Le combat des livres - du 30 janvier au 3 février à 10h30


Un homme, surnommé le Monstre, refuse de parler et attend, en prison, la tenue de son procès. Venu de l’étranger pour l’assister, un avocat cherche à découvrir les raisons de son mutisme et les circonstances entourant ses crimes. Sur les traces de son client, dans un pays qui se relève à peine d’une guerre fratricide, l’avocat est plongé bien malgré lui au cœur d’une tragédie.

Prix des libraires du Québec 2005
Prix France-Québec Philippe-Rossillon 2005





Né à Montréal en 1962, Jean Barbe a été journaliste culturel et critique avant d’écrire son premier roman, Les soupers de fête. Il est aussi l’auteur d'un recueil d'articles, Chroniques de l'air du temps, d'Autour de Dédé Fortin et de Comment devenir un ange, paru en 2005.

Marie-France Bazzo s'entretient avec Jean Barbe Défendu par Lucie Laurier











27 février, 13 h 08 - J'ai choisi ce livre à la librairie, un peu par hasard. Je viens tout juste de le terminer et j'en demeure encore épatée, émue, agréablement surprise. Un mélange de sentiments absolument contradictoires y est présenté : la cruauté, la haine, la souffrance, la solitude, d'une part et l'amour, la solidarité en temps de guerre, le respect, d'autre part. J'ai vraiment apprécié la manière dont Jean Barbe a présenté l'histoire : un monstre, présenté un peu comme tel mais également comme un humain simple, généreux, protecteur, aimant... Le tout pour nous permettre de relativiser les actes qui peuvent être commis sans pour autant les justifier ou les excuser et nous questionner sur l'opportunité de la légitimité sur laquelle nous nous basons pour juger les actes commis par les simples soldats ou "exécutants" en temps de guerre (par opposition aux chefs qui prennent effectivement les décisions). Il nous est impossible de comprendre la logique ou la conduite d'individus lorsque nous vivons tellement loin de ce que eux peuvent vivre, tant au niveau géographique qu'au niveau de la substance ou du contenu de leur vie, notamment en temps de guerre telle celle survenie en ex-Yougoslavie (Bosnie-Herzégovine). 
 
J'ai également beaucoup aimé le choix de l'auteur d'entremêler l'histoire de François Chevalier et sa quête de vérité et l'histoire présentée par l'accusé Viktor Rosh. 
 
Bravo!
Ann-Julie Auclair
Montréal



4 février, 12 h 52 - Ce livre m'a permis de mieux comprendre comment des gens arrivent à se faire la guerre à un tel point, comment des hommes qui ont déja été enfants deviennent si cruel. On ne peut pas comparer leurs agissements avec les notres car nous n'avons pas vécu les mêmes expériences. Ce livre m'a amené à réfléchir sur les hommes.
jolyane rené-laforest
st-Gérard-des laurentides



3 février, 9 h 59 - Lucie Laurier, peu importe l'issu du combat, je vous accorderais un prix, juste pour votre belle façon à défendre votre livre, tout en reconnaissant la valeur des autres livres. Bonne Chance. Je n'ai malheureusement pas encore lu le livre que vous défendez mais je le ferai très prochainement avec en souvenir vos arguments et ce qui vous a tant plu et tant touché. Bravo!
Margot Desjardins
Gatineau, Québec



2 février, 22 h 16 - Le nécrivain que je suis dit à la belle Lucie Laurier : Comment pouvez vous même imaginer que l'écriture plate et sans dimension de Jean Barbe puisse rivaliser un seul instant avec celle d'Hubert Aquin. Il n'y aucun rapport entre cette oeuvre avec celle d'Aquin. Mais il s'agit d'un combat des livres exercice futile et pueril, enfantin. Comme si des livres pouvaient se battre. La littérature comme pugilat! Et pourquoi pas la bataille des clips. C'est à peu près le niveau culturel de l'affaire. 
 
Eh non la littérature n'est pas un pugilat.  
Voir Kafka à ce sujet. 
 
Pour être plus pédant encore : wwww.artpaysage.com
Claude Paré
Montréal



2 février, 12 h 40 - Comment écrire un livre convenu… 
 
Prendre un sujet grave : la guerre. Mettre un personnage dans une situation extrême et le regarder agir pour remplir l’écriture d’un souffle philosophico-poétique, mais déjà vu. Bien faire entrer cette histoire dans une structure classique, à mi-chemin entre le policier et l’enquête psychologique; faire, au fond, une histoire digne d’un scénario hollywoodien. (À moins que ce ne soit ça faire un roman de l’Amérique? Pensez à tous les films où un avocat débarque pour sauver un condamné à mort. À tous ces «Dead man walking» et autres réflexions gauchissantes sur la brutalité humaine, mais pardonnable.) Et intégrer ceci : un avocat plutôt en crise va rencontrer un homme muré dans un silence. De cette rencontre faire naître un dialogue qui fera constamment osciller la fiction entre le passé et le présent. Le tout sera baigné dans une écriture simple, proche du degré zéro. (Mais écrire simple, semble-t-il, est une qualité de l’époque. L’écriture limpide vend bien, parce que, n’est-ce pas?, on n’a plus le temps de questionner la langue, de la pousser plus loin pour faire état d’un rapport au monde plus complexe.) Le succès de ce livre : une nouveauté qui récupère l’ambiance de l’époque et qui l’a met en forme. Pourtant je ne peux penser, non sans sourire, à ce qu’à écrit Aquin dans Prochain Épisode : «Ce roman métissé n’est qu’une variante désordonnée d’autres livres écrits par des écrivains inconnus. […] Le romancier pseudo-créateur ne fait que puiser, à même un vieux répertoire, le gestuaire de ses personnages et leur système relationnel.» Mais Aquin, n’est-ce pas ce vieux schnock qui n’a rien compris?
sébastien Chabot
La Prairie



1 février, 21 h 34 - Bonjour Lucie! 
 
J'ai lu les 5 livres proposés. Comme vous, celui qui m'a le plus émue et fait réfléchir a été le livre de Jean Barbe. Mon second choix aurait été "la femme de ma vie" qui démontre que les relations parent-enfant ne vont pas toujours de soi, qu'elles peuvent au contraire susciter beaucoup de tourments, de part et d'autre. 
 
Dans le passé, j'ai travaillé avec des réfugiés. J'ai écouté le récit de leurs tragédies respectives avec une très grande émotion. Chaque fois que j'entendais leur histoire, je me demandais comment on pouvait en arriver à faire autant souffrir des êtres humains. Je voulais essayer de comprendre l'autre, celui qui fait souffrir. Jean Barbe a su m'apporter quelques réponses. Entre autre, que pris dans la tourmente d'une guerre, a fortiori une guerre civile (qui à mon sens est la pire de toutes, car des gens en viennent à haïr ceux qui autrefois étaient de bons voisins, de bons collègues de travail), des gens ordinaires pourraient totalement perdre le sens de la réalité et commettre des actes dont ils se croyaient incapables. Pris dans un mouvement collectif, ils ne laissent plus de place à la réflexion personnelle. Qui peut dire comment il réagirait en temps de guerre, quand tout autour de vous il n'y a que le chaos?  
 
Comme Jean Barbe, je préfère rester du côté des optimistes et me dire qu'il m'appartient d'essayer de faire changer les choses. C'est ma responsabilité d'apprécier chaque jour de ma vie, ceux qui me témoignent de l'amour tous les jours. C'est ma responsabilité d'être courtoise envers mon prochain.  
 
Alors bonne chance. J'aimerais que plein de gens aient l'occasion de lire ce livre et de réfléchir à notre avenir. 
 
Sonia
Sonia Létourneau
Orléans



1 février, 17 h 36 - Il y a plus que la guerre, dans ce livre. IL faut revenir au titre : Comment devenir un monstre. En effet, comment devient-on un monstre ? Tout le monde se pose la question au moins une fois dans sa vie, ne serait-ce qu'en regardant les nouvelles lorsqu'on parle d'actes barbares. Le titre est en soit l'énigme du roman que l'auteur déchiffre peu à peu. 
 
Je répète ce que plusieurs lecteurs ont déjà dit : On reconnaît un grand livre dans le fait qu'il nous marque et qu'il traverse le temps, les générations et les frontières. Je crois que c'est le cas de ce roman. Il explore un sujet noir qui nous traumatise et il parvient à nous l'expliquer. 
 
Pour montrer à quel point certains aspects du roman de Jean Barbe sont criants de vérité, il faut lire, dans La Presse du week-end dernier, le témoignage de la mère du présumé assassin de la jeune Brigitte Serre. En lisant son témoignage, j'ai reconnu celui de la mère du monstre (chapitre 4); C'est le témoignage universel et intemporel des mères de monstres, désemparées et écorchées.
Marie-Josée Godbout
Montréal



1 février, 11 h 55 - Bonjour, 
 
Ce roman est d'actualité et le sera encore dans 50 ans : la guerre, les différents milieux d'origine des personnages et leur évolution au Québec ou ailleurs, leur débat intérieur entre l'amour , l'indifférence confortable d'un milieu bourgeois ( l'avocat dans sa relation avec son épouse), la haine , la vengeance ou la cruauté existant tantôt à différents moments de la vie chez la même personne homme ou femme. Attention, on ne doit pas juger au premier degré, ni extraire un passage de l'auteur tiré de son contexte quand même. 
 
Homme ou femme, nous vivons tous des ambivalences et le monstre n'est pas toujours celui pointé. À tour de rôle, les personnages sont ou bourreaux ou victimes ? D'ailleurs dans le roman de Christiane Frenette, Après la nuit rouge, on y trouve des femmes fuyant la souffrance soit dans le lieu de leur vécu par le mutisme ou diverses compensations ou dans un autre pays en fuguant. 
 
Jean Barbe dans un contenu actuel et dans une structure impeccable nous laisse une réflexion profonde d'analyse de notre personnalité et nous conduit à un questionnement sur notre pouvoir de décision et d'action face aux événements. 
 
Ce livre sera toujours d'actualité et en outre, amène le lecteur à réfléchir sur les jugements portés mais surtout sur sa propre ambivalence et les choix qui s'imposent face à lui-même et à la société.
Thérèse Couture
Lévis



1 février, 11 h 51 - Bonjour Lucie! 
 
Malgré tout le respect que je dois à Françoise Guénette,je ne peux qu'être d'accord avec vous lorsque vous dites que le superbe roman de Jean Barbe est une voix profondément masculine et qu'il ne faut pas essayer d'y voir un constat social. Visiblement, Madame Guénette a du mal à laisser son côté féministe de côté et sa biaise son point de vue. "Comment devenir un monstre" est un roman qui nous parle des hommes avec tout ce qu'ils sont :leur dureté, leur tendresse, leur vulnérabilité, leurs émotions et leur complexité. C'est peut-être ça qui dérange au fond, ce que nous sommes réellement!  
 
Par ailleurs, je suis étonné de l'accueil de "La femme de ma vie" (de grâce ne le faites pas gagner!). Francine Noël n'arrive pas, contrairement à Jean Barbe, à transcender sa réalité. J'ai trouvé ce roman très ordinaire. Je ne me sentais pas du tout concerné par le propos de l'auteure. Je l'ai reçu comme si elle réglait ses comptes et ses frustrations avec sa mère en nous prenant à témoin. Pour moi, ce n'est pas de la littérature, mais un récit de vie tout simplement. Qu'on y voit là un symbole de femme moderne et de changement social me laisse perplexe! Je préfère nettement les deux quêtes des personnages principaux de Jean Barbe. Ils sont beaucoup plus porteur de quelque chose d'humain.  
 
Continuez de bien défendre ce grand roman qui mérite de gagner ce combat. 
 
Merci de prendre en considération mes arguments. 
Éric Simard, libraire
Éric Simard
Québec



1 février, 11 h 24 - Loin de moi l'idée de vouloir prendre les gants. En tant que directeur de l'éditorial chez Leméac, je suis déjà amplement gagnant puisque les trois livres qui restent ont été publiés par nous! 
 
Mais pour répondre à Françoise Guénette, qui pense que mes personnages, en s'exprimant tous de la même manière, font montre d'un défaut d'écriture, voici : 
 
Ce n'est pas un défaut, c'est un choix. 
 
Quand j'ai pensé à situer ce livre dans un pays innommé, la question de la langue s'est posée. Parlent-ils en français? En serbo-croate, en quoi, au juste? Et comment François Chevalier peut-il communiquer directement avec eux?  
 
Je ne voyais pas l'intérêt de me perdre dans ces considérations. Je voulais le livre direct, fort, immédiat. 
 
Alors j'ai décidé d'écrire un roman en traduction. Peut-être y avait-il des langues d'origine, mais le tout serait passé par les mains et l'oeuvre d'un traducteur... Le serbo croate devenu français, genre. Et le processus de la traduction aurait ainsi éliminé toute les familiarité du langage. 
 
D'autre part, oui, c'est vrai, j'ai donné à mes personnags une élévation du discours qui ne fait pas très réaliste. Mais ça aussi, c'est voulu. Ce n'est pas la réalité, c'est un livre, c'est un roman et dans le roman, tout est permis, pour peu que l'efficacité des choix le justifie. 
 
je n'aurais pas pu écrire ce roman si j'avais contraint mes personnages à s'exprimer d'une manière réaliste. 
 
Alors que le pays n'est pas nommé, que cette guerre n'est pas nommée, les pensées les plus intimes des personnages, elles, le sont. Les dialogue ne sont pas réalistes, ils forment une sorte de radiographie des âmes, qui révèle, au-delà du langage, les complexités humaines que nous avons malheureusement tant de peine à décrire et à communiquer - d'où les conflits, les mésententes, les insatisfactions, et les guerres. 
 
Dans un roman sur la guerre, contre la guerre, et contre les simplifications qui entraînent la guerre et que la guerre entraîne, il m'apparaissait important d'exprimer la complexité des choses et des êtres par tous les moyens possibles. 
 
Cela dit, Prochain épisode et La femme de ma vie sont des livres formidables, et c'est un honneur pour moi de partager le ring avec eux. 
 
Bonne chance à tous. 

jean Barbe
Montréal



1 février, 10 h 31 - La grande pertinence de ce livre, en plus d'être admirablement bien écrit, est qu'il nous montre par une histoire intéressante et des personnage bien campés que la violence dans ce monde est celle de gens ordinaires par ailleurs amoureux et aimables.
Julien Plante
Papeete



31 janvier, 21 h 59 - Bonjour Lucie. J'ai beaucoup aimé le livre de Jean Barbe (classique, historique et contemporain à la fois) et qui nous fait comprendre à quel point la lecture est un outil de démocratie et d'émancipation, mais je dois avouer que je n’ai pas lu les autres. Par contre, vous me donnez le goût de les lire, incluant le livre choisi par Louis-José Houde (dans un avion peut-être!). Lucie, j’aime bien ta combativité, mais je te donne un conseil d’un ancien combattant : soit à partir de mercredi tu dois être très stratégique, moins te dévoiler (tu es trop honnête) et faire des alliances. Mais méfie toi, je me suis fait avoir l'an dernier. Bonne chance à tous. Quelle bonne idée cette émission. 
 
Réjean Thomas. 
Ex-participant 
Ambassadeur du mois de Février 
Montréal capitale Mondiale du Livre de l'Unesco 
2005-2006
Rejean Thomas
Montreal



31 janvier, 19 h 12 - Quand j'ai commencé à lire ce livre j'avais envers Jean Barbe un préjugé défavorable. Je le voyais pédant et croyais qu'il aimait s'entendre parler. Mais plus j'avancais dans la lecture de son livre plus j'étais surpris (incrédule parfois, relisant certain passage)et ébahi par son étendue son universalité, sa qualité d'écriture et la compréhension de l'âme humaine dont il fait preuve. Cet homme (Barbe) qui avoue n'avoir jamais voyagé (ou presque) nous amène ici dans un autre lieu bien loin du Québec mais complètement crédible où se joue un drame très touchant et troublant. 
 
Je suis du genre à lire plusieurs livre en même temps, il y en a qui sont facile où on peut sauter des paragraphes juste pour savoir l'histoire mais il y en a d'autre pour lesquels on a besoin de calme et où on désire lire et sentir chaque mot pour vivre chaque émotion. Ce livre est de la seconde catégorie.
François Marchand
Oka



31 janvier, 15 h 39 - Quel beau livre que celui-ci. J'aime particulièrement qu'il soit écrit par un homme et qu'il y développe toute sa sensibilité. Pour moi ce livre en est un sur l'amour. Il n'y a que ça. COmment l'absence d'amour - symbolisée par la guerre- peut-être perturbatrice. Les êtres humains qui ont à traverser cette guerre en sont transformés,ils ne sont plus eux-mêmes. Jean Barbe nous le fait très bien ressentir. J'aime aussi le fait de célébrer l'écrivain de son vivant et de lui confirmer qu'il nous touche... 
 
Bravo Jean Barbe 
 
Louise Lalancette- St-FÉlicien Lac-St-Jean
Louise Lalancette
St-Félicien



31 janvier, 11 h 25 - Je veux faire une mise au point à celui qui prétend que ceux qui lisent et disent aimer le livre : Comment Devenir un Monstre de Jean Barbe veulent se qualifier d'intelligents. Je ne suis qu'une septuagénaire qui ne prétend qu'être une amoureuse de lecture - pas intellectuelle pour cinq sous -. Il m'arrive de relire un passage, une phrase pour en savourer toute la beauté et c'est à ces moments là que je constate la différence entre l'écrivain et le conteur d'histoires.
pierrette morneau
laval



30 janvier, 23 h 14 - 1. Description explicite des lieux, des objets, des mouvements, des personnages et de leurs réflexions telle que l'on vit sur les lieux côtoyant les personnages et leur ambivalence jusqu'au changement de personnalité.  
2.Les causes des changements sont toujours expliquées, et toujours une petite phrase qui nous fait réféchir juste ponctuelle, ce qui nous amène à éviter de condamner les supposés méchants. 
3. Croissance et intensité dans l'intrigue soutenant l'intérêt jusqu'à la fin. 
4. Style simple et recherché par moments avec un vocabulaire ponctué de mots parfois recherchés et d'autres d'expressions populaires françaises. 
5.Subtilement certaines métaphores : p. 189, une lèpre du paysage.p. 248, je ne ressentais qu'un vide laissé par le mensonge éventé. 
6.Vocabulaire intéressant : rombière p. 244,des parpaings en guise de pneus p.195, mon Jules (en France).P. 203, il était un peu godiche.P. 209, baratiner. 
 
7. Un peu de philo :«Pour être malheureux , il faut d'abord croire au bonheur». 
8. Il nous amène à réfléchir sur les vrais coupables et sur la comparaison entre les différents situations qui conduisent aux divers crimes selon les contextes ou le vécu des gens.
Thérèse Couture
Lévis



30 janvier, 13 h 21 - L'autre jour, mon amoureux a apporté de la bibliothèque, plusieurs livres qui ont traînés sur une table dans l'attente d'être lu. Je venais de terminer un roman et j'étais sur le point d'en commencer un autre lorsqu'en écoutant votre émission, j'ai appris que Comment devenir un monstre de Jean Barbe avait été choisi pour le combat des livres. Ça a influencé mon choix et c'est donc celui-là que j'ai choisi dans la pile. J'en suis à peine au début et déjà j'ai grand peine à en sortir. 
 
c'est un auteur que je ne connaissais pas et qui me rejoint dans son style d'écriture. Comment devenir un monstre est un livre d'émotions, de réflexions profondes qui ne peut laisser personne indifférent. Je ne le sens pas comme un livre de fiction car c'est trop près de la réalité. Ce pays fictif ou se déroule les évènements, je l'imagine en Europe de l'est. Et cette barbarie physique et morale décrite dans le roman elle est bien contemporaine, elle n'appartient pas à une autre époque et c'est justement ce qui est troublant. 
 
Même si je n'en suis qu'au début du roman je sais déjà que je ne serai pas déçu par le reste. Déjà, j'adore ce livre. Un livre profondément humain. L'humain dans ce qu'il a de plus beau et de plus laid. Un livre bouleversant de vérité sur notre humanité. À lire absolument.
Sylvie Bernier
Tadoussac



27 janvier, 9 h 53 - Lire ce roman de Jean Barbe, c'est découvrir un nouveau pays. Le pays d'un langage poétique dans lequel s'affirme la maîtrise de l'écriture et la maturité de la pensée. Celle-ci par exemple : L'amour est éternellement condamné à chercher un geste, une caresse, un mot, un baiser pour s'incarner (p.55) Langage ciselé, martelé et qui à mon avis, rejoint la grande littérature. 
 
Cependant, c'est ce langage qui me séduit qui me contraint aussi à émettre des réserves. Il me semble que les personnages auraient gagné en justesse s'ils avaient eu une voix unique car j'accède difficilement, par exemple, à la mère, d'origine modeste, lorsque dans une envolée à la Duras, elle affirme : Il est devenu lui-même sa propre personne. Avant, il était une extension de mon amour, une excroissance de mon corps, une incarnation de mon désir de mère. C'était mon enfant (p.59) En effet, il me semble entendre l'auteur dans ces propos plutôt que le personnage.  
 
Vraiment, je n'ai pas l'impression que les personnages ont une vie qui leur appartient. J'en remets donc. Est-il pertinent que deux personnages utilisent un même terme qui révèle leur immaturité sexuelle? Exemple, l'avocat dit à la page 80 : un petit garçon (...) tripotant sans merci son minuscule zizi versus Maria qui demande à la page 236 : Combien pour un petit zizi ? 
 
Ça me chicote. Ça me chicote parce que c'est un magnifique roman mais j'ai l'impression que l'auteur transparaît un peu trop à travers cette écriture, qu'il cherche à me maintenir hors de la vie de ses personnages. Peut-être par affection pour le lecteur qu'il cherche à protéger en le faisant observer ce monde monstrueux plutôt qu'en l'invitant à le faire participer, à lui faire vivre des émotions, à le choquer, à le bouleverser? 
 
Jean Barbe a du talent et parfois du génie. Malgré mes réserves, je recommande la lecture de ce livre car nul doute que plusieurs lecteurs sauront apprendre en quoi consiste l'expression : faire de la Littérature.
Alain Fortaich
Montréal



25 janvier, 11 h 47 - Moi, je n'ai pas eu la chance de lire ce livre mais je suis très anxieuse d'aller me l'acheter. J'ai entendu les commentaires de l'auteur à la radio, lundi dernier et je n'ai qu'une hâte, me le procurer mais dans le fond de ma campagne, les librairies sont plutôt rare et j'attends l'occasion de me rendre à la ville. 
 
Merci de me faire connaître cet auteur.
Lyse Ouimet
Lac-du-Cerf



20 janvier, 17 h 15 - Moi aussi Miss Laurier, j'ai beaucoup aimé ce bouquin de Jean Barbe, même un peu plus que le suivant"Comment devenir un ange" lui aussi sublime dans le genre. Pas léger comme sujet, mais malgré les paradoxes du comportement de ce type et l'horreur dans lequel il a plongé, cette histoire est profondément, plausible, sensible et humaine. On s'attache très vite au bonhomme qui, comme bien des gens soumis à des épreuves aussi extrêmes pourraient devenir de redoutables tueurs mais aussi, paradoxalement des saints. Justement, St Paul lui-même, justement un ex-pharisien et impitoyable charognard, a dit lui-même, après avoir été assaini sur le chemin de Damas par lke St Esprit : «Ce sont les plus grands pêcheurs qui font les plus grands saints!» 
 
Barbe écrit comme il pense, sans oublier un coeur sensible et une grande spiritualité éclectique et profonde, qui transparaît encore plus dans l'ouvrage suivant. Pas de doute Lucie, vous avez bien choisi et j'appuie! Voilà un Monsieur qui a bien fait de se faire confiance et de passer de chroniqueur à romancier. Une autre SVP!
Anny Schneider
Shefford



15 janvier, 21 h 48 - Très bon livre, bien écrit, une réflexion sur la condition humaine, la guerre, la violence etc. M. Barbe est l'auteur québécois le plus intéressant de sa génération. Son roman est merveilleusement bien construit. Il nous amène à éprouver de la sympathie pour son monstre et à nous sentir près de lui.
Francois Prud'homme
Cantley



14 janvier, 10 h 48 - Ce livre m'a touchée plus que tous ceux que j'ai lus depuis fort longtemps et Dieu sait si j'en lis beaucoup. Pour être sincère, je l'ai lu trois fois, et les trois fois j'ai été emportée au point de laisser à plusieurs reprises mes larmes couler. Y a-t-il beaucoup de livres qui nous tentent à ce point de relire et toujours en être émerveillés. C'est une fiction, mais tellement plausible. Ce qui pourrait nous arriver à tous, si l'occasion se présentait. Je suis prête à prendre le pari que tous ceux qui liront ce livre en seront enchantés, et ils ne pourront que constater que c'est ça de la bonne littérature.
pierrette morneau
laval