HOMÉLIE DU 2 JUILLET 2006
13e dimanche du temps ordinaire

PAROISSE SACRÉ-CŒUR-DE-JÉSUS
New Liskeard (Ontario)

Président de l'assemblée:
Richard Ngoy, prêtre

Sagesse (1, 13-15: 2, 23-24)
Corinthiens (8, 7.9.13-15)
Saint Marc (5, 21-24.35b-43)

Frères et soeurs,

Nous sommes réuni(e)s en ce dimanche pour célébrer la Vie. Cette Vie donnée par et en Jésus-Christ. La vie que nous offre ce beau temps d'été durant lequel le soleil, qui nous réchauffe, est toujours au rendez-vous. Nous sommes également en présence de cet Autre Soleil qui réchauffe de l'intérieur: cette Parole de Dieu proclamée, célébrée et vécue.

Pour nous aider à comprendre comment Jésus nous offre la Vie, l'évangéliste Marc nous plonge dans la méditation de son enseignement centré sur l'Annonce du Règne de Dieu et sur la grande question: QUI EST JÉSUS? Pour ce faire, il nous situe dans la section de ces Miracles que Jésus opère en Galilée.

Il nous propose un scénario où JAÏRE, chef de la Synagogue et sûrement membre du conseil des Anciens et dont le nom signifie en hébreu «puisse Dieu illuminer», est le protagoniste. Il se présente devant Jésus en toute humilité pour le supplier afin qu'il impose les mains à sa fille qui est sur le point de mourir, qu'elle soit guérie, mieux qu'elle soit sauvée et vive. Au lieu de sombrer dans le désespoir à l'annonce du décès de sa fille, Jaïre doit affirmer sa confiance totale dans le Seigneur Jésus. Ayant pris acte de sa Foi, Jésus appelle la jeune fille à se mettre debout. Il lui tend la main pour la faire revenir à la vie. Il lui redonne la vie. Il la lui restitue, indiquant par là une anticipation de sa propre Résurrection qui sera certes d'un autre ordre.

Cette attitude du père de la fille envers Jésus est donc éloquente pour nous. C'est un exemple qui nous montre que Jésus ne peut nous réveiller de nos situations de mort, de nos «morts quotidiennes» que si nous l'invitons à entrer chez nous. D'ailleurs, Marc nous rappelle ici que tous les miracles du Seigneur étaient liés à la foi.

Le premier miracle que Jésus a déjà réalisé pour chacun et chacune de nous est lorsque les parents nous ont conduits, tout petit, au baptême comme Jaïre avec sa fille. Nous avons en quelque sorte été pris par la main, nous avons été touché(e)s par Jésus lui-même. Nous avons reçu le même bienfait que cette jeune fille, je dirais même plus qu'elle parce que nous sommes déjà passé(e)s avec Lui de la mort à la vie, une vie qui ne meurt pas cette fois-ci, comme nous dit l'apôtre Paul: «Nous avons donc été ensevelis avec lui par le baptême dans la mort, afin que, comme le Christ est ressuscité des morts par la gloire du Père, nous vivions nous aussi dans une vie nouvelle.» (Rm 6,4)

Alors qui est Jésus? Il est justement ce Maître qui enseigne, le Crucifié-Ressuscité qui donne la Vie. C'est lui, le Vivant qui nous relève, qui nous redonne vie si et seulement si nous nous ouvrons à sa présence vivifiante pour le reconnaître comme le Seigneur de la VIE en nous engageant à Le suivre en toute confiance et à vivre à sa ressemblance.

Remarquons la finale de l'évangile: la recommandation de Jésus de faire manger la fille. Le Seigneur ne se contente pas seulement de redonner la vie à la fille, il ordonne aussi qu'on lui donne à manger. Cet ordre ne suggère-t-il pas toute cette symbolique du baptême. Ce baptême qui nous a introduits, introduites à la table de l'Eucharistie; «Pain de Vie». Comme nous ne pouvons avoir la vie sans nous nourrir, Jésus Christ prend soin de nous inviter à sa Table, où nous puisons notre force spirituelle pour reprendre le courage d'être à sa suite et de vivre à sa ressemblance dès maintenant et pour toujours.

Ainsi, chaque fois que nous tendons la main de différentes manières pour redonner force, espoir, courage et joie de vivre aux autres, chaque fois que nous vivons la charité, nous accomplissons, à notre tour, des résurrections de ce genre.

Que notre célébration soit source de vie et de salut à apporter à nos frères et soeurs pour bâtir un monde d'amour.

Amen


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