HOMÉLIE DU 28 FÉVRIER 2010
2e dimanche de Carême (Année « C »)

ÉGLISE SAINT-ÉDOUARD
Communauté Notre-Dame d'Haïti
Montréal, Québec

Président de l'assemblée :
Père Yves-Michel Touzin

Lectures :
Genèse (15, 5-12.17-18)
Psaume 27
Lettre de saint Paul aux Philippiens (3, 17;4,1)
Évangile selon saint Luc (9, 28)

Chers frères et soeurs bien-aimés

La parole de Dieu de ce deuxième dimanche du temps de carême semble vouloir nous rappeler l'urgence d'être une communauté chrétienne transfigurée. Une communauté toujours ouverte à la conversion, capable de se dépenser sans réserve pour écouter et servir Dieu.

Ainsi faudra-t-il savoir jouir et profiter du bonheur d'être sur le sommet de la montagne, sans vouloir pourtant dresser de tentes. La tentation de s'attarder, d'établir demeure là où il fait bon, est toujours grande. Attrayante. « Maître, il est heureux que nous soyons ici! Dressons donc trois tentes : une pour toi, une pour Moïse, et une pour Élie » dit Pierre. En effet, saint Luc nous dit : « Pierre ne savait pas ce qu'il disait. Il délirait. Il déraisonnait. » Voilà donc pourquoi, il faudra toujours se souvenir de l'urgence de redescendre dans les villages, les vallées, les bourgades où se trouvent les coeurs blessés, les affamés, les assoiffés espérant un geste d'évangile. Une parole d'amour. Un sourire. Un regard.

Tirée du livre de la Genèse (15, 5-12.17-18), la première lecture raconte le récit de l'alliance entre Dieu et Abraham. Une Alliance où Dieu sous forme d'une torche enflammée a pris l'initiative de passer entre les quartiers d'animaux, pour signifier sa pleine responsabilité, tandis qu'Abraham dormait. Une alliance où Abraham à cause de sa foi est déclaré juste, avec la promesse d'une terre et une descendance aussi nombreuse que les étoiles du ciel. Cette alliance est la préfiguration de la volonté de Dieu de nous sauver sans aucun mérite de notre part. C'est l'annonce de la grâce du salut. Comme descendants d'Abraham dans la foi, nous devons être capables de compter sur les promesses et les engagements inconditionnels de Dieu.

Saint Paul de son côté dans la lettre aux Philippiens (3, 17;4,1) exhorte la communauté chrétienne à se rappeler de l'évangile qu'il leur a annoncé, lorsqu'il était au milieu d'eux.

Il arrive que certains parmi nous vivent comme des ennemis de la croix du Christ, dans la poursuite de nos intérêts égoïstes comme source de bonheur et de joie. « En ne tendant que vers les choses de la terre. » Et bien saint Paul dans cette page semble vouloir nous rappeler que Jésus est la source véritable de tout vrai bonheur.

Voilà bien une invitation à revoir et revoir encore nos priorités. Spécialement celles qui s'opposent aux valeurs de l'évangile. Celles qui nous exilent de Dieu. Et comme récompense saint Paul affirme que Dieu transformera nos corps mortels en corps glorieux : la plénitude de la transfiguration.

Cette promesse de transfiguration est possible encore aujourd'hui. Ici et maintenant. La seule exigence est de savoir écouter le Fils de Dieu « Celui-ci est mon Fils, Celui que j'ai choisi, écoutez-le. » Voilà donc encore une invitation à faire de la parole de Dieu notre refuge, notre force, notre protection dans les épreuves.

C'est la persévérance dans les épreuves qui nous transforme, en revitalisant notre foi et en nous conduisant à une vie transfigurée. Où nous saurons renoncer à nous-mêmes, notre auto-suffisance, prendre le chemin du calvaire, le chemin de la croix (Mt 7,14).

Comme la vie de Jésus, la vie du chrétien doit être marquée du signe de la croix parce que la croix associée à la résurrection forment le chemin de la vraie transfiguration. La transfiguration intérieure.

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