HOMÉLIE DU 28 SEPTEMBRE 2008
26e dimanche du temps ordinaire A

PAROISSE SAINT-JEAN-BAPTISTE
Earlton, Ontario

Président de l'assemblée :
Marcel Bruneau, prêtre

Ézékiel (18, 25-28)
Philippiens (2, 1-11)
Saint Matthieu (21, 28-32)

Mes chers frères et soeurs en Jésus-Christ.

Nous pourrions tous et toutes comme parents d'enfants témoigner d'avoir vécu personnellement cette parabole de Jésus dans l'Évangile d'aujourd'hui d'une façon ou d'une autre. D'une part, nous ressentions un moment de peine lorsque notre père disait non à notre demande de servir et la joie quand il changeait d'idée par amour pour nous et accomplissait la tâche demandée. Ainsi, le premier des fils de la parabole n'avait pas envie d'aller travailler à la vigne : il n'avait pas le goût de servir. Ce fils vit aussi deux amours : l'amour de lui-même, et l'amour de son père. Tantôt c'est l'amour de soi qui l'emporte : tantôt c'est l'amour de son père qui domine. Ici, il commence d'abord par s'aimer soi-même, et répond à son père : « Je n'ai pas envie ». Mais, comme ce fils a une conscience droite, celle-ci lui reproche son attitude envers son père, et, finalement, c'est bien l'amour de son père qui l'emporte : il va travailler à la vigne, il fait la volonté de son père!

D'autre part, nous nous réjouissions quand notre enfant disait oui, mais hélas nous étions profondément attristés par son manque d'amour lorsqu'il n' était pas conséquent à sa parole. Quand au second fils, on peut se demander s'il a vraiment quelque amour en lui. Il n'a certainement pas d'amour pour son père, puisqu'il ne fait pas la volonté de son père. Il n'a sans doute pas non plus d'amour pour lui-même, puisqu'il ment à son père. Ce second fils n'a aucun respect pour sa propre personne; il est sans honneur, sans amour.

Et nous les adultes, n'avons-nous pas aussi fait les mêmes erreurs que nos enfants en manquant d'amour envers Dieu, envers notre patron, ou envers notre prochain?

Jésus, dans cet évangile, reproche aux anciens et pharisiens de n'avoir pas changé de conduite suite à la prédication de Jean Baptise et cela l'attriste.

Mais Jésus se réjouit des publicains et des prostitués qui se sont repentis et convertis après avoir écouté Jean. Ce qui attriste le Seigneur est celui ou celle qui l'écoute mais n'agit pas. Le Seigneur est toujours prêt à exercer sa tendresse envers le juste ainsi que le pécheur voulant se détourner de ses manques d'amour. Mais le Seigneur est attristé par les hypocrites qui font semblant de faire oui et qui en actualité font non. Nous pouvons facilement nous reconnaître dans les deux fils de la parabole, propre à Matthieu. Notre foi est une orientation vers la confiance en la miséricorde de Dieu. Nous trébuchons sur le oui lorsque nous sommes éprouvés et nous disons « non » lorsque nous ne voulons pas accepter de vivre ces épreuves. Nous pouvons dire « non » aussi lorsqu'on ne veut pas travailler dans la vigne du Seigneur parce que nous ne pouvons pas accepter d'être pardonnés. Les publicains et les prostituées ont choisi de se convertir et de se laisser transformer par Jésus. Constatons maintenant que nos manques d'amour nous écrasent. Laissons-nous toucher par l'amour de Dieu afin que nous puissions répondre à son appel aujourd'hui au don de soi et à son appel d'accomplir sa volonté de travailler à sa vigne. Amen!

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