HOMÉLIE DU 25 JUIN 2006
12e dimanche du temps ordinaire

PAROISSE SAINT-VINCENT-DE-PAUL
North Bay (Ontario)

Président de l'assemblée:
Jean Vézina, prêtre

Job (38, 1.8-11)
Corinthiens (5, 14-17)
Saint Marc (4, 35-41)

Le vieux Émile

Nous savons tous que la belle région du Nipissing est entourée de plusieurs lacs. On y pratique la pêche sportive depuis des années. Et qui ne connaît pas le grand lac Nipissing qui longe la ville de North Bay. Pour ceux et celles qui connaissent bien le lac, ils savent que celui-ci est peu profond et que lorsqu'il y a de forts vents ou des tempêtes, il est assez commun que des vagues atteignent jusqu'à 3 mètres de hauteur. On nous dit souvent, «Si tu ne connais pas le lac, ne t'aventure pas.»

Je me souviens, il y a quelques années, lors d'un voyage avec des amis au Nouveau-Brunswick, nous voulions absolument vivre l'expérience de la pêche en mer. Or, le matin de notre excursion, le temps n'était pas très clément. Des intempéries s'annonçaient à l'horizon. Le capitaine du bateau hésitait. Il craignait la force de la mer. Il songeait même à annuler l'expédition. Nous étions déçus car nous ne voulions pas rater cette chance unique. Il (le capitaine) voyait bien la déception dans nos visages. Ce dernier trouva une solution. Il nous dit: «Si le vieux Émile accepte de se joindre à nous, nous serons en mesure de partir en mer sans aucune crainte.» C'est que le vieux Émile était un ancien pêcheur qui connaissait la mer comme la prunelle de ses yeux. Elle lui était familière. Il savait comment la prendre. Il la connaissait en profondeur... de fond en comble. Avec la présence du vieux Earl, le jeune capitaine du bateau de pêche se sentait en sécurité. Il pouvait attaquer la mer sans aucune crainte. Inutile de vous dire que la mer a manifesté sa colère. Nous avons tout de même survécu, grâce aux vieux Earl qui nous guidait. À notre retour, le capitaine nous a avoué que sans la présence et les conseils du vieux Émile, jamais il aurait osé, dans ces conditions difficiles, s'aventurer en mer. Probablement que la mer nous aurait pris.

Dans la vie, vous le savez bien, il y en a des tempêtes de toute sorte: la maladie nous atteint ou atteint l'un de nos proches; des tensions au travail (conflits avec patron ou collègues de travail), la perte d'un emploi, des problèmes conjugaux, des vieilles blessures qui refont surface, dépressions, etc.

Se sont des tempêtes dans la vie qui nous font peur et que nous devons affronter.

Nous avons parfois l'impression que ces tempêtes vont nous emporter, qu'elles auront le dessus sur nous. Et voici que le Seigneur nous dit (comme Il a dit à Job): «Pourquoi avoir peur? Pourquoi fuir les tempêtes de la vie? N'aie pas peur. Je suis là avec toi. Je te guiderai et te donnerai les forces dont tu as besoin pour traverser la tempête.»

Comme le vieux Émile qui connaissait la mer par coeur et savait comment la prendre, ainsi le Seigneur connaît en profondeur le coeur humain et sait ce dont il a le plus besoin pour retrouver le calme et la paix surtout lorsqu'il est éprouvé de toutes sortes de manières par les tempêtes de la vie.

Mettons notre confiance en Celui qui nous connaît mieux que nous nous connaissons nous-mêmes.

Mettons notre confiance en Celui qui sait ce dont nous avons besoin, aujourd'hui même, pour retrouver la paix du coeur.

Mettons notre confiance en Celui qui nous a promis qu'il serait toujours avec nous même dans les tempêtes de la vie, pour nous guider sur les chemins de cette vie jusqu'à la PAIX définitive.

Amen


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