HOMÉLIE DU 11 AVRIL 2010
2e dimanche de Pâques

ÉGLISE SAINT-ALEXIS-DE-MONTCALM (Unité de l'Acadie)
Diocèse de Joliette, Québec

Président de l'assemblée :
Paul Léveillé

Actes des Apôtres (4, 12-16)
Psaume 117 (118)
Apocalypse de saint Jean (1, 9-11a, 12-13.17-19)
Évangile de Jésus-Christ selon saint Jean (20, 19-31)

D'abord je dois vous dire que pour les besoins de nos amis malentendants, que je salue, et pour les six mille personnes qui recevront le texte de mon homélie : les responsables du Jour du Seigneur m'ont demandé de l'écrire, ce que je ne fais jamais. Mais, comme vous connaissez mon sens de l'obéissance, je l'ai donc écrit mais je vais vous épargner le supplice de vous le lire car je suis certain que je serai alors ennuyant comme de la grêle qui tombe sur un toi de tôle! Alors, donc, allons-y!

Le deuxième dimanche de Pâques c'est toujours l'évangile de la rencontre de Thomas avec Jésus ressuscité qui nous est proposé et je trouve que c'est une bonne idée... Parce que, vous savez, la rencontre de Jésus ressuscité avec Thomas et avec nous se situe au même niveau, au niveau du regard de la foi.

Pauvre Thomas! Pauvre « ti-chou! » Ça fait deux mille ans qu'on le montre du doigt (Vous remarquez qu'en faisant le geste j'ai trois doigts qui pointent vers moi. Voyons donc!). Il a refusé de croire à la résurrection de Jésus car il accepte pour vrai ce qu'il peut voir, toucher, expérimenter; d'ailleurs Jésus le traite lui-même d'incrédule!

Pour essayer de comprendre un peu plus ce qui se passe, il faut aller fouiller dans le texte original de l'évangile qui était écrit en grec; il faut vous dire qu'en grec, il y a trois verbes qui existent pour le même mot mais dans des sens différents. Je vous épargne les mots grecs parce que ce n'est pas nécessaire de s'en rappeler. D'abord, un mot existe pour « voir » au sens visuel du terme, comme par exemple quand je vous dis : « Je vois le cierge pascal à ma droite ». Puis il y a un autre mot pour « voir », utilisé par exemple si je parle avec vous et que je dis : « Ah! Oui, je vois ce que tu dis! » : on se situe alors au niveau de la perception. Et il y a un troisième mot pour traduire le mot « voir », et on le connaît bien, c'est « Euréka! » : « Je vois! J'ai trouvé! »

Si vous fouillez dans le texte grec, le mot utilisé par Thomas pour décrire sa foi c'est « Euréka! » mais un « Euréka » aveuglé par la mort du Christ; l'événement était tellement dur pour lui, qu'il reste enfermé dans sa peine. Il dit : « Si je ne vois pas, c'est-à-dire avec les yeux de la foi, je ne croirai pas. » Il n'est pas prêt à accepter la mort de son Maître, et en ce sens, il nous ressemble.

Dans le récit de sa rencontre avec les Ressuscités, Jean nous montre Thomas, qui fait le pas, dans la foi et qui s'écrie : « Mon Seigneur et mon Dieu! » Vous savez Thomas, c'est moi puis vous dans notre cheminement de foi : notre foi au Christ ressuscité est souvent ébranlée par les coups durs de la vie et spécialement dans nos deuils.

En terminant, je vous propose un petit exercice pour dimanche après-midi en revenant de la cabane à sucre : relisez l'évangile du jour et remplacez le nom de Thomas par le vôtre et vous... m'en reparlerez!

« Si tu dis par des mots que Jésus est Seigneur, si tu crois dans ton coeur que Dieu l'a ressuscité alors tu seras sauvé! » Seigneur nous croyons en toi, fais grandir en nous la foi. ( Ensemble : ) Seigneur nous croyons en toi, fais grandir en nous la foi!

<<  | index des homélies |  >>