HOMÉLIE DU 19 AOÛT 2007
20e dimanche du temps ordinaire

PAROISSE SAINT-BERNARD
Néguac, Nouveau-Brunswick

Président de l'assemblée :
Daniel Leclair, prêtre

Jérémie (38, 4-6.8-10)
Hébreux (12, 1-4)
Saint Luc (12, 49-53)

Comme première approche, l'Évangile de ce jour fait peur et déçoit. Comment créer l'unité dans un contexte de division? Si nous voulons dépasser cette première impression, il faut mettre le texte de l'Évangile en parallèle avec le Livre de Jérémie que nous venons d'entendre.

Ce faisant, nous constatons plus aisément que la source de nos divisions est foncièrement au niveau de la tête et de sa raison en opposé avec le coeur et sa vérité. La raison est une source d'un pouvoir inné chez l'humain. Les arguments qui en découlent ressemblent à cette citerne du prince Melkias. De l'extérieur, elle semble remplie d'eau, donc capable de vie. Devant de telles apparences, on semble ne rien pouvoir faire. La raison a donc une influence sociale car elle s'attire des adeptes.

Mais, y a-t-il de la vie pour autant? Il y a de ces consensus sociaux qui gagnent en popularité et ce n'est qu'une fois à l'intérieur de la discussion, comme le prophète Jérémie plongé dans la citerne, que l'on découvre la faute qui divise les populations.

Deux cent cinquante ans après l'arrivée des premiers Acadiens dans cette belle région, le feu dont rêve Jésus est-il encore allumé? En nous voyant vivre, est-ce que d'autres peuvent humer l'esprit du ressuscité donné par Jésus-Christ au matin de Pâques?

Notre histoire comprend des sources de divisions qui, malheureusement, ont souvent attiré l'attention des médias. Pourtant, des gestes discrets se posent régulièrement sans faire la une des manchettes.

Nous n'avons qu'à penser au concert de Noël du 3 décembre dernier où les quatre chorales de l'Unité Pastorale Saint-François D'Assise et les trois chorales des églises protestantes de notre région se sont regroupées dans un effort commun pour assurer des paniers de Noël à tous les pauvres de la région, au-delà de leur race, leur culture et de leur langue? Nous nous étions alors dit : « Devant la misère et la faim, il n'existe qu'une religion, celle du coeur et du partage. »

Ce qui nous rassemble à l'intérieur de cette église paroissiale est justement la célébration d'une foi qui a pris racine au coeur de nos ancêtres. Ils ont exprimé cette foi à partir d'une piété qui leur en était propre. Pour nous, avec quelle forme de piété exprimons-nous notre foi en dehors de l'Église et dans notre manière de vivre dans le quotidien? Nous avons la mission d'actualiser ce que nous célébrons en aidant d'autres à vivre du feu que Jésus est venu allumer dans nos coeurs.

Que Dieu nous donne la grâce de bâtir notre avenir avec les défis d'aujourd'hui et non de défendre une histoire sensiblement émotive qui n'a plus sa raison d'être! Rassemblons-nous autour de ce feu nouveau qui aboli les différences.

Amen


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