HOMÉLIE DU 11 FÉVRIER 2007
6e dimanche du temps ordinaire

PAROISSE NOTRE-DAME-DE-FOY
Église Saint-Jean-Baptiste-de-la-Salle
Sainte-Foy (Québec)

Président de l'assemblée:
Jacques Vézina, prêtre

Homéliste:
 Louis-André Naud, prêtre

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Jérémie (17, 5-8)
Saint Luc (6, 17.20-26)

Soeurs et frères bien aimés,

«Heureux, vous les pauvres: le Royaume des cieux est à vous!» nous dit Jésus dans son évangile. Luc 6, 20 «Être malade, c'est une forme de pauvreté. Une grande pauvreté!» m'a dit récemment une personne limitée depuis une dizaine d'années. Lorsqu'une maladie sérieuse atteint quelqu'un, tous ses plans s'effondrent. Son quotidien chavire. Il se retrouve à l'hôpital, dans une maison de soins de courte ou de longue durée. Son état entraîne des conséquences multiples pour sa vie familiale et professionnelle, pour ses ressources financières et ses activités sociales.

La maladie, même mineure, est toujours une rude épreuve. Mais elle amène souvent la personne qui lui est confrontée à découvrir de nouvelles réalités de la vie et du monde. Lorsque nous sommes malades, nous avons besoin des autres pour trouver réconfort et survivre. La visite de parents et d'amis très chers devient le baume de la journée. L'attention du personnel médical, du préposé au chirurgien spécialiste, apporte la sécurité dans les moments d'incertitude et fait espérer à de meilleures qualités de vie. Les nombreux bénévoles égaient par leurs élans de générosité et de gratuité. Si, en pleine santé, nous avons l'impression de donner beaucoup, malades, nous devons accepter de recevoir beaucoup, et d'être ainsi dépendants des autres. Et c'est alors la grande découverte: la nécessaire interdépendance les uns des autres. Riches, nous pouvons vivre dans l'illusion de ne dépendre que de nous-mêmes. Malades, nous découvrons cette nécessaire interdépendance et la révélons aux autres. Nous sommes nés pour vivre ensemble et nous rendre des services mutuels, dans la justice, l'entraide et le partage.

La dimension spirituelle n'est pas en dehors des changements que vit la personne malade. Des questions surgissent en elle: «Pourquoi suis-je malade? Que me dit Dieu dans cette situation?» Par leur action auprès d'elle, les différents intervenants peuvent lui faire découvrir que Dieu est près d'elle, que lui aussi il «prend soin» et qu'il aime. Jésus n'a-t-il pas dit: «Heureux les pauvres, heureux ceux et celles qui pleurent...»? Durant sa vie, n'a-t-il pas eu une attention particulière pour les malades et ne les a-t-il pas sans cesse bénis? Ne dit-il pas aujourd'hui, en ce 11 février: «Heureuses les personnes malades, le Royaume de Dieu est à vous! Par les gens compétents et dévoués qui vous soignent, je suis avec vous, et vous êtes mes privilégiés.» Les malades peuvent se fier à Dieu: Son Royaume leur appartient.

Un merci à vous, les personnes malades. Vous avez la précieuse mission de nous rappeler d'être au service les uns des autres. Votre expérience nous aide à relativiser certaines de nos questions dans le brouhaha de l'action, et votre sensibilité humanise la nôtre. Vous nous faites comprendre que «Ce qui est éternel, ce sont les liens que l'on tisse», entre nous et avec le Dieu de notre foi. «Se raconter» permet d'approfondir ces liens ou d'en créer de nouveaux.

Merci à vous, les personnes qui soutenez les malades: familles, amis, personnel du réseau de la santé, bénévoles, témoins de la foi. Votre zèle éveille notre admiration. Continuons à collaborer ensemble au bonheur de chacun. Le prophète Jérémie suggère de mettre notre confiance dans le Seigneur: «Comme des arbres plantés près d'un ruisseau, dit-il, nous ne manquerons de rien.»
(Jérémie 17, 7-8)

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