HOMÉLIE DU 9 MARS 2008
Carême V

ÉGLISE SAINT-CHARLES-BORROMÉE
Vanier (Ontario)

Président de l'assemblée :
Pascal Nizigiyimana, prêtre

Ézékiel (37, 12-14)
Romains (8, 8-11)
Saint Jean (11, 3-7.17.20-27.34-45)

Chers frères, chères soeurs, y a-t-il parmi nous ici quelqu'un qui n'a pas encore vécu un deuil d'un proche ou d'un membre de sa famille? J'ose croire que nous l'avons tous vécu. Nous comprenons donc facilement ce que vivent Marie et Marthe qui viennent de perdre leur seul frère. Elles sont en deuil. Le mot deuil signifie déchirure. Quand nous sommes en deuil, nous sommes déchirés. Nous sommes pris entre deux sentiments : un, qu'une partie de la personne nous a quittés. « On ne te verra plus. » Et un autre, qu'une partie de la personne reste avec nous : « On ne t'oubliera jamais. Tous ces beaux moments que nous avons vécus ensemble, on ne les oubliera jamais. » Cela nous amène à dire qu'il y a une partie de la personne qui meurt et une autre qui demeure vivante. L'Épître aux Romains que nous venons d'entendre nous aide à comprendre un peu. Il nous dit : « Vous n'êtes pas sous l'emprise de la chair, mais sous l'emprise de l'Esprit puisque l'Esprit de Dieu habite en vous(...) Et si l'Esprit de celui qui a ressuscité Jésus d'entre les morts habite en vous, celui qui a ressuscité Jésus d'entre les morts donnera aussi la vie à vos corps mortels. »

Chers frères, chères soeurs, qu'est-ce que cela veut dire pour nous? Permettez-moi de commencer par une comparaison. Moi comme être humain, je suis le résultat d'une partie des gènes qui viennent de ma mère et des autres qui viennent de mon père. Mais une fois que les deux parties sont unies, elles deviennent « un ». Elles forment moi qui suis un individu. On ne peut plus les séparer. De même, au niveau spirituel, je suis formé d'une partie qui vient de ma chair et d'une partie qui vient de l'Esprit de Dieu. Cet Esprit qui a fécondé Marie et a fait qu'on a eu Jésus. En nous aussi, l'Esprit prend chair et notre humanité et l'Esprit de Dieu deviennent Un. On ne peut plus séparer l'Esprit de Dieu et notre partie humaine. Ils sont devenus Un. D'où alors on a une partie en nous qui meurt et une autre qui ne peut pas mourir. C'est pourquoi Jésus dit à Marie « crois-tu cela? » Marie de répondre que son frère ressuscitera mais à la fin du monde. Et Jésus de lui dire que la résurrection est déjà commencée en nous ici et aujourd'hui grâce à l'Esprit qui habite en nous.

Enfin, cet Esprit qui habite en nous est un Esprit de justice. C'est pourquoi aujourd'hui même, il nous demande de libérer tous ceux que nous avons enfermés dans le tombeau de notre coeur. Pensons en particulier à toutes ces personnes que nous ne voulons pas voir, à qui nous ne voulons pas parler parce qu'on ne les aime pas, elles nous sont antipathiques, on a des préjugés sur elles, etc. C'est comme si nous les avons liées et avons scellé la pierre sur le tombeau. Aujourd'hui, le Seigneur nous demande d'ouvrir ce tombeau. Nous avons des résistances. Comme Marthe, nous disons qu'ils sentent mauvais. Mais le Seigneur insiste et nous demande de les délier et de les laisser marcher. En les libérant, nous sommes mus par l'Esprit Saint et nous entrons dans la vie de Dieu qui est Amour. Ces gens reprennent vie et nous aussi avec. Ainsi commence en nous la résurrection grâce à l'Esprit qui habite en nous.

Amen.

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