HOMÉLIE DU 18 AVRIL 2010
3e dimanche de Pâques

ÉGLISE SAINT-JOACHIM DE LA PLAINE
Terrebonne (diocèse de Joliette), Québec

Président de l'assemblée :
Joël Chouinard, prêtre

Lectures :
Actes des Apôtres (5, 27b-32.40b-41)
Psaume 29 (30)
Évangile de Jésus-Christ selon saint Jean (21, 1-19)

Une histoire de pêche qui ouvre les yeux!

Comme loisir, détente, passe-temps, été comme hiver, la pêche procure un plaisir assuré, surtout lorsqu'elle est pratiquée avec des ami(e)s ou des frères et soeurs. La pêche est aussi un art : elle demande une certaine connaissance du matériel à utiliser et des plans d'eau, elle exige un savoir-faire afin de prendre le poisson tant désiré. On ne pêche pas un omble de fontaine (truite mouchetée) de la même manière qu'un achigan ou un poulamon atlantique (petite poisson des chenaux). Mais encore, la pêche peut être un travail, une profession. Au Canada, des habitants des provinces atlantiques notamment vivent pour une part importante de la pêche ou encore des peuples autochtones entiers subsistent en raison de la pêche. C'est un métier exigeant, difficile et de plus en plus limité par les quotas de poissons à prendre.

Certains amis de Jésus, des apôtres notamment, sont pêcheurs de profession, au magnifique lac de Tibériade. Ils avaient arrêté leur travail à l'appel de Jésus, pour le suivre, faire route avec lui, mais comme il n'est plus, ils retournent au travail. C'est comme si une page venait de se tourner. En fait, les disciples ont pensé que tout était fini avec la mort de Jésus mais peu à peu ils reconnaissent sa présence dans une simple interpellation : « les enfants, auriez-vous un peu de poisson » ou encore « venez déjeuner ». Ces interpellations si familières sont en quelque sorte déconcertantes et porteuses d'une révélation. Car c'est au coeur même de leurs activités quotidiennes et professionnelles que les disciples reconnaissent Jésus ressuscité. On pourrait presque dire que la pêche ouvre les yeux des disciples qui reconnaissent enfin Jésus.

Cette histoire de pêche n'est pas du tout comme les autres histoires de pêches. Bien plus important que la quantité et la taille des poissons, les textes bibliques de ce dimanche révèlent la présence du Christ sur les rivages de nos vies quotidiennes. Comme aux apôtres, la présence de Jésus, parfois tout à fait inattendue, se manifeste à nous. Il faut une première rencontre, une deuxième, parfois une troisième et même plus pour le reconnaître. Nos coeurs semblent parfois si lents à le reconnaître, si infertiles, et pourtant il est là!

Jésus ressuscité se fait présent à la messe de ce matin : ce dimanche pascal est une occasion habituelle pour le reconnaître. Notre assemblée liturgique le célèbre alors que nos jeunes communiants nous rappellent qu'il s'adresse à nous au moyen de la Parole de Dieu et qu'il se donne en nourriture. Jésus ressuscité se fait présent également dans la présence de l'autre, des autres.

Enfin, parce que la résurrection de Jésus nous concerne tous, ici et ailleurs, un nouvel appel du Ressuscité se fait entendre : allez porter au monde la joie de cette rencontre.

Amen. Alléluia.

<<  | index des homélies |  >>