HOMÉLIE DU 18 FÉVRIER 2007
7e dimanche du temps ordinaire

CHAPELLE DES RELIGIEUX DE SAINT-VINCENT DE PAUL
Sainte-Foy (Québec)

Président de l'assemblée:
Alain Fiset, s.v. provincial

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Samuel (26, 2-7)
Corinthiens 1 (15, 45-49)
Saint Luc (6, 27-38)

Oh mes amis! Jésus est exigeant aujourd'hui: «Aimez vos ennemis, faites du bien à ceux qui vous haïssent. Souhaitez du bien à ceux qui vous maudissent, priez pour ceux qui vous calomnient...» et il en met encore... «À celui qui te frappe sur une joue, présente l'autre...» Oh là Pas facile à comprendre. Faut-il donc se laisser tondre la laine sur le dos?

Je ne crois pas qu'il faut le prendre ainsi. Je pense qu'on oppose trop souvent justice et pardon. Car en pardonnant je ne renonce pas nécessairement à la justice. Pardonner implique seulement que je décide de renoncer à la vengeance. Jésus me demande de ne pas rendre le mal pour le mal. Il me demande de ne pas me faire juge, car Dieu seul est juge, de ne pas condamner... mais pardonner. En renonçant à la vengeance, je romps ce cercle vicieux de la violence. Car si je donne un coup, je donne une raison à l'adversaire de redonner un coup... et on n'en finit plus. Chez moi, ma mère disait souvent: «c'est le plus raisonnable qui va arrêter...»

La véritable justice a sa source dans la volonté de Dieu. Et le désir de Dieu, c'est la miséricorde pour toute l'humanité. On trouve ça à la toute fin du récit d'aujourd'hui: soyez miséricordieux comme votre Père est miséricordieux. Ne jugez pas et vous ne serez pas jugé... Pardonnez et vous serez pardonné. La vengeance appelle la vengeance, tandis que le pardon appelle le pardon. L'amour appelle l'amour! Voilà le lieu de la véritable justice. Si quelqu'un te fait du tort, rétablis la justice en lui pardonnant. Car la véritable victoire de la vérité, c'est de rétablir la dignité d'être fils et fille de Dieu. Je ne sais pas si vous avez fait le lien avec la première lecture, mais c'est exactement ce qu'a fait David devant son ennemi qui lui voulait du mal. Il est déjà vainqueur. Car il témoigne de sa dignité de fils de Dieu et reconnaît même dans son ennemi cette dignité de fils de Dieu. Oui, Dieu nous a tous créés à son image et à sa ressemblance. Chacun et chacune, nous avons cette marque divine en nous. Pardonner c'est rétablir la dignité et faire la vraie justice.

Trouver la force d'entrer dans ce mouvement de miséricorde et de pardon, n'est pas facile. Car notre nature humaine n'a pas de réflexe du pardon... Nous avons plus facilement la vengeance à l'esprit. Mais saint Paul dans la deuxième lecture nous aide à comprendre une chose: avec le Christ, nous sommes des créatures nouvelles, et nous avons en nous l'empreinte de l'Esprit que nous avons tous reçue à notre baptême. C'est lui qui nous aidera à trouver la force du pardon, le chemin de la paix et de la vraie justice.

Cultivons en nous le réflexe de la charité, le geste d'accueil par excellence, le pardon.

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