HOMÉLIE DU 10 AOÛT 2008
19e dimanche du temps ordinaire A

FESTIVAL DES ARTS
Montpellier, QC

Président:
Jean Sans-Cartier, prêtre

Rois (19, 9a.11-13a)
Romains (9, 1-5)
Saint Matthieu (14, 22-33)

Le Seigneur nous invite à une réflexion aujourd'hui parce qu'elle est plus courte un peu, ça veut pas dire qu'elle est moins importante, on est serré dans le temps alors donc, aujourd'hui le Seigneur nous dit un mot « confiance », ça revient un petit peu partout dans les lectures « confiance ». La première lecture le Seigneur nous dit, à l'intérieur, il nous parle de façon un petit peu imagée de tous ces tremblements de terre qu'il y a à l'intérieur de nous, de tous ces ouragans, de tous ces feux, de toutes ces fragilités de nos vies, et le Seigneur s'en vient nous dire: Je suis dans le murmure d'une brise légère. Est-ce que je prends le temps d'aller le voir, ou si je suis tellement préoccupé par tous les tremblements de terre de ma vie que je m'arrête même plus pour voir la brise légère? Puis ça c'est une main de tendresse qui passe dans notre vie ce matin avec ces millions, ces millions de catholiques qui nous écoutent, avec ces millions de catholiques à travers le monde ce témoignage s'en vient nous rejoindre. Est-ce que je donne du temps à Dieu de venir me parler dans la brise légère?

Deuxièmement, dans Romains aujourd'hui c'est important ce que Paul nous dit : vous avez les Juifs reçus toute l'Alliance, vous avez reçu tous les prophètes, vous avez reçu ces dons et ces dons de Dieu et pourtant vous ne reconnaissez pas Jésus-Christ. J'ai dans mon coeur une tristesse, puis là il dit : arrêtez ça, regardez la promesse de Dieu qui encore se réalise malgré l'obstination d'un peuple, on est là, c'est important ça « confiance », « confiance », regardez ces bouts d'église qui poussent un peu partout. Seigneur donne-nous cette alliance d'amour et de tendresse qui passe dans notre vie - « confiance ».

Troisièmement c'est dans l'évangile, là ils ont eu peur, ils ont paniqué, c'est un fantôme, on a paniqué. Moi il faut que j'aille vérifier ma cartomancienne, on a paniqué, moi je crois dans les extraterrestres, j'ai rien contre ça, qu'il y en ait, parfait, mais attention. Tout est orienté là-dessus et le Seigneur s'en vient me dire « confiance », « confiance » dans le Seigneur il est capable de nous faire découvrir des lieux de notre vie uniques, puis aussitôt que je fais confiance au Seigneur, les vents tombent. C'est beau, le vent est tombé après ça, le vent tomberait peut-être dans ma vie si je faisais plus confiance au Seigneur.

Juste un exemple, ce matin, c'est cet exemple : j'étais curé à Saint-Médard une petite paroisse dans le bout de Gatineau, puis un moment donné j'avais été blessé, c'est pas facile comme pasteur d'une communauté. On m'a blessé ce soir-là pas mal, puis je me suis retiré et je suis allé marcher dehors et là j'ai décidé de prendre la voiture et d’aller faire un tour de voiture (dans le temps où on pouvait se permettre ça parce que le gaz était abordable!). Je suis parti, puis arrivé à Gatineau chez papa. Il y avait de la lumière dans l'appartement chez mes parents, alors je suis rentré chez papa et puis un moment donné, il m'a regardé et tout de suite il m'a dit : ça ne va pas mon grand? Non, ça ne va pas ce soir papa. Viens t'asseoir par terre; il était dans sa grosse chaise berçante; il m'arrache la perruque parce que j'avais une moumoute dans ce temps-là. Il met sa main sur ma tête puis il dit : tu sais Jean, on vous a tous eus les enfants un après l'autre, puis on vous a tous acceptés comme vous étiez, on vous a eus et puis vous êtes arrivés au monde tout nu et puis on vous a acceptés et on vous a aimés. N'importe quel temps Jean, vous pouvez revenir chez nous, arrivez-nous pas plein de vos diplômes, arrivez-nous tout nu, puis il y aura toujours de la place pour vous autres ici, puis il y aura toujours de la place pour toi ici, et en trois minutes, en trois minutes de main sur ma tête, j'étais vivant... la renaissance, je l'ai compris. Je suis parti de là, puis j'ai dit attendez-moi Saint-Médard, j'arrive. Papa m'a fait renaître, juste par une main, est-ce que tu savais que comme catholique, comme chrétien, tu as une main sur ta tête depuis ton baptême. Est-ce que tu la sens encore cette main-là, est-ce qu'on est tellement vieillissant qu'on ne sent plus cette main du Seigneur sur notre tête? Seigneur ce matin, fais en sorte que je sente la main de ton Esprit sur ma tête. Seigneur fais en sorte que je sois capable de dire, tu es béni à travers cette expérience d'ouragan, ces fragilités de nos vies, tu es béni, tu es béni parce que tu as une main sur ta tête qui t'as été donnée à ton baptême, tu es béni parce que le Seigneur est encore là avec toi. Oublie jamais « confiance » et tu as une main sur ta tête.

Amen

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