HOMÉLIE DU 7 MAI 2006
Pâques 4

PAROISSE SAINTE-FAMILLE
Calgary (Alberta)

Président de l'assemblée:
Gilles Gauthier, O.M.I.

Actes (4, 8-12)
Première lettre de saint Jean (3, 1-2)
Saint Jean (10, 11-18)

Je suis le bon Pasteur, je suis le vrai berger, je connais mes brebis et mes brebis me connaissent. Dans le monde moderne d'aujourd'hui plusieurs personnes aiment les animaux, ils en favorisent un plus que l'autre comme un cheval, un chien, un chat, des lapins et j'en passe. Ceci me rappelle quand j'étais au foyer Lacombe à Saint-Albert, il y avait deux personnes qui emmenaient leurs chiens doués pour entretenir nos résidents. Il y avait un colley de cinq ans qui s'appelait Eisenhower et un chien policier allemand qui s'appelait Rex. Mais le colley était vraiment bon, il faisait tout ce que son maître lui disait exactement et pas plus. Quand elle faisait le geste de s'asseoir, il s'assoyait, quand elle lui disait de se coucher il se couchait. Elle l'emmenait dans la salle de récréation, puis elle se mettait à peu près à dix mètres du chien et elle nous disait d'appeler le chien. Alors j'appelais «Eisenhower viens, viens, viens» puis le chien ne bougeait pas. Un autre essayait «Eisenhower viens, viens, viens, viens» puis le chien ne bougeait pas. Par contre, quand elle disait «viens mon ami» le chien s'en venait en courant. Alors je trouvais ça extraordinaire, je leur disais tout le temps que leurs chiens étaient plus obéissants que moi comme religieux envers mes supérieurs. Alors elles riaient.

Le bon pasteur lui aussi connaît ses brebis et ses brebis le connaissent. Le thème de bon pasteur vient souvent dans les écritures hébraïques pour désigner les dieux païens et aussi les rois. Dans l'écriture, dans la Bible il s'applique à Dieu, par exemple un psaume que nous connaissons très bien le psaume 22 «le Seigneur est mon berger rien ne saurait me manquer» et dans l'Ézékiel au chapitre 34 on dit «voici que j'aurai soin moi-même de mes brebis dit Dieu». Et nous savons que Dieu a amené tout son peuple à la terre promise en Exode.

La Bible est très attachée à l'image du berger parce qu'elle est une expérience vraiment très riche d'amour, de solitude, de souci et aussi d'attention. Au point de vue pastorale notre ancien Pape Jean-Paul II donnait un sens très pastoral à son rôle de bon pasteur, il attirait des foules partout où il allait. Les gens l'écoutaient très bien et il était un modèle pour eux. Cependant c'est Jésus qui est notre vrai modèle comme berger. Il a donné sa vie pour chacun d'entre nous. Il nous appelle par son nom, par notre nom parce que notre nom est écrit dans la main, dans la palme de sa main parce que nous sommes uniques, précieux, importants à Dieu. Alors c'est lui qui est notre vrai pasteur.

Peut-être nous avons un peu de difficulté à comprendre cela , mais je m'en souviens quand j'étais au Bengladesh il y avait des bergers pas tellement loin de chez moi avec trois troupeaux de moutons. Et le matin c'était de toute beauté de les voir appeler leurs moutons. Chacun les appelait à leur façon et leur troupeau allait à eux parce qu'ils connaissaient la voix de leur berger puis ils savaient qu'il les aimait. Mais la différence c'était ceci, le bon pasteur lui savait que les moutons sont fragiles et aussi qu'ils ont aucune défense par exemple s'il y avait un loup qui venait dans le troupeau. Alors il était prêt à donner sa vie pour ses brebis comme nous dit l'Évangile d'aujourd'hui.

Eh bien le mercenaire c'est un peu différent, le mercenaire il s'occupe très bien de ses moutons jusqu'à temps qu'il arrive un grand danger, là il se sauve. Et puis un animal comme le loup va tout les disperser. Et finalement quand une brebis se perd une fois, et bien il cherche la brebis puis il la trouve, il la cherche une deuxième fois, il la ramène au bercail, mais la troisième fois là il dit cette brebis-là c'est un mouton noir de la famille, or il lui casse une jambe pour pas qu'elle se sauve de nouveau. C'est la différence entre un mercenaire, un berger mercenaire et le bon Pasteur. Jésus ne les abandonne pas ni ne s'enfuit quand vient le danger. Nous connaissons très bien le passage du bon Pasteur et de la brebis perdue. Alors le bon Pasteur cherche sa brebis il laisse les 99 autres en arrière, puis il va chercher sa brebis et lorsqu'il trouve sa brebis, elle tremble parce qu'elle a peur elle ne peut plus bouger, il la prend, la met sur ses épaules, la tient avec sa main gauche par les quatre pattes et s'en va avec son bâton.

Cette image c'est une image parfaite du Dieu d'amour. Un amour absolu, un amour total, un amour inconditionnel que Dieu a envers nous - il cherche toujours ses brebis perdues.

Il est venu non pas pour être sauvé, mais pour sauver le monde dans son entier. Il veut sauver toutes les âmes, il veut sauver toutes les personnes qui sont perdues. Il nous cherche constamment comme dans l'enfant prodigue, il nous cherche constamment tout le temps. Le bon Pasteur se réjouit d'avoir retrouvé sa brebis. Cet amour est capable de conduire Jésus jusqu'au sacrifice de sa vie. C'est saint Jean qui dit ça au chapitre 15 verset 7 dans l'Évangile d'aujourd'hui. Il y a deux versets qui nous parlent du verbe «connaître»'. Le verbe connaître dans la Bible ce n'est pas une question d'intelligence, c'est plutôt un geste d'amour, un geste qui s'occupe à désigner une relation d'amour parfaite dont l'amour est à plein. Et c'est comme ça que le bon Pasteur se présente à nous. Un peu comme une maman avec son petit bébé nouveau-né, parfois il va se mettre à pleurer. Le papa le prend dans ses bras mais il n'est pas capable de l'arrêter de pleurer et, même si aujourd'hui les tâches sont partagées et que le rôle des époux a bien changé, la mère va dire à son mari «donne-le moi, je connais ses besoins.»

Alors voilà autant de façons de répondre à de petites voix tenues qui sont bien présentes dans nos expériences quotidiennes. Jésus se laisse découvrir au coeur de nos relations. Et dans l'Évangile il dit «je suis le bon Pasteur, je suis le vrai berger» et aussi quand nous lisons l'Écriture, surtout les évangiles, il nous dit aussi «je suis la lumière du monde, je suis le sel de la terre, je suis le pain de vie, je suis la résurrection, je suis le Messie, je suis le Sauveur» et j'en passe. Cependant, il y a un verset que j'aurais aimé qu'on ajoute à l'Évangile d'aujourd'hui qui disait: «je suis venu pour que les humains aient la vie et qu'ils l'aient en abondance.» C'est ce que le bon Pasteur est venu faire, pour nous donner la vie en abondance. Alors en ce jour de la fête de l'Évangile du bon Pasteur c'est aussi la journée qu'on invite chacun d'entre vous à prier pour les vocations. Prions donc le bon Pasteur pour qu'il nous donne des laïcs. Nous avons besoin d'eux d'une façon spéciale à jouer un rôle spécial dans l'Église. Nous avons besoin d'eux d'être des témoins dans la société. Prions également pour les religieux, les religieuses et pour les vocations sacerdotales afin que la parole de Dieu se répande partout dans le monde.


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