HOMÉLIE DU 8 FÉVRIER 2009
5e dimanche du temps ordinaire B

Rediffusion le 21 novembre 2010
Fête du Christ Roi de l'univers

ORATOIRE SAINT-JOSEPH
Montréal, Québec

Messe pour les malades

Président de l'assemblée :
M. le cardinal Jean-Claude Turcotte

Job (7, 1-4.6-7)
Saint Marc (1, 29-39)

Chers amis,

Dans le diocèse de Montréal, nous célébrons aujourd'hui la Journée mondiale des malades, afin que le plus de personnes possible puissent y prendre part. Cette journée, qui est aussi soulignée dans les paroisses, prend, à l'Oratoire Saint-Joseph, un relief particulier. Cet Oratoire est en effet un haut lieu où toutes les personnes malades se savent bienvenues et accueillies. Il est un lieu où, depuis longtemps, Dieu se plaît à manifester sa tendresse à l'égard des malades.

Tout a commencé avec le frère André par qui Dieu a accompli de grandes choses. Il a fait de ce frère un témoin privilégié de l'amour qu'il porte à toute personne qui souffre et à toute personne malade, quelle que soit sa souffrance ou sa maladie. Le frère André, on le sait, ne se souciait pas que du bien-être physique des personnes qui venaient lui demander d'intercéder pour elles. Il était tout aussi préoccupé de la santé de leur coeur, de leur esprit et de leur âme. Dans la Bible, il est souvent question de personnes qui souffrent, et Dieu est présenté comme celui qui vient à leur secours. Dieu aime la vie. Il aime faire vivre. Quand la vie est blessée, il aime la guérir. Quand elle est menacée, il aime la protéger. Devant la vie qui prend fin, Dieu annonce une vie nouvelle. Il a envoyé son Fils dans le monde pour que tous aient la vie et l'aient « en abondance ».

Nous venons d'entendre deux pages de la Bible qui nous ont parlé de personnes qui ont souffert. Le cas de Job est particulièrement pathétique. Cet homme vivait heureux – et très heureux – au sein d'une famille qui comblait ses désirs. Il ne manquait de rien. Tout lui souriait. Dieu permit qu'il soit rudement mis à l'épreuve. Job perdit tous ses biens, ses troupeaux, ses serviteurs et même les membres de sa famille. En raison de sa grande foi en Dieu, sa première réaction fut positive. « Le Seigneur avait donné, dit-il, le Seigneur a repris : que le nom du Seigneur soit béni! » Quelques jours plus tard, ce n'était plus la même chose. Job était découragé. Nous venons d'écouter ses propos : « la vie de l'homme sur la terre est une corvée... je ne compte que des nuits de souffrance... mes yeux ne verront plus le bonheur...». En entendant ces mots, je me disais : nous sommes tous fragiles et vulnérables. Heureux aujourd'hui, nous pouvons être malheureux demain. En bonne santé aujourd'hui, nous pouvons être gravement malades demain. Ayant un très bon moral aujourd'hui, nous pouvons en avoir un très mauvais demain. La Journée mondiale des malades existe pour nous rappeler que les uns et les autres gens en bonne santé et gens malades – nous devons être solidaires. Nous devons nous soutenir, nous entraider, lutter ensemble pour vaincre la maladie quand c'est possible, et soulager la souffrance quand la guérison s'avère impossible. Au terme de ses nombreux malheurs et de ses longs jours de souffrance, Job vit Dieu venir à son secours et lui redonner le bonheur. À la fin du livre de Job, il est écrit : « Le Seigneur bénit les dernières années de Job plus encore que les premières. (...) Il mourut très âgé, rassasié de jours ».

Que Dieu veuille la guérison et la vie, la page d'Évangile de la messe d'aujourd'hui en témoigne elle aussi. « La belle-mère de Simon était au lit avec de la fièvre. (...) Jésus s'approcha d'elle, la prit par la main, et il la fit lever. La fièvre la quitta, et elle les servait. » Tout au long de sa vie sur terre, Jésus s'est appliqué à guérir des malades. Nous devons nous y appliquer nous aussi. Nous ne pouvons pas accepter que des gens soient très bien soignés parce qu'ils sont riches, et que d'autres le soient moins bien parce qu'ils sont pauvres. Aux yeux de Dieu, la vie des riches n'est pas plus précieuse que celle des pauvres. La qualité de l'accès aux soins de santé pour tous témoigne de la qualité d'humanité que possède une société.

Dans quelques instants, des membres de notre assemblée vont recevoir le sacrement de l'onction des malades. Ce sacrement est donné aux personnes atteintes d'une grave maladie et à celles qui, en raison de leur âge, voient leur santé et leurs forces décliner de jour en jour. Par cette onction, l'Église demande que la personne malade reçoive de Dieu « une aide, un réconfort et une lumière ». Le sacrement de l'onction des malades invite la personne malade « à confier toute sa vie au Christ, comme celui-ci avait confié la sienne à son Père ». « L'onction des malades est célébrée pour la guérison de l'âme, l'apaisement du coeur et le soulagement de la souffrance. » Par ce sacrement, « l'Église implore aussi le recouvrement de la santé, si Dieu le veut ».

Chers amis, demandons à Dieu le courage, la force et l'audace dont nous avons besoin pour témoigner de sa compassion à l'égard de ceux et celles que la maladie afflige. Demandons-lui de se souvenir d'eux, d'être auprès d'eux et de prendre soin d'eux chaque jour. Que la Journée mondiale des malades nous sensibilise à la nécessité de veiller à ce que notre société assure à toutes les personnes malades le soutien et les soins dont ils ont besoin et auxquels ils ont droit. Une société en santé sait bien soigner ses malades. Une Église en santé sait prier pour eux, leur venir en aide et « souffrir avec eux ».

AMEN

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