HOMÉLIE DU 21 OCTOBRE 2007
29e dimanche du temps ordinaire

PAROISSE SAINT-LOUIS-DE-FRANCE
Montréal, Québec

Président de l'assemblée :
Mgr Lionel Gendron, p.s.s.

Exode (17, 8-13)
Timothée (3, 14-4,2)
Saint Luc (18, 1-8)

« Le fils de l'homme, quand il viendra, trouvera-t-il la foi sur terre? » Question étonnante de la part de Jésus. Le plan de salut de Dieu serait-il voué à l'échec? Mais question inquiétante pour nous car, en fait, Jésus se demande si, comme disciples, nous serons fidèles à la mission qu'Il nous confie jusqu'à son retour à la fin des temps? Pour être trouvés fidèles, approfondissons notre mission à la lumière de la Parole de Dieu.

D'abord, quelle est notre mission? Saint Paul l'indique à Timothée : « Proclame la Parole, interviens à temps et à contretemps ». Jésus, Envoyé du Père, est venu dans le monde pour annoncer la Bonne Nouvelle du Royaume de Dieu. Le disciple fait toujours ce que fait son Maître. Alors, comme disciples de Jésus, nous sommes appelés à proclamer l'Évangile. Que ce soit dans les pays éloignés ou chez nous même, nous poursuivons la mission de Jésus, ou mieux Jésus prolonge sa mission par nous. C'est lui qui agit! Alors, en toute confiance, « Allons, proclamons l'Évangile! »

Puis, quelles sont les exigences de notre mission? Saint Paul en signale une première à Timothée : pour proclamer la Parole de Dieu, le disciple doit d'abord se mettre lui-même à l'écoute de la Parole, s'en imprégner et recevoir d'Elle sagesse et « ce qu'il faut pour un bon travail ». Il doit ensuite l'annoncer avec « patience » et « souci d'instruire ».

Les textes de l'Exode et de l'Évangile pour leur part exigent intercession et prière. Grâce à Aaron et à Hour, Moïse a tenu les mains levées vers Dieu jusqu'à la victoire sur l'ennemi. Le disciple doit tendre les bras vers le ciel et, par son intercession, manifester qu'il s'en remet totalement au Seigneur et attend tout de Lui.

Luc présente une veuve qui, par son insistance, a obtenu gain de cause auprès d'un juge inique. Le disciple reconnaît « qu'il faut toujours prier sans se décourager », d'autant plus que le Père des miséricordes se laisse toucher par les prières persévérantes de ses enfants. Alors, mettons-nous à l'école de la Parole, incarnons l'Évangile dans nos vies, intercédons et prions pour la fidélité de notre mission.

Pourtant, une dernière question demeure. La Parole de Dieu semble privilégier une dimension intérieure d'accueil, d'intercession et de prière plutôt que les activités et les planifications nécessaires à toute annonce de l'Évangile. Pourquoi? Thérèse de Lisieux ne nous donnerait-elle pas une réponse, elle qui, sans être jamais sortie de son Carmel, est devenue patronne des missions. Elle avait compris que l'Église a un coeur et que, sans ce coeur, les missionnaires ne pourraient proclamer l'Évangile. Elle avait aussi compris que sa vocation dans l'Église était d'être ce coeur brûlant d'amour. Peut-être qu'en cette Journée missionnaire mondiale 2007, le Seigneur nous appelle, nous aussi, à être dans l'Église d'aujourd'hui ce coeur brûlant pour que les missionnaires, ici ou ailleurs, puissent proclamer avec audace l'Évangile.

Alors, « allons, proclamons l'Évangile! »


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