HOMÉLIE DU 1er FÉVRIER 2009
4e dimanche du temps ordinaire B

ÉGLISE SAINT-JOSEPH
Ottawa, Ontario

Président de l'assemblée :
Mgr Terrence Prendergast, S.J., D.D.

Deutéronome (18, 15-20)
Corinthiens (7, 32-35)
Saint Marc (1, 21-28)

« Voilà un enseignement nouveau, proclamé avec autorité! »

Les textes retenus de la liturgie nous invitent à réfléchir sur la vie chrétienne en général, et la vie consacrée en particulier. Voyons ensemble l'appel qui nous est lancé aujourd'hui.

Dans la Tradition de l'Église, la vie consacrée est définie par les voeux prononcés lors de l'engagement au sein d'une communauté. Les lectures que nous venons d'entendre nous orientent toutefois vers un autre aspect fondamental : la valeur prophétique pour l'Église et pour le monde de la vie consacrée à Dieu sous toutes ses formes.

Au livre du Deutéronome, Moïse s'adressant au peuple d'Israël dit : « le Seigneur votre Dieu fera se lever un prophète, (…) Je mettrai dans sa bouche mes paroles. » L'évangéliste Marc nous présente la première journée de vie publique de Jésus avec ses disciples. Les auditeurs reconnaissent à ses paroles et à son action une autorité qui surprend. Voilà le prophète dont Moïse parlait.

Dans ce court passage. Marc énumère les quatre actions caractéristiques de tout le ministère de Jésus : Jésus enseigne, il libère des démons; il guérit les malades; il prie. Voilà une journée type de Jésus. Est-ce que je me reconnais dans cette journée type du chrétien?

Tous sont étonnés de l'autorité avec laquelle Jésus enseigne et agit. Or le reste de l'Évangile nous révèle la source de cette autorité : Jésus connaît parfaitement son Père et il est totalement uni à lui. Il passe de longs moments en prière, et en toutes circonstances il s'abandonne à lui. Lorsqu'il s'adresse aux personnes ou aux foules, il sait d'expérience de quoi et surtout de qui il parle.

Le passage de la lettre de Paul aux Corinthiens lu aujourd'hui rappelle aux religieuses et religieux de parler souvent et sans crainte des joies du voeu de chasteté ainsi que des défis qu'il présente. L'enseignement de l'Église affirmant que la chasteté est l'intégration de nos puissances sexuelles est vraiment une bonne nouvelle aux jeunes pressés aujourd'hui de toutes parts par notre culture préoccupée de performances sexuelles.

Pour celui ou celle qui la pratique, la chasteté du célibat accorde la liberté d'être disponible et d'aimer un grand éventail d'amis et de familles. Un mode de vie célibataire permet également à une personne d'être présente aux autres sans les communications ambiguës de vies vécues dans le désoeuvrement. Lorsqu'une personne sait clairement qui elle est et ce qu'elle est, les autres peuvent plus facilement laisser tomber leurs défenses et faire confiance.

Plus important encore, l'étreinte du don de la solitude apporté par le célibat rend une personne capable de s'engager dans la pratique transformatrice de la prière. La prière permet à nos désirs et à nos choix d'être plus facilement et authentiquement en accord avec les conseils du Dieu aimant.

Le monde d'aujourd'hui ressemble à Capharnaüm, là où des gens de toutes provenances et de toutes religions se côtoyaient. Jésus atteint les coeurs, il pose les vraies questions que chacun se posait. Il apporte une réponse qu'on attendait parce qu'elle est « vraie » jusqu'au fond de l'être. Ça se sent quand quelqu'un parle avec conviction. Il y croit! Il s'engage dans sa parole.

Avoir autorité, c'est attirer à sa suite. Dans mon milieu, suis-je un « scribe » ou un « témoin »? L'Église a besoin d'évangélisateurs et d'évangélisatrices tournés vers l'extérieur, inspirés par la foi, intégrés et créateurs pour placer l'Évangile en interaction dynamique avec le monde contemporain.

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