HOMÉLIE DU 15 NOVEMBRE 2009
33e dimanche du temps ordinaire B

Messe animée par la paroisse Ste-Anne
À L'ÉGLISE SAINT-SÉBASTIEN
Ottawa (Ontario)

Président de l'assemblée :
Père Pascal

Lecture du livre de Daniel (Dn 12, 1-3)

La fin du monde ou la fin d'un monde?

Dans notre vie, certains événements nous arrivent comme un éclair qui déchire le ciel et toute notre vie est complètement bouleversée. Telles sont les guerres, certains cataclysmes naturels, d'autres événements personnels... dans toutes ces situations, nous nous sentons bouleversés et découragés. Parfois nous nous demandons où est ce Dieu dont on nous a fait croire qu'il est proche de nous. Nous nous sentons seuls et abandonnés comme si c'était la fin du monde. Dans l'Ancien Testament, les Juifs eux, avaient développé un sentiment collectif d'espérance. Ils savaient que quand leur peuple traversera des moments difficiles, Dieu enverra un Messie, le Fils de l'homme qui viendra les sauver.

Le terme Fils de l'homme désignait pour eux un Messie, un sauveur qui viendrait d'ailleurs. Jésus en venant se donne le titre de Fils de l'homme. Ce terme lui convient mais laisse perplexe ses auditeurs. Pour certains, c'est un fils d'un homme : « nous le connaissons, nous connaissons ses frères et soeurs, c'est le fils de Joseph le charpentier ». Pour eux, il ne peut pas être ce messie attendu. D'autres voyaient en Lui quelqu'un qui a un pouvoir qui ne peut venir que de Dieu. Eux ils ont vu en Lui ce messie qui vient les libérer.

Jésus va encore plus loin, il se présente comme le Fils de l'homme dont nous parle le prophète Isaïe, le serviteur souffrant qui accepte de mourir pour son peuple. Ainsi Jésus nous prépare à ce qui va arriver quand nous serons plongés dans des situations difficiles.

Jésus nous dit : N'ayez pas peur dans les catastrophes, ne vous laissez pas écraser par le désespoir, regardez plutôt ces événements comme un signe que le Fils de l'homme se fait proche de vous. Quand vous êtes soumis à des cataclysmes de votre vie personnelle, de votre peuple, de votre pays, vous voyez le ciel s'obscurcir, les étoiles de toutes vos espérances tomber, et vous vous dites c'est la fin de notre monde.

Le Seigneur nous dit encore : ne vous laissez pas écraser par le désespoir. Au contraire, entendez ces événements comme la venue du Fils de l'homme qui se fait proche de vous.

C'est ce message que le Seigneur donne à cette mère qui vient de retrouver son fils retrouvé mort, suicidé. C'est ce message que le Seigneur donne à ce père et à cette mère dont leur fillette vient d'être enlevée par un barbare inconnu et dont on ne retrouvera jamais le corps. C'est ce message que le Seigneur donne à ces rescapés de guerre, des génocides... il leur dit si vous êtes capables de deviner qu'il y a une vie qui renaît de ce figuier, vous aussi mes enfants, je ne vous abandonnerai pas, vous avez une vie qui germe et grandit à travers vos souffrances.

C'est le cas de cette femme qui avait vécu l'inceste à qui on a demandé comment elle avait grandi à travers cet événement malheureux. La femme a répondu en disant : pendant l'inceste, je n'avais personne à qui confier ma peine, pas même ma mère qui ne voulait pas me croire, mon seul ami qui me restait à qui je pouvais parler c'était l'arbre derrière notre maison. Mais à travers le temps, j'ai réussi à grandir, je suis devenue comme une fleur de lys dont certains boutons sont épanouis d'autres ne le sont pas encore. Les fleurs épanouies, ce sont mes enfants que j'ai pu élever correctement, les boutons qui vont s'épanouir, c'est moi qui commence à fleurir, la sève qui m'a nourrie pour réussir à m'en sortir, c'est ma foi dans le Seigneur. Je suis convaincue qu'il est là, qu'il ne nous abandonne jamais même si nous nous croyons seuls dans notre monde.

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