HOMÉLIE DU 14 OCTOBRE 2007
28e dimanche du temps ordinaire

PAROISSE SAINTE-THÉRÈSE
Témiscaming, Québec

Président de l'assemblée :
Garry P. Cain, prêtre

Rois (5, 14-17)
Timothée (2, 8-13)
Saint Luc (17, 11-19)

L'Évangile d'aujourd'hui nous raconte l'histoire des dix lépreux. C'est un Évangile qui nous est bien familier et que l'on aime aussi. Cet Évangile a quelque chose de profond et de bien important à nous dire ce matin. Trois mots peuvent nous expliquer la situation. Trois mots peuvent expliquer le déroulement de leur vie.

La porte : ce qu'ils ont perdus
Le temps : le temps pour que la guérison arrive
La gratitude : un merci qui vient du coeur

Premièrement, pour ce qui concerne la perte. Peu importe la cause, la lèpre représente une perte terrible dans la vie des dix. Perte de la santé, des moyens de subsistance, de mobilité et peut-être ce qui est pire, la perte de la communauté. Car ils étaient coupés des autres, éloignés et rois à part du reste de la société.

Les lépreux représentent n'importe qui parmi nous qui avons subi des pertes dans nos vies. On a perdu la santé, on a perdu notre emploi, on a perdu notre mariage, on a perdu notre dignité, on n'a plus notre amour de soi, on a perdu un être cher. Oui, mes chers amis, nous savons tous ce que c'est que de perdre quelqu'un ou quelque chose.

Deuxièmement, l'Évangile nous parle de temps. En s'en retournant chez eux, les lépreux ont été purifiés. Ils n'ont pas été guéris instantanément. Ils ont été guéris plus tard, sur leur chemin. Ils ont été guéris dans le cheminement de leur vie.

Et c'est comme ça que ça se passe pour la plupart d'entre nous mes chers amis. Oui, des personnes avec la lèpre de la tristesse, des addictions, des personnes qui sont rendues à bout à cause d'un enfant rebelle, capricieux, ou malade, crient : « Jésus, Maître, prends pitié de nous. »

Et Jésus fait la guérison tout de suite.

Mais pour la plupart d'entre nous, nous continuons de marcher péniblement et nous crions encore et encore : « Jésus, Maître, prends pitié de nous. » Jusqu'à ce que nous soyons fatigués, et nous nous demandons si quelqu'un écoute et nous nous demandons si nous trouverons enfin la paix.

Mais je veux vous offrir cet espoir, la promesse que l'Évangile nous offre. Sur le chemin, dans notre voyage, tout comme les lépreux, la guérison se fait, se fera, dans des circonstances inconnues et merveilleuses. Il y aura toujours des moments pénibles, et nous pleurerons ses pertes, mais ces pertes ne seront plus le centre de nos vies. C'est à partir de la tragédie que surgissent des guérisseurs blessés.

Je pense aux mamans qui ont perdu des enfants tués par des conducteurs en état d'ébriété. Qui peut mieux comprendre la perte d'un enfant sinon ceux et celles qui ont passé par là? Mais il y a, comme vous le savez, des mères qui se sont regroupées pour former MADD (Mères contre l'alcool au volant). Elles se sont mises ensemble pour travailler afin que d'autres mères n'aient pas à souffrir la même perte qu'elles. Est-ce qu'elles oublieront leurs enfants tués si brutalement? Bien sûr que non. Mais leur peine ne sera plus le centre de leur vie. Leur but c'est de sauver d'autres vies.

Finalement, l'Évangile nous présente une occasion pour exprimer notre gratitude. Si tout va bien dans notre cheminement spirituel nous aurons appris à dire merci à partir des cendres de nos pertes. Il y aura toujours de nouvelles chances, différentes chances dans l'avenir. Et quand toutes ces chances seront présentes dans nos vies, nous aussi, tout comme le lépreux, nous saurons dire merci et nous vivrons dans l'action de grâces.


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