HOMÉLIE DU 8 OCTOBRE 2006
27e dimanche du temps ordinaire

ÉGLISE SAINT-SULPICE
Saint-Sulpice (Québec)

Président de l'assemblée:
Mgr Michel Dagenais, C.S.S.

 |> vidéo <|

Isaïe (61, 10-12)
Lettre de saint Pierre (5, 1-4)
Saint Jean (15, 1-8)

Nous avons entendu Isaïe tressaillir de joie, exulter en son Dieu et ce matin, nous partageons sûrement ce même sentiment parce que des hommes, des femmes, au nom de leur foi, habités par l'espérance, par l'amour, ont durant 300 ans, travaillé la terre d'ici pour qu'elle donne ses fruits; fait germer la justice et la louage; bâti une communauté et une communauté chrétienne. Et c'est l'invitation de l'Évangile.

Nous venons d'entendre Jésus nous dire qui il est: «Je suis la vraie vigne». Dans l'ancien testament, la vigne représentait le peuple d'Israël; Jésus nous dit qu'il est le nouvel Israël, le nouveau peuple de Dieu dont nous faisons partie parce que sa vie de ressuscité est une vie destinée à être communiquée.

Quand il nous dit: «Mon Père est le vigneron», Il nous parle de son expérience de Dieu. Il vit un lieu d'amour, de confiance extraordinaire avec Dieu qu'Il appelle d'ailleurs son Père. Toutes ses paroles, tous ses gestes veulent nous révéler ce Dieu d'amour, nous faire connaître le projet qu'Il a pour ses enfants et inviter chacun à travailler avec lui à réaliser le Royaume de Dieu.

Mais comme la vigne, pour donner ses fruits, doit être taillée, émondée, nous avons besoin que Dieu nous émonde, nous purifie, nous nettoie et Il le fait par le don et la Parole de Jésus qui nous invite à mettre nos pas dans les siens, à vivre à sa manière dans un don total et alors, comme les sarments d'une vigne, nous sommes vitalement et essentiellement greffés sur lui.

L'être humain reste libre, mais pour celui qui fait l'expérience de Jésus de se mettre totalement au service de dieu, de ses frères et soeurs, ne vit pas une servitude mais au contraire une libération de tout ce qui nous empêche vraiment de vivre et une vie qui donne beaucoup de fruits.

La grande célébration du 300e de la paroisse Saint-Sulpice est une grâce parce qu'elle nous permet: de prendre contact avec cette foi, je dirais ce même amour de dieu et de leurs frères et soeurs qu'avaient les fondateurs de cette communauté. De prendre contact avec tous ces moments de célébration, de prière, de partage qu'ont vécu les gens d'ici et qui les ont rendu capables de dire Dieu à ce milieu, capables de dépassement, de pardon, de dons gratuits à la manière de Jésus.

Aujourd'hui nos communautés chrétiennes, notre église vivent une période difficile mais tant que la sève circule dans la vigne, tant que la vie du Ressuscité circule dans son Église, la mort n'est pas pour demain.

Si aujourd'hui, nous avons le goût de célébrer 300 ans, c'est pour que la vie continue de circuler, c'est pour nous rendre capable, non pas isolé, mais en collaboration avec les autres communautés de l'unité pastorale des eaux vives, du secteur, du diocèse, d'entrer dans un grand projet de revitalisation de la communauté chrétienne et de la famille chrétienne, de nous rappeler avec notre Archevêque que notre mission est de proposer Jésus Christ à tous les âges de la vie.

Dans la deuxième lecture, Pierre invitait les anciens, les témoins du Christ mort ressuscité, a être les bergers du peuple de dieu. Il invitait les héritiers de sa Parole à semer à leur tour la Bonne Nouvelle. À vous qui êtes les héritiers du travail d'hommes, de femmes, de jeunes pendant 300 ans; héritiers de la Bonne Nouvelle qu'ils vous ont fait connaître de mille et une façon, il vous invite à votre tour à semer la Bonne Nouvelle pour le monde de notre temps pour celui de demain qui en auront toujours besoin.

 |> vidéo <|


<<  | index des homélies |  >>