HOMÉLIE DU 14 NOVEMBRE 2010
33e dimanche du temps ordinaire (Année « C »)

ÉGLISE SAINT-JOACHIM DE CHÂTEAUGUAY
Châteauguay, Québec

Président de l'assemblée :
Monseigneur Luc Cyr, évêque

Lectures :
Lecture du livre de Malachie (3, 19-20a)
Psaume 97, 5-9
Deuxième lettre de saint Paul aux Thessaloniciens (3, 7-12)
Évangile selon saint Luc (21, 5-19)

Quand le prophète Malachie écrit ces lignes que nous avons entendues en première lecture, les croyants ne savent plus très bien où ils en sont. Nous sommes vers 450 av. J.-C. dans un contexte de découragement général. Et tout le monde ou presque se pose des questions du genre « Que fait Dieu?... »

Malachie fait son travail de prophète : il s'emploie à réveiller les énergies. Il proclame que Dieu est juste et que son projet d'instaurer la justice entre les hommes progresse irrésistiblement.

« Voici que vient le jour du Seigneur », cela veut dire que l'histoire n'est pas un perpétuel recommencement mais qu'elle progresse.

Selon l'idée que l'on se fait de Dieu, on va soit redouter, soit attendre impatiemment sa venue. Le croyant, lui, attend impatiemment, ardemment, activement cette venue du jour du Seigneur. Car pour le croyant, celui qui a compris une fois pour toutes que Dieu est Père, l'annonce de la venue du jour de Dieu est une bonne nouvelle.

L'image employée par Malachie est celle du soleil : « Voici que vient le jour du Seigneur, brûlant comme une fournaise ». Il ne faut surtout pas entendre cette phrase comme une menace! « Une fournaise », quelle belle image pour dire l'incandescence de l'amour infini!

Quand viendra pour chacun de nous le jour de la grande rencontre, c'est dans l'océan brûlant de l'amour de Dieu que nous serons plongés.

Le psaume 97 nous transporte en pensée à la fin du monde : c'est la création toute entière renouvelée qui crie sa joie parce que le règne de Dieu est enfin arrivé. Et dans le Royaume, tout sera réuni : la création, le cosmos et les créatures. Car le projet de Dieu, de toute éternité, c'est l'union, c'est l'harmonie entre tous.

L'homme de la Bible, le croyant, celui qui vit de la Parole, sait que le jour viendra où le projet de Dieu, le rêve que Dieu nourrit, deviendra réalité. C'est pourquoi il attend et espère, et demeure optimiste et engagé.

Dans sa deuxième lettre aux Thessaloniciens, l'apôtre Paul critique les « oisifs ». Or, le monde dans lequel Paul vivait valorisait l'action, l'acharnement au travail. C'est pourquoi Paul critique les gens qui ne sont pas des chômeurs au sens moderne du terme, mais plutôt ceux qui, prétextant la venue imminente du royaume de Dieu, cessent toute activité et se mettent en vacances.

Mais il y a aussi une autre raison. Le monde tel que nous le connaissons est provisoire, mais c'est de ce monde que Dieu fait son Royaume.

C'est pourquoi chaque fois que nous agissons, de quelque manière que ce soit, pour faire grandir l'être humain, pour répandre de l'amour, nous accomplissons une part de ce rêve de Dieu, nous collaborons au projet du Royaume. Nous travaillons au projet de Dieu quand nous collaborons dans l'harmonie pour préparer l'avenir.

<<  | index des homélies |  >>