HOMÉLIE DU 30 SEPTEMBRE 2007
26e dimanche du temps ordinaire

PAROISSE SAINT-NICÉPHORE
St-Nicéphore, Québec

Président de l'assemblée :
Jean-Luc Blanchette, prêtre

Amos (6, 4-7)
Timothée (6, 11-16)
Saint Luc (16, 19-31)

Une fois de plus, comme ce fut le cas lors des précédents dimanches, la Parole de Dieu est percutante et nous interpelle au niveau de notre conscience personnelle et collective. L'abîme dont il est question dans cet Évangile, tout ce qui sépare le riche et le pauvre Lazare malgré leur proximité physique, nous le retrouvons au coeur de nos sociétés modernes où il y a de plus en plus d'inégalités entre riches et pauvres. Une donnée récente révélait que 500 personnes les plus riches du monde ont des revenus plus grands que celui de 450 millions de personnes parmi les plus pauvres. Ces chiffres parlent d'eux-mêmes, tout comme cette parabole qui nous est présentée au coeur de notre liturgie, nous révélant la Bonne Nouvelle de la présence du Royaume.

Que veut nous dire Jésus dans cette parabole? Faut-il être pauvre pour être aimé de Dieu, fuir la richesse, la condamner? Si nous sommes heureux sur terre, serons-nous malheureux dans l'au-delà? Dieu se plaît-il à nous voir souffrir sans intervenir? Mais non! Nous constatons facilement que la Bonne Nouvelle de cette parabole ne se trouve pas dans cette direction. Au contraire, Jésus vient nous révéler que Dieu n'est jamais indifférent à ce que nous vivons, il nous invite à adopter le regard même de Dieu dans toutes nos situations de vie quotidienne. Jésus ne condamne pas les riches, mais ces attitudes qui nous tiennent enfermés sur nos richesses et nous empêchent de voir l'autre près de nous.

Pour l'Évangéliste Luc, la pauvreté, comme toutes les autres formes de misère et de détresse, sont comme un cri d'appel, une main tendue, une manifestation d'humanité à sauver. Il n'y a pas de réponse toute faite à l'appel que nous lancent les textes de la Parole de ce dimanche. Par contre, j'y vois une belle interpellation à ouvrir bien grands les yeux de notre coeur et à tendre nos mains afin de vivre solidaires les uns avec les autres.

Il y a quelque chose à faire ici et maintenant. Entre autres, nous pouvons soutenir nos organismes sociaux, communautaires, paroissiaux ou municipaux qui luttent contre les injustices de toutes sortes. Jésus nous invite à ne pas attendre de révélation spectaculaire pour s'en convaincre, mais d'être attentifs et vigilants pour le reconnaître présent dans tout ce qui fait la trame de nos vies.

Je me rappelle une amie qui en toute situation où elle rencontre des gens, se dit en elle-même : « Et si c'était toi Seigneur ». Par sa confiance et son espérance en la grandeur de l'être humain, Jésus nous inspire à humaniser les liens qui nous unissent les uns aux autres.

Que l'Eucharistie que nous allons célébrer ensemble nous fasse communier à l'attitude de Lazare qui attendait tout de Dieu et dont le nom signifie « Dieu aide ». Amen.


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