HOMÉLIE DU 22 AOÛT 2010
21e dimanche du temps ordinaire (Année « C »)

PAROISSE SAINTE-ANNE
Elsipogtog, Nouveau-Brunswick

Président de l'assemblée :
Mgr André Richard

Lectures :
Lettre aux Hébreux (12, 5-7;11-13)
Psaume 138 (137)
Évangile de Jésus-Christ selon saint Luc (13, 22-30)

Frères, soeurs dans le Christ

Il y a de la place pour tout le monde, au festin du Royaume du Christ. C'est la bonne nouvelle de ce passage d'Évangile. Personne n'y a un droit strict; tout y est gratuit; on n'a même pas besoin de rendre la politesse. Il est vrai qu'à cette table, il y a des gens surpris qui réclament une place réservée mais qui ne sont pas inclus. Il y a des premiers qui sont derniers et des derniers sans prétention qui sont les premiers. Le Seigneur tient table ouverte pour tous les peuples. Cette année, nous célébrons le quatrième centenaire du baptême du Grand Chef Membertou, de la nation Micmac. Cette nation est présente dans la région Atlantique depuis des âges immémoriaux. En 1610, quelques années après l'arrivée des Français dans cette région, le grand chef de cette nation demanda le baptême dans l'Église Catholique et fut baptisé le 24 juin, avec un certain nombre de personnes de sa nation. À la table du Seigneur, il y a place pour cette nation, comme pour les autres qui composent notre humanité. Depuis ce temps, un grand nombre de personnes de cette nation ont donné leur foi au Christ et ont vécu un attachement réel à l'Église. Les Micmac y ont apporté leurs valeurs particulières de profond respect de la création et de la vie sous toutes ses formes et un sens unique de la famille et de la communauté. Pour cela, nous rendons grâce au Maître du monde et nous disons notre appréciation à la communauté Micmac qui vit au milieu de nous. Ils ont vraiment place à la table du festin que le Seigneur apprête pour ses élus. Ils sont frères et nos soeurs; nous avons appris à les connaître et à les respecter.

La première lecture situe notre relation à Dieu dans un contexte d'éducation. Pour nous apprendre à vivre en communion avec Lui, il nous reprend et nous corrige. La correction est parfois difficile à accepter. Dans leurs relations avec les Premières Nations, les autres nations ont commis des injustices et des fautes graves. Ces attitudes et ces actions ont causé des torts sérieux aux peuples des Premières Nations. Elles ont aussi porté atteinte au témoignage de l'Évangile que les chrétiens doivent rendre au monde. Il a plu au Seigneur de nous corriger et de nous faire passer, comme dans le discours de Jésus, par la porte étroite. Nos autorités ont déjà reconnu ces torts et exprimé leur regret pour le dommage causé aux gens de nos Premières Nations. Nous essayons de réparer les fautes du passé et de travailler à construire un monde plus ouvert au respect mutuel et à l'amour. À la table du Royaume, comme à la table de la Parole de Dieu et de l'Eucharistie, nous sommes invités, tous tant que nous sommes, avec nos richesses culturelles et avec nos faiblesses et nos lacunes. Rendons grâce à Celui qui ne fait pas exception des personnes et qui comble ses invités au-delà de tout mérite et de toute espérance. Goûtons à la communion que le Christ Jésus établit dans le peuple de Dieu que nous formons. Que le Seigneur soit glorifié par tous les peuples.

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