HOMÉLIE DU 27 AVRIL 2008 PAROISSE SAINT-JEAN-BERCHMANS Président de l'assemblée: Actes (8, 5-8. 14-17) La paroisse St-Jean-Berchmans a cent ans et elle est riche d'une longue histoire. Je pense aujourd'hui à ceux et celles qui l'ont fondée et aux personnes grâce auxquelles elle s'est développée. Je pense aux prêtres qui en ont été les pasteurs et à tous les laïcs qui, d'une manière ou d'une autre, en ont fait un lieu où l'Évangile a été annoncé et les sacrements célébrés. Quand on réfléchit à tout ce qu'une paroisse a pu apporter dans un milieu durant cent ans, et quand on prend conscience de la générosité, du courage et de l'implication de très nombreux paroissiens et paroissiennes que cela a requis, on est admiratif et on ressent le besoin de rendre grâce pour tout ce qui a été accompli et vécu. C'est ce que nous faisons présentement en célébrant l'Eucharistie, qui est le sacrement par excellence de l'action de grâce et que l'Église considère comme « le centre et le sommet de toute la vie (d'une) communauté chrétienne ». Pas de communauté chrétienne, pas de paroisse catholique sans Eucharistie. La paroisse n'est pas une institution inerte; elle est vivante. Elle évolue au cours du temps. Elle connaît des moments heureux et des jours difficiles. Depuis quelques dizaines d'années, la plupart des paroisses du Québec vivent des transformations profondes: elles peuvent être jumelées à d'autres paroisses, elle peuvent changer de nom. Il est de plus en plus rare qu'un prêtre soit nommé responsable de la direction et de l'animation d'une seule paroisse. De nouveaux acteurs assument maintenant, au sein des paroisses, des responsabilités autrefois confiées aux prêtres: ce sont des diacres ou des agents et agentes de pastorale. Face à cette situation très mouvante, plusieurs catholiques s'inquiètent et s'interrogent: Que seront nos paroisses dans quelques années? Dans quel état sera notre Église? Il y a cependant des choses que nous savons et dont nous devons demeurer pleinement conscients. Je crois que c'est ce qui arrive à notre Église. Nous savons aussi que nous devons assumer la mission qui nous est confiée, quelle que soit la situation dans laquelle nous sommes. Cette mission est celle-là même dont les premiers disciples ont été chargés et que l'Église met en œuvre depuis plus de deux mille ans. Elle consiste à annoncer que le Christ est ressuscité. Elle demande de proclamer son Évangile qui transmet les vérités à croire et indique le chemin à suivre pour avancer vers la vie éternelle. Elle consiste aussi à être, dans notre monde, des artisans de paix, de justice, de fraternité et de réconciliation. J'ai bien aimé réentendre aujourd'hui ces lignes que l'apôtre Pierre adressait autrefois à des disciples de Jésus qui vivaient en milieu païen: Ces mots mettent en relief une dimension de notre mission à laquelle nous devons être très attentifs. Espérer, c'est refuser ce qui apparaît à plusieurs comme inéluctable. Appliquez-vous à mieux connaître l'histoire de l'Église de chez nous. Elle est beaucoup plus belle, beaucoup plus riche et elle a été beaucoup plus féconde que certains ne le disent. Ne rougissez pas de l'Évangile; ne rougissez jamais de lui. Il n'a rien d'un message poussiéreux et dépassé. Il a beaucoup de choses sensées, joyeuses, réconfortantes et éclairantes à dire aux hommes et aux femmes de notre temps. Il appelle à l'amour et au pardon, au partage et à la solidarité. Il proclame que l'humanité entière est tendrement aimée de Dieu. En pensant à l'avenir de notre Église, ne vous rangez pas du côté des pessimistes. Rappelez-vous souvent ce qui est arrivé à Jésus. Tous ses amis croyaient que c'en était fini de lui, et il est revenu à la vie! Soyez des chrétiennes et des chrétiens heureux: heureux de vivre ce qu'ils ont aujourd'hui à vivre, heureux de croire , heureux d'espérer, heureux d'être aimés de Dieu… et heureux de s'appliquer à aimer chaque jour comme lui. << | index des homélies | >> |