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HOMÉLIE DU 17 JANVIER 2010 ÉGLISE CHRIST-ROI Président de l'assemblée : Livre d'Isaïe (62, 1-5) Cana de Galilée était un petit village pauvre où pouvait résider une soixantaine de personnes regroupées en une vingtaine de familles. Lorsqu'il y avait une noce, tous les gens du village étaient invités. Au temps de Jésus la fête de la noce pouvait durer toute une semaine. La Galilée est reconnue comme un pays qui avait des vignes et de beaux raisins et nous comprendrons que le vin était très important pour vivre la fête. Le vin signifiait la joie, la vie et l'amour. Dans le pays de la Galilée faire une fête, une noce et manquer de vin était très gênant et presque impardonnable. L'évangile d'aujourd'hui nous raconte qu'à Cana en Galilée, il y a une noce pour un jeune couple non-identifié et tous les gens du village sont invités à venir célébrer. Marie et Jésus sont également invités. Au milieu de la fête, Marie se rend compte qu'une certaine inquiétude apparaît sur le visage des organisateurs de la fête. Elle comprend qu'il y a un manque de vin. Marie fera tout pour essayer de sauver la situation, elle s'approchera de Jésus et lui dira à voix basse : « Mon fils, ils n'ont plus de vin, fais quelque chose, autrement ce sera l'humiliation pour les mariés et les organisateurs de la noce. » Si Marie s'approche de Jésus et lui demande de faire quelque chose c'est qu'elle connaît son Fils. Elle sait qu'il est capable de sauver la situation et de trouver le vin dont les convives auront besoin pour continuer la fête. Jésus répondra en disant : « Mon heure n'est pas encore venue. » Elle est surprenante, cette réponse de Jésus. Il est naturel que tout de suite Marie ne comprenne pas que l'heure de son Fils n'est pas la même que la sienne. Depuis l'âge de 12 ans, Jésus avait commencé à prendre ses distances par rapport à sa famille humaine pour être davantage aux affaires de son Père. On se rappellera qu'il avait dit un jour. « Ne saviez-vous pas que je dois m'occuper des affaires de mon Père? » À l'heure de Cana, Jésus va profiter de la situation pour annoncer l'heure de Dieu et annoncer la Bonne Nouvelle du salut. Jésus aurait pu se contenter de parler du Royaume de Dieu en espérant que ses disciples finiraient par comprendre, mais il savait qu'ils avaient aussi besoin de signes pour croire en Celui qui nous apporte l'heure juste, l'heure de Dieu. Remarquez que Marie a été capable de s'ajuster à l'heure de son Fils en disant aux serviteurs : « Faites tout ce qu'il vous dira. » Marie comprendra que l'heure de Dieu est toute proche et que son Fils ne permettra pas que la fête soit gâchée. Soyez attentifs et prêts pour saisir l'heure de Dieu. Lorsque l'heure de Dieu est arrivée, Jésus demande aux convives de remplir à plein d'eau les six cuves de pierre qui se trouvaient là. Jadis, ces cuves servaient pour le rituel des juifs, on y mettait l'eau pour le lavage des mains, des pieds et des plats. Les six cuves représentent aussi les six jours de la semaine. L'eau symbolise l'humanité avec ses lois et ses rituels, alors que le vin représente la plénitude des temps. Cette eau devenue vin signifie que le Royaume de Dieu est arrivé jusqu'à nous par Jésus. Jésus est le vin nouveau qui nous apporte la joie et le goût de la fête. Depuis le premier miracle de Jésus, nous sommes en train de vivre dans ce nouveau Royaume que Jésus nous invite à bâtir. Là où nous vivons, là où nous travaillons, il ne doit plus y avoir de tristesse, d'inquiétude, de découragement puisque nous buvons encore de ce vin nouveau donné gratuitement depuis la noce de Cana. Si Jésus trouve important d'aller à la noce avec sa mère et ses compagnons, c'est pour nous dire que la fête et le rassemblement jouent un rôle important dans nos vies. Chaque dimanche, la noce se continue et nous avons à célébrer l'heure de Dieu où Jésus nous donne le vin nouveau qui nous rend responsables et libres. En ce dimanche remplissons nos coeurs de cette joie de vivre, de cette joie de pouvoir reconnaître l'heure de Dieu. Amen << | index des homélies | >> |
