HOMÉLIE DU 4 FÉVRIER 2007
5e dimanche du temps ordinaire

Communauté catholique congolaise d'Ottawa-Gatineau
ÉGLISE SAINT-CHARLES-BORROMÉE
Vanier (Ontario)

Président de l'assemblée:
Étienne Mfundi Beya, prêtre

Isaïe (6, 1-2a. 3-8)
Corinthiens (15, 1-11)
Saint Luc (5, 1-11)

Chers frères et soeurs,
Chers téléspectateurs,

Il y a tout un message, une Bonne Nouvelle dans la Parole de Dieu que nous venons d'écouter. Elle s'est transmise de génération en génération, avec fidélité grâce aux témoins qui ont dit leur oui à l'appel de Dieu. Les textes de ce dimanche nous parlent spécialement de trois personnes qui ont bien écouté et transmis la Parole de Dieu qui est parvenue jusqu'à nous. Il s'agit d'Isaïe, de Paul et de Simon appelé Pierre.

Dans notre monde qui est en recherche de sens et qui passe parfois à côté de la Bonne Nouvelle, les récits de ce jour viennent nous rappeler l'urgence de l'appel de Dieu et de la mission qu'il confie à chacun et à chacune de nous. Dieu veut se servir de nous pour faire passer son message de salut à tous nos frères et soeurs. C'est pourquoi, il continue à se manifester aux gens de notre temps. Il nous appelle aujourd'hui encore, de multiples façons: dans la vie consacrée ou dans les différents services de la société. L'important est surtout l'attention et le sérieux que nous accordons à cet appel.

Dans la première lecture, Isaïe raconte comment il a été envoyé en mission comme prophète. Il s'estimait indigne d'une telle charge. Le Seigneur l'a purifié et sa faute a été enlevée. Cela signifie pour l'homme et la femme d'aujourd'hui que Dieu se manifeste toujours à partir de ce que nous sommes. Il respecte notre culture, nos croyances religieuses, notre façon de comprendre la vie et de l'interpréter. Et c'est à partir de nos habitudes et nos coutumes que Dieu réalise sa mission.

Paul se considère comme étant le plus petit, le dernier des Apôtres. Pourtant, il s'est donné plus de peine que tous les autres. Il ne pointe pas un doigt accusateur sur les autres. Ce n'est pas par la faute des autres que Jésus l'a appelé en dernier lieu. Il justifie sa mission par la grâce de Dieu, il n'a aucun mérite à revendiquer. C'est pourquoi, dans toutes ses lettres, il préfère se nommer «Apôtre de Jésus Christ». À la lumière de cette lecture, nous pouvons nous demander si nous sommes vraiment conscients ou conscientes de l'appel que Dieu nous adresse. Et si nous le sommes, qu'en faisons-nous? Est-ce que nous nous engageons suffisamment dans notre milieu de vie ou dans notre communauté chrétienne pour encourager des projets qui permettent de vivre la charité? Sommes-nous à l'écoute du nouveau langage du Seigneur qui se nomme: partage, vie communautaire, écoute des sans-voix, bénévolat...

L'Évangile nous montre Jésus qui monte dans une barque appartenant à Simon. À ce dernier qui a peiné toute la nuit sans prendre de poissons, Jésus demande d'avancer au large. Simon et ses amis ont compté toute la nuit sur leur savoir-faire, intelligence et volonté, Jésus leur demande de lui faire confiance et de compter sur la volonté de Dieu. La pêche infructueuse se transforme en miracle avec Jésus. Elle conduit Simon sur le chemin d'un engagement concret: désormais, il s'appellera Simon-Pierre, il sera pêcheur d'hommes, il aura la mission de rassembler les humains. Et nous aujourd'hui? Que répondons-nous lorsqu'il nous est demandé de manifester notre confiance en Jésus? Sommes-nous prêts à renoncer a nos connaissances et habitudes pour avancer au large avec Jésus? Avons-nous honte et peur de témoigner de Jésus – et surtout de l'Église – dans une société devenue indifférente et hostile à son héritage religieux?

Isaïe, Paul et Pierre étaient des hommes ordinaires que Dieu avait choisis. Si eux, ont pu se mettre à la suite du Seigneur à cause du Royaume, la même urgence nous invite nous aussi, à discerner les nouveaux espaces d'évangélisation.

Aujourd'hui, plus que jamais, le Seigneur a besoin des messagers, des pêcheurs d'hommes ou des pasteurs, il a besoin d'apôtres, des chrétiens et chrétiennes qui transmettent ce qu'ils ont reçu. Si l'Évangile est pour nous vraiment Bonne Nouvelle qui nous fait vivre, ayons à coeur de le faire connaître à d'autres, de le transmettre comme un cadeau de vie.


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