrième du 800 m libre à Barcelone, la Britanno-Colombienne avait obtenu une décevante 17e place à Athènes, cessant presque du même coup de croire en ses moyens. L'athlète de 17 ans affirmait cette semaine qu'elle avait retrouvé le goût de nager... drôle de coïncidence!

Évidemment, on ne peut conclure ce bilan canadien en passant sous silence la superbe médaille de bronze de l'équipe féminine de water-polo. Déçues après la défaite en demi-finales contre les Hongroises, les Canadiennes se sont relevées pour permettre aux Johanne Bégin, Ann Dow et Cora Campbell de terminer leur carrière au sein de l'équipe nationale sur une bonne note. Chapeau les filles!

Et puis, une petite parenthèse. Si les nageuses synchronisées n'ont pas contribué à la récolte du Canada, elles n'ont pas à rougir. Dans leurs cas, les médailles relevaient de l'utopie. Sur une pente descendante depuis quelques années, le Canada a prouvé qu'il était sur la bonne voie pour remonter dans la hiérarchie mondiale. Avec des programmes audacieux et originaux, contribution de la nouvelle chorégraphe russe Maria Maximova, les Canadiennes ne sont pas passées inaperçues. Il sera intéressant de suivre leur progression jusqu'au prochains Championnats du monde FINA, à Melbourne en 2007, et jusqu'aux Jeux olympiques de Pékin.

Espérons maintenant que les nageurs, les plongeurs, les poloïstes et les nageuses synchronisées inspireront les jeunes à se mouiller.