HOMÉLIE DU 21 FÉVRIER 2010
1er dimanche de Carême (Année « C »)

BASILIQUE-CATHÉDRALE NOTRE-DAME
Ottawa, Ontario

Président de l'assemblée :
Mgr Terrence Prendergast, s.j.

Lectures :
Livre du Deutéronome (26, 4-10)
Psaume 90/91
Lettre de saint Paul Apôtre aux Romains (10-8-13)
Évangile selon saint Luc (4, 1-13)

« Accueillir le pardon de Dieu »

Mercredi dernier, nous avons commencé notre marche vers Pâques. Avec le Christ et solidaires les uns avec les autres. Cette année, que sera mon Carême?

Nous sommes invités à renouveler nos efforts pour faire échec au péché dans notre vie. Parmi les moyens suggérés par l'Église, il y a le jeûne, l'abstinence, l'aumône et d'autres sacrifices à notre choix. Or faire une bonne confession est aussi un acte traditionnel du Carême.

L'évangile du jour nous présente Jésus au terme de quarante jours au désert. Il y a connu ce que plusieurs éprouvent : la solitude, la faim, la soif. Le démon lui présente des moyens faciles pour s'en sortir. Or Jésus réfute ces tentations en citant le livre du Deutéronome.

Jésus connaissait les Écritures, et cette connaissance nous est accessible. L'une des méthodes pour l'acquérir est la Lectio divina. Elle prend quelques minutes par jour.

D'abord, LIRE le texte – l'évangile du dimanche, par exemple – et se demander ce que le passage raconte.

Par la MÉDITATION, se demander ce qu'il me dit.

Dans la PRIÈRE, parler à Dieu et l'écouter.

Et dans un moment de CONTEMPLATION, rester en silence devant lui.

Ces quatre étapes conduisent à l'ACTION, soit la mise en pratique de ce que j'ai découvert dans cette Parole. La grande action du Christ a été de triompher du mal. Il a vaincu le péché.

Nous avons vu comment Jésus a résisté à l'illusion de se suffire à lui-même. Se convertir au Christ, implique de découvrir et accepter sa propre pauvreté, ainsi que celle des autres. Ça implique de découvrir la nécessité du pardon de Dieu et de son amitié.

Dans son Message de Carême de 2010, le Pape Benoît XVI insiste sur la justice. Il écrit : « L'injustice, conséquence du mal, ne vient pas exclusivement de causes extérieures; elle trouve son origine dans le coeur humain où l'on y découvre les fondements d'une mystérieuse complicité avec le mal. » C'est cette complicité qu'il me faut rejeter.

Profitons des jours qui nous conduisent à Pâques pour raviver la vie d'enfant de Dieu reçue au baptême. Malheureusement, cette vie nouvelle n'est pas restée intacte.

La tentation se présente, et nous succombons. Nous péchons.

Or le Christ a donné à son Église un moyen unique et efficace pour rétablir le lien qui a été rompu : le sacrement de réconciliation, appelée aussi « second baptême ».

Il se peut que la démarche nous coûte. Il se peut que la crainte nous paralyse. Demandons avec confiance au Christ la force de vaincre cette tentation.

Au nom de la Parole de Dieu, vivante et toujours neuve, sous l'action de l'Esprit Saint, laissons-nous transformer par elle.

Concentrons-nous sur les habitudes ou attitudes qui font obstacle à l'action de Dieu, qui blessent l'autre. Confessons-les au prêtre et entendons-le nous dire, au nom de Dieu : « Vos péchés sont pardonnés ».

La justice de Dieu envers nous, c'est que son pardon inconditionnel est offert gratuitement. Il dépend de moi d'aller le recevoir. Le sacrement du pardon guérit aussi ce qui en moi fait obstacle à la vie juste avec mes frères et soeurs. Il est source de force pour que je vive selon l'Évangile, comme disciple de Jésus.

Paul cite le livre du Deutéronome, montrant que pour celui ou celle qui s'enracine dans la réflexion sur les Écritures, « la Parole est près de toi, elle est dans ta bouche et dans ton coeur ». Saisir ainsi la parole de Dieu par le dedans aide le disciple à faire face aux défis rencontrés dans notre lutte pour demeurer fidèles aux voies de Dieu.

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