HOMÉLIE DU 24 SEPTEMBRE 2006
25e dimanche du temps ordinaire

MISSION SAINTE-CATHERINE
Pikogan (Québec)

Président de l'assemblée:
Mario Laroche, I.V. Dei

Sagesse (2, 12.17-20)
Lettre de saint Jacques (3, 16-4, 3)
Saint Marc (9, 30-37)

Jésus et les apôtres reviennent à Capharnaüm, qui est comme leur centre missionnaire, leur centre diocésain, dirions-nous aujourd'hui! Pour les apôtres, c'est une période de formation intense: Jésus les prépare à devenir responsables de continuer sa mission. Il leur donne des enseignements; il les invite à l'accompagner dans ses randonnées apostoliques, autour du lac de Galilée et même du côté de Tyr, jusqu'à Sidon; et il les envoie mettre cela en pratique dans les villages de la Galilée. Là, ils ont proclamé le royaume de Dieu, ils ont fait des guérisons miraculeuses, ils ont aussi chassé des démons. Mais il semble leur manquer des choses.

Par exemple, Jésus avait saisi, probablement à sa transfiguration, le genre de passion qui l'attendait. Alors, il veut préparer ses apôtres à ces événements et leur parle de sa mort et de sa résurrection... Ils n'ont pas l'air d'avoir compris grand-chose. C'est vrai qu'il y a des choses qu'on ne peut comprendre seulement après qu'elles se soient produites. Même, les apôtres semblent aimer mieux ne pas savoir. Ils ne posent pas de question. Et Jésus reste seul avec ce poids de la mort à l'horizon. Peut-être avons-nous vécu des situations un peu semblables auprès d'une personne qui vient d'apprendre, par exemple, qu'elle souffre d'une maladie mortelle... Les apôtres ne seront pas plus capables d'accompagner Jésus lorsque ces événements se produiront. Pour le moment, ils se réfugient dans ce qui les intéresse: lequel d'entre eux a le plus de valeur, lequel est le plus important dans la communauté! Orgueil, quand tu nous tiens!

Jésus ne va pas se plaindre de son isolement dans la souffrance qu'il porte. Plutôt, il rejoint les apôtres sur leur terrain. Il veut les amener à grandir en eux-mêmes, à grandir devant Dieu, à devenir plus humains: c'est dans le service des frères et soeurs que l'être humain s'accomplit, que l'homme – la femme – réalise ce qu'il est appelé à être. Pour Jésus, accueillir un enfant avec amour est aussi important que d'accueillir un grand personnage, que de l'accueillir lui-même!

Chacun a sa valeur et il est important de le reconnaître. Notre valeur la plus grande, nous révèle Jésus, vient du fait que nous avons un même Père: nous sommes tous frères et soeurs, quelles que soient notre race, notre nationalité, notre langue, notre culture. Jésus est venu pour chacune et chacun de nous. Pourquoi alors regarder l'autre en étranger?

Jésus a souvent insisté sur l'humilité qui doit nous marquer, nous qu'il a choisis pour être ses témoins dans le monde. Par exemple, dans les projets que nous devons entreprendre pour le bien-être de la communauté, que ce soit sur le plan spirituel, matériel ou social, ce qui compte, ce n'est pas tant le prestige du rôle que nous y tiendrons que le fait que tous seront plus heureux, plus épanouis, plus humains, à la fin du projet.

Pour nous aider dans le service de notre milieu, les lectures de la messe d'aujourd'hui attirent notre attention sur le besoin de «bâtisseurs de paix». Oui, nous sommes appelés à bâtir la paix et la fraternité en Jésus Christ. Y a-t-il des besoins, chez nous?

- La 1re lecture nous parle de gens qui méditent le mal, qui tendent des pièges à ceux qui font le bien: est-ce que ça existe dans nos milieux?

- Des gens qui insultent les autres, qui les font souffrir de toutes sortes de façons... c'est possible?

- Souvent, nous dit la 2e lecture, les causes en sont: la jalousie, les rivalités...

- Nos instincts, mal contrôlés, nous causent bien des problèmes... et souvent, ça cause de graves problèmes autour de nous. Ainsi, saint Jacques, dans sa lettre, nous dit que ça peut amener des guerres, des conflits entre nous. Ça peut même conduire au meurtre. À la fin, on ne cherchera qu'à satisfaire ses instincts.

Nous avons donc des efforts à faire pour bâtir la paix et une fraternité durable entre nous. La sagesse qui vient de Dieu, nous dit saint Jacques, nous fait comprendre l'importance d'être droit, franc, honnête dans les rapports entre nous. Il nous invite à la tolérance, à la compréhension. Dans notre bonté, il faut aller plus loin: il faut aller jusqu'à la miséricorde, au pardon. - J'ajouterai que ça s'apprend aussi quand on est enfant. – Là, nos actions porteront de bons fruits dont tous pourront bénéficier. Nous serons les premiers à en bénéficier, car nous dépasserons nos instincts pour vivre dans l'harmonie du rêve de Dieu sur les humains. Un rêve où, dans la grande famille humaine, personne n'est mis de côté, car chacune et chacun a de l'importance. Soyez-en assurés: vous avez de l'importance aux yeux de Dieu!


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