Témoignage spécial sur la maladie
M. Roger Fraser
18 février 2007

 
Voilà la réflexion que Monsieur Roger Fraser de Québec (Sainte-Foy) nous proposait à l'occasion de la Journée mondiale des malades, le 11 février dernier. Monsieur Fraser est atteint d'un cancer qui l'incite à méditer sur les derniers moments de la vie, sur la maladie et sur l'essentiel...

« Ce n'est pas la résignation qui nous est demandée, c'est l'acceptation de ce qu'il m'est donné de vivre. Et le nouveau qu'il m'est demandé de vivre, c'est d'oublier l'ancien... L'acceptation, c'est 99% de la démarche qu'on a à vivre dans cette nouvelle dimension qu'est la maladie.

Je ne trouve pas les journées longues. Les 24 heures par jour, je ne les vois pas. Je fais beaucoup de lecture. Je lis certains romans historiques, je fais la lecture d'ouvrages du Père cistercien Yves Girard, que vous connaissez peut-être. Par exemple: Croire jusqu'à l'ivresse. Je trouve ça absolument merveilleux et c'est très simple: trois chapitres correspondant aux trois années liturgiques A, B et C. J'ai commencé par la fin parce qu'on est dans l'année liturgique C. Il propose une réflexion pour les cinquante-deux dimanches de l'année et aussi les Fêtes, etc. C'est extraordinaire!»

«Je ne pensais pas que le Seigneur me donnerait autant de temps... Ça fait sept mois que le cancer m'atteint sérieusement. Depuis dix ans déjà, mais sept mois plus activement. Je ne pensais pas qu'il me donnerait autant de temps pour me préparer à ce départ. Pour certains, c'est un accident d'automobile. Pour d'autres c'est un suicide, c'est un homicide... Alors que moi il m'a donné tout ce temps. Ça peut paraître de l'orgueil, mais d'après moi c'est la vérité: j'étais un bonhomme qui aimait beaucoup, qui a découvert l'adoration, la prière, la méditation et Il m'a amené maintenant à la contemplation. Ce qui veut dire que vingt-quatre heures par jour, ça m'émeut même de vous le dire, vingt-quatre heures par jour je suis en contemplation.

Ce que j'ai découvert pendant ces derniers mois, c'est qu'au lieu de chercher un Dieu punisseur puis un Dieu qui nous regarde faire, je découvre qu'Il est venu nous sauver. Nous sommes des êtres sauvés. Je fais mes actions moi aujourd'hui, pas pour être sauvé, je le suis! Ce que je fais, je le fais parce que je suis sauvé et ça m'a fait découvrir que Dieu est amour et il nous a été demandé d'être à son image à sa ressemblance. Donc ce n'est pas "dur": si Lui est amour, je n'ai qu'à être amour. Il nous est demandé à chacun de nous, là ici, d'être amour. D'être amour pour son conjoint, d'être amour pour ses enfants, d'être amour le plus possible.

Soyez des êtres d'amour...!»


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