HOMÉLIE DU 4 JUILLET 2010
14e dimanche du temps ordinaire (Année « C »)

ÉGLISE SAINTE-AGATHE-DES-MONTS
Québec

Président de l'assemblée :
Réal Fournelle

Livre d'Isaïe (66,10-14)
Lettre de saint Paul Apôtre aux Galates
Évangile de Jésus-Christ selon saint Luc

Mes chers amis, frères et soeurs dans le Christ Jésus,

L'évangile de ce jour est une continuité de celui du dimanche passé où Jésus se trouve sur la route de Jérusalem. Route vers l'épreuve douloureuse mais féconde de sa croix. Car elle devient un chemin qui nous mène à la vie et le lieu où le Christ nous associe à sa mission. À une étape de cet itinéraire, un village de Samarie le refoule, il ne peut être à la fois des leurs et de leurs ennemis de Jérusalem. Face à ce refus, Jésus ne fulmine pas, mais va vers un autre village. En chemin, à deux intervalles, Jésus se laisse aborder par deux personnes qui cherchent à le suivre. Mais leur planning devient un obstacle, car suivre Jésus a ses exigences qui implique des arrachements. Le temps pour être et marcher avec Dieu se trouve freiné par notre planning qui place l'intérêt ailleurs. Tel cet individu à qui Jésus dit : « suis-moi » sans effet. À son agenda, il ne déroge pas. Et l'urgence de cet appel passe inaperçue. Le temps à mes affaires d'abord, aux affaires de Dieu après! Ce qui était hier ne l'est-il pas aujourd'hui?

Par ce village et ces gens, c'est à nous-mêmes que Jésus nous ramène : Invités à faire l'échelle de nos priorités, de nos urgences! Mieux encore, il s'agit de faire nôtres, les priorités et les urgences de Dieu. Je me souviens de Jean-Paul II disant : « Le plan de Dieu, c'est le bien de l'homme ». Quand Jésus reçoit et nourrit les foules, leur parle; quand il touche et guérit le lépreux; quand il met de sa part dans les noces de Cana, quand il réfute la vengeance et la violence donnant le primat à l'amour et au pardon contre la haine et la rancune, quand il remet la fillette et Lazare en vie; quand il revêt l'habit de dignité à Zachée, à la pécheresse, pardonne à Pierre et donne le paradis au larron... Nous reconnaissons là que la mission de Dieu a pour but, notre bien : Une priorité d'amour, de paix, de guérison et de libération intérieure de la personne. C'est cela la présence du Royaume de Dieu au coeur de toutes ces gens. Le Prophète Isaïe l'annonçait déjà aux nations : « Vous puiserez des délices à l'abondance de sa gloire... Je dirigerai vers elle la paix comme un fleuve... Vous verrez votre coeur se réjouira... » Pour continuer et étendre cette mission à tous, partout et tous les temps, il en faut du monde pour donner la paix, communiquer la paix, guérir, faire sentir la proximité vivifiante de Dieu à tous. Jésus fait le choix de 12 apôtres. Ensuite pour la cause, il en désigne encore 72 disciples. Constitués en « équipe », il les envoie deux à deux. Jésus valorise ainsi l'équipe, lieu d'efficacité, d'authenticité, de complémentarité et de sécurité. Jésus voit loin. Annoncer l'Évangile, donner la paix à toutes nos villes et localités du monde est une immense entreprise où Dieu s'implique, où il nous implique. Car l'humanité étant la totalité des nations, objet de l'amour de Dieu, l'Église est une multitude d'apôtres et de disciples dépêchés pour annoncer ce message par la parole et les faits. Comme baptisés, tous et toutes sommes envoyés pour continuer dans nos milieux de vie et de métier le plan de Dieu comme Jésus à la suite des 72.

Ainsi durant cet été, nous avons à favoriser la présence et le contact avec tous ces gens qui vont et viennent dans nos maisons, dans nos localités durant les vacances. Nous pouvons encourager les initiatives sociales qui font des activités pour briser la solitude des gens isolés, malades, fragilisés par le chômage et la récession. Comme les guignolées d'été pour la banque alimentaire et la « bonne soupe ».

Ces actes rendent présent le Règne de Dieu transformant la situation de précarité des uns en opportunité de solidarité et de partage des autres. Dans l'eucharistie, Jésus nous donne justement sa force et son Esprit pour que nous restions les porteurs de paix, les porteurs d'espérance auprès de ceux et celles qui ont le plus besoin. À la grandeur de la tâche, que notre prière demeure la voie par laquelle nous remettons nos réussites et nos insuccès aux mains du Maître de la moisson qui nous envoie comme ses précurseurs là où lui-même devait aller.

Amen.

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