HOMÉLIE DU 14 MAI 2006 PAROISSE MARIE-MÉDIATRICE Président de l'assemblée: Actes (4, 8-12) L'Évangile du jour nous parle du bon pasteur et des brebis. Dans notre contexte moderne où les gens vivent plus en ville qu'en campagne, il n'est pas toujours facile de bien faire comprendre l'image du Berger. Permettez-moi de commencer par vous raconter cette anecdote. Un jour, je suis allé visiter une classe. Je raconte aux enfants l'histoire de la brebis perdue. Puis je leur demande ce que le berger va faire de la brebis égarée. Un enfant lève la main et me dit: «il va la manger». Nous sommes tous partis à rire comme vous aujourd'hui. Vous comprenez pourquoi il n'est pas facile de faire comprendre l'image du berger aujourd'hui. Du temps de Jésus, le métier de berger était un métier dur. - Le berger devait chercher les pâturages pour ses brebis, il fallait parcourir des distances pour avoir de la belle herbe, d'autant plus que c'est une région de sécheresse. Pourtant, si on ouvre la Bible, les grands hommes du peuple juif étaient des bergers: Moîse, Jacob, David, la plupart des prophètes... même Dieu est identifié à un pasteur. Alors, s'il en est ainsi, qu'est-ce qu'il y a d'important dans ce métier de berger? Comme nous l'avons vu dans les caractéristiques du métier, le berger est quelqu'un qui est proche de ses bêtes, il en prend soin. Il est au service de son troupeau, toute sa vie est donnée à ses bêtes. Quand les animaux sauvages attaquent son troupeau, il est prêt à se battre contre eux, même s'il peut y laisser sa vie. Le berger est une personne qui est toujours active, tantôt il est à la recherche des pâturages, soit il est en train de soigner ses bêtes, etc. Or, les qualités de proximité, de service, d'aller à la recherche des brebis perdues sont les qualités de Jésus. La proximité: Jésus était proche de son peuple. Il parcourait toutes les régions du Nord au Sud, et de l'Est à l'Ouest. Quand les gens étaient au temple ou à la synagogue il allait là aussi pour prier avec eux. Quand les pêcheurs ramenaient du poisson il était là au bord du lac, il était sur la route avec les gens, il allait chez eux pour partager avec eux le repas, bref il était un avec son peuple. Il était avec eux dans les moments de joie: ex. le mariage de Cana, il était avec eux dans les moments difficiles, la belle-mère de Simon, Marthe et Marie à la mort de Lazarre, d'où alors les foules courraient derrière lui. Il pouvait bien attester qu'il connaît ses brebis et que ses brebis le connaissent. Cette pastorale de proximité de Jésus ne suscite-t-elle pas une question en nous les pasteurs. Si nos églises se vident, ne serait-il pas peut-être un signe que nous sommes invités à aller à la rencontre des gens, dans leur milieu de vie au lieu de les attendre dans nos presbytères? Ainsi le message du dimanche passé à Saint Thomas pourrait s'actualiser: «Heureux ceux qui croient sans avoir vu». Comment peuvent-ils croire sans avoir vu? Parce qu'ils ont rencontré sur leur chemin quelqu'un qui leur a été proche, quelqu'un qui les a consolés quand ils pleuraient, quelqu'un qui les a écoutés quand ils avaient besoin de quelqu'un à qui parler, quelqu'un qui sait comme Jésus, que les gens ont faim, et leur donne quelque chose à manger... Ainsi notre mission devient celle d'être là où le Christ devrait être aujourd'hui. Dans ce cas, nous devenons capables de rejoindre les brebis qui ne sont pas encore rentrées dans le bercail. << | index des homélies | >> |
