HOMÉLIE DU 2 MARS 2008
Carême IV

ÉGLISE SAINT-GRÉGOIRE-DE-NAZIANZE
Buckingham, Québec

Président de l'assemblée :
Romain Trépanier,s.m.

Samuel (16, 1.6-7.10-13a)
Éphésiens (5, 8-14)
Saint Jean (9, 1.6-9.13-17.34-38)

Quand la vie se donne... le monde renaît. À la recherche de la lumière...

Nous sommes en plein coeur de notre carême 2008 et l'invitation qui nous est faite est de renaître grâce à Jésus qui vient à notre rencontre.

Avant de marquer de l'onction un fils de Jessé, le prophète Samuel devra voir au-delà des apparences. L'envoyé de Dieu est reçu comme une bénédiction pour Jessé et sa famille. Le prophète a ses critères, mais il devra les changer pour suivre ceux du Seigneur qui ne considère pas la haute taille mais le coeur. Celui qui suit la voie de son coeur sera secondé dans ses recherches de l'esprit de Dieu.

Saint Paul témoigne, aux Éphésiens, que l'accueil du Seigneur dans sa vie fait de nous des fils et filles de lumière et la lumière se reconnaît dans ses fruits de bonté, justice et vérité.

C'est ce qui s'est produit dans l'Évangile de Saint Jean qui nous est proclamée aujourd'hui. L'aveugle de naissance grâce au passage du Seigneur Jésus ne sera plus jamais le même.

C'est Jésus qui prend l'initiative de guérir l'aveugle de naissance. Il veut par ce geste se révéler comme la lumière du monde. Son enseignement n'est pas bien reçu. Il est bon de remarquer que cette guérison se fera après une visite au temple. La prière de Jésus lui inspire des gestes de bonté envers les malheureux. Il se révèle ainsi comme l'envoyé de Dieu. L'Évangile nous dit : « je suis venu pour une remise en question : pour que ceux qui ne voient pas puissent voir... »

Encore faut-il être ouvert à sa présence dans nos vies et à son message qui transforme. C'est celui qui était aveugle qui voit le plus clair. Il reconnaît d'abord l'homme Jésus puis qu'il est un prophète et en fin d'évangile se prosternera devant le Seigneur. Tout au long du récit, il a été en recherche et les nombreuses questions ne l'on pas détourné de ce qui lui était bien personnel : « c'est bien lui qui m'a ouvert les yeux ».

Les Juifs de son entourage restent sur leur position malgré sa guérison. C'est quelqu'un qui lui ressemble. Même ses parents ne vont pas plus loin qu'identifier leur fils et sa guérison, ils ne disent rien de Jésus qui a réalisé cette merveille. « Il est assez grand, notre fils, interrogez-le. »

Les Pharisiens vont interroger longuement l'aveugle guéri mais leur recherche n'a pas le but de comprendre pour changer. « En effet, les Juifs s'étaient déjà mis d'accord pour exclure de la synagogue tous ceux qui déclareraient que Jésus est le Messie » mais ils se montrent mauvais guides en cherchant plutôt comment détruire le germe de foi qui a été déposé dans le coeur de celui qui voit plus loin que les apparences et qui accueille le passage de Dieu pour sa vie. L'aveugle guéri ne sera plus jamais le même. Il ne peut faire autrement, en écoutant son coeur, que de devenir le disciple du maître Jésus. Ils font tous la même constatation, cette guérison est extraordinaire, l'homme répondra par la foi et les Juifs par la résistance. Comme les Pharisiens ne pourront le convaincre, ils vont l'accuser d'être dans le péché depuis sa naissance, de ne rien comprendre, ils vont lui reprocher sa condition d'aveugle-né et le jeter dehors. Nous constatons bien que nous pouvons résister à la lumière.

Jésus vient le trouver une seconde fois. Et comme s'il trouvait la brebis perdue, il l'encourage et le rassure. Il lui donne encore plus de lumière en lui révélant qu'ils est le Fils de l'homme l'envoyé du Père pour le salut des humains. L'homme avait lui aussi fait un bout de chemin car pendant les interrogatoires, il avait reconnu en Jésus un homme venant de Dieu : « C'est un prophète » disait-il. La grâce agissant dans son coeur dispose l'homme à croire ce que Jésus lui dirait et à répondre : « Je crois, Seigneur ».

Le temps de Carême en est un de recherche. Nous voulons, il me semble, faire ressurgir ce qui a été déposé dans nos coeurs, au jour de notre baptême, par les gestes de l'eau et de l'onction, et nous retrouvons dans les textes d'aujourd'hui ces signes forts du sacrement du baptême. Oui nous avons reçu, ce germe de foi qui ne demande qu'à grandir quand nous l'arrosons de notre prière et de la lumière des Évangiles.

Est-ce que notre recherche est sincère? Allons-nous faire l'effort d'une prière plus intense en cette période de carême 2008? Allons-nous rencontrer le Seigneur dans le sacrement du pardon, cette chance d'un nouveau départ qui nous est toujours offert? Ce sacrement qui guérit notre coeur, qui apporte la lumière, la paix et l'amour de reconnaissance.

Il ne faut pas perdre de vue notre but qui est de devenir de meilleurs disciples du Seigneur grâce à la lumière des évangiles et sa méditation. J'ai comme Mariste, l'exemple de Marie, « qui retenait tous ces évènements dans son coeur ».

Jésus l'envoyé du Père peut, si nous accueillons sa parole, nous transformer et nous faire passer des ténèbres à la lumière, si nous lui ouvrons notre coeur. Comme dit Saint Paul, cette lumière du Seigneur produira des fruits « de bonté, justice et vérité ».

Je vous invite et vous souhaite d'être des chercheurs de Dieu, lui qui ne cesse de nous appeler à la Vie.

D'après diverses sources.

Apporter la lumière.

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