HOMÉLIE DU 26 AOÛT 2007
21e dimanche du temps ordinaire

PAROISSE SAINT-AUGUSTIN
Lagacéville, Nouveau-Brunswick

Président de l'assemblée :
Mgr Valéry Vienneau

Isaïe (66, 18-21)
Hébreux (12, 5-7.11-13)
Saint Luc (13, 22-30)

Mes frères, mes soeurs,

Selon les saintes écritures, Dieu a un grand projet pour toute l'humanité. Le prophète Jérémie nous en parle lors de la première lecture. Je viens rassembler les hommes de toute nation et de toute langue, ils viendront et ils verront ma gloire.

Quelques siècles plus tard, Jésus va nous présenter Dieu comme un père qui désire passionnément rassembler tous ses enfants dans une seule et même famille. Il veut les rassembler dans la joie auprès de lui. N'oublions jamais cette révélation fondamentale exprimée dans la première épître à Timothée au chapitre deux verset quatre, Dieu veut que tous soient sauvés.

Comme Jésus parlait souvent de la venue du règne de Dieu, un homme vient le trouver et lui pose une question. Seigneur, n'y aura-t-il que peu de gens à être sauvés? Jésus ne tranche pas la question. Il ne répond pas non plus à la question mais au lieu profite de l'occasion pour faire un enseignement très important. L'entrée au Royaume de Dieu n'est pas automatique. Jésus rappelle à cet homme qu'au fond la réponse dépend finalement de lui-même. Par sa passion, par sa mort et sa résurrection, le Christ a racheté tous les humains et nous donne la possibilité de la vie éternelle avec Dieu, en présence de Dieu. Le salut offert à tous, il doit être accepté et choisi. Jésus a dit, « efforcez-vous d'entrer par la porte étroite, car je vous le déclare, beaucoup chercheront à entrer et ne le pourront pas. »

Mais quelle est cette porte que nous avons à franchir pour être sauvé? Si nous lisons l'évangile de saint Jean, nous trouvons un éclairage intéressant au chapitre dix verset neuf où Jésus déclare, moi je suis la porte, si quelqu'un entre par moi, il sera sauvé. Passer par la porte étroite, c'est accepter le Christ Jésus et c'est accepter de vivre selon les exigences de l'évangile. Franchir la porte étroite, c'est accepter Jésus et son message dans le concret de notre vie. C'est à chaque jour que nous choisissons ou refusons d'être sauvé. Jésus ne veut pas bien sûr nous faire peur avec les paroles qu'il prononce dans l'évangile. Mais Jésus vise à nous faire prendre conscience du sérieux du temps qui nous est donné sur cette terre. Car un jour, dit-il, le maître se lèvera et il fermera la porte. Au chapitre sept, verset vingt-et-un de saint Mathieu Jésus affirme, ce n'est pas en me disant, Seigneur, Seigneur qu'on entrera dans le royaume des cieux, mais c'est en faisant la volonté de mon père qui est aux cieux. La vie est quelque chose de très sérieux. Et chaque minute nous est donnée pour nous approcher de Dieu et pour nous enraciner en lui de plus en plus.

Il y a une petite histoire qui illustre bien je pense les propos de Jésus dans l'évangile d'aujourd'hui. Il s'agit d'une femme, ç'aurait bien sûr pu être un homme, mais comme cette histoire ne m'appartient pas et bien je la garde comme je l'ai trouvée. Cette femme était habituée au grand luxe et au confort. Lorsqu'elle est décédée, elle est arrivée au ciel, un ange a été envoyé pour l'accueillir et pour la diriger jusqu'à sa nouvelle demeure. Tous les deux ils ont passé de belles habitations. D'une maison à l'autre, la femme qui aimait les richesses disait, ben ça doit être celle-ci ma demeure. Mais après avoir passé toutes les maisons, les rues principales, l'ange et puis la dame sont arrivés dans une section où les maisons étaient beaucoup beaucoup plus petites. Et finalement l'ange s'est arrêté devant une petite cabane, une petite hutte et puis il a dit, madame voici ta demeure. Et tout de suite elle réplique, quoi je ne peux pas vivre dans une maison si petite. Et l'ange lui a répondu, je regrette madame mais c'est tout ce que nous avons pu construire avec les matériaux que tu nous as envoyés.

C'est notre manière de vivre l'évangile, c'est nos prières, c'est nos oeuvres, c'est nos actes de charité, de justice, qui seront utilisés pour bâtir la demeure qui sera la nôtre pour l'éternité. À nous d'en décider maintenant.

En attendant, le grand rassemblement du peuple de Dieu à la fin des temps, nous nous rassemblons à chaque dimanche en église pour célébrer la résurrection du Christ Jésus et pour louer le Père et lui rendre grâce.

Cette année ici, à Lagacéville, et bien vous célébrez le centième anniversaire de la fondation de votre paroisse Saint-Augustin. En lisant les documents insérés au dossier de votre paroisse, j'ai remarqué que votre histoire est ponctuée d'événements importants, beaucoup d'événements heureux et d'autres plus difficiles. À travers votre histoire comme paroisse, le courage et l'engagement de vos fondateurs et de vos ancêtres sont vraiment remarquables. Il y a cent ans, vos fondateurs vous construisaient une première église. Et on sait que pendant la construction, le 20 mars 1907, une violente tempête bouscula l'église, cette première église encore inachevée, et courageusement vos ancêtres immédiatement après ont recommencé la construction. Et le 15 août, soixante ans passés, cette église et votre presbytère passaient au feu. Une semaine après, la construction de l'église actuelle commençait. Et on note dans un article de l'Évangéline notre ancien journal acadien francophone, que les paroissiens avaient coupé et préparé tout le bois nécessaire pour la reconstruction. Et en 2001, il y a quelques années, vous avez pris soin de rénover au complet tout l'intérieur de cette belle église dans laquelle nous célébrons ce soir. Soyez fiers de vos accomplissements.

Votre paroisse bien sûr a changé depuis sa fondation, mais elle s'est toujours adaptée aux nouvelles circonstances qui se sont présentées. Je salue tous vos ancêtres qui se sont donnés généreusement pour accomplir la mission du Christ dans votre paroisse. Je salue aussi les nombreux prêtres qui ont desservi votre communauté depuis sa fondation. Je salue les religieuses de Marie Auxiliatrice de Saint-Jean Bosco plutôt connues sous le nom des Salésiennes qui oeuvrent parmi vous depuis 1959, elles font un beau travail d'apostolat auprès des jeunes et leur présence est fort appréciée de la population.

Et en terminant, je remercie et salue, tous ceux et celles d'entre vous qui continuez avec votre pasteur actuel le père Daniel avec vos conseils paroissiaux de pastoral et de gestion à travailler avec zèle avec dévouement pour faire de votre paroisse Saint-Augustin une communauté dynamique et vibrante de foi.

Alors en continuant notre eucharistie, demandons au Seigneur de nous donner je dirais autant de courage et autant d'initiative que nos ancêtres ont eu pour être capable de rencontrer tous les défis qui se présentent dans notre église actuelle. Demandons-lui aussi de nous donner la grâce de prendre au sérieux le temps donné, le temps présent, car mes frères et soeurs, c'est là que se joue notre éternité. Chacun d'entre nous nous récolterons ce que nous aurons semé.

Amen


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