HOMÉLIE DU 23 AVRIL 2006 PAROISSE SAINT-FRANÇOIS-DE-SALES Président de l'assemblée: Actes (4, 32-35) Mes soeurs, mes frères, Nous avons tous un peu de Thomas en nous et parfois nous en avons même beaucoup. Pouvons-nous avoir la foi en Jésus ressuscité, la foi en Dieu qui est Amour dans un monde où l'on voit la maladie, la misère, la guerre, la haine au nom de Dieu, la pauvreté et la mort qui frappe aveuglément et qui n'épargne personne, même pas des jeunes enfants? Souvent, trop souvent, nous entendons dire: «être chrétien, être chrétienne, croire à la résurrection du Christ, qu'est-ce que ça change?» Voilà une question très pertinente. Car effectivement, si la résurrection de Jésus ne change rien à la vie, à nos vies, il est bien inutile de croire. La réponse à la question posée, n'est pas simple ou brève, concrète ou même absolument convaincante pour beaucoup de gens. Certaines personnes, et vous en connaissez affirment que la résurrection du Christ nous donne l'espérance de ressusciter à notre tour et de vivre éternellement auprès de la Béatitude, c'est-à-dire auprès du Père. D'autres personnes affirment que la foi dans le Ressuscité est pour elles un réconfort et un soutien au cours de leurs épreuves et de leurs souffrances. Elles ont conscience qu'il leur est possible de mieux passer à travers les difficultés et les souffrances en fixant leur regard sur le Christ Vivant qui a lui-même souffert, est mort. Puis est ressuscité afin que nous ayons la vie en abondance. Souvent, trop souvent, des gens nous reproche, à nous disciples de Jésus Christ, d'affirmer de belles idées, de dire des belles paroles qui n'ont pas d'impact réel et visible sur la vie de ceux et celles qui sont dans le besoin et qui souffrent. Croire en la résurrection du Christ nous oblige, tout comme les premiers chrétiens et chrétiennes, à changer notre façon de nous comporter vis-à-vis de nos soeurs et frères exclus et aussi à l'égard des biens matériels que nous possédons. Le message du Livre des Actes des Apôtres que l'on vient d'entendre est bien celui-ci: lorsque l'on croit à la résurrection du Christ, on ne peut plus garder ses biens uniquement pour soi. Il faut partager. Il faut partager de telle sorte qu'il n'y ait plus de pauvres autour de vous. Croire à la résurrection du Crucifié implique donc pour vous et moi que l'on ne peut plus regarder les personnes qui nous entourent de la même façon. Les pauvres, les exclus, les malades sont nos frères et soeurs dans le Christ. Nous devons les regarder et les considérer avec le regard du Ressuscité. Nous avons à les aimer comme Dieu les aime. L'amour dont parle les Actes ne se réduit pas à un vaque sentiment de bonté. Il faut passer aux actes. Lorsque nous croyons vraiment à la résurrection du Christ il nous est impossible de laisser souffrir, de laisser avoir faim et soif nos frères et soeurs du monde entier surtout lorsque nous vivons dans l'abondance. Croyons-nous vraiment à la résurrection du Fils de Dieu? Croyons-nous au point de regarder comme Jésus, de penser comme Jésus, d'aimer comme Jésus et d'agir comme Lui? Mes chers amis, croire n'est pas chose facile, c'est très exigeant. Sommes-nous plus croyants que Thomas? Celui qui a mis du temps avant de pouvoir s'écrier: «Mon Seigneur et mon Dieu!» Si oui que Dieu soit loué et remercié, car c'est bien Lui qui nous en fait don. Sinon, implorons le Père pour qu'il augmente notre foi! Amen << | index des homélies | >> |
