Caraquet révise ses règlements

Prenez note que cet article publié en 2008 pourrait contenir des informations qui ne sont plus à jour.
La Ville de Caraquet, au Nouveau-Brunswick, revoit ses règles qui régissent l'épandage de pesticides à des fins industrielles dans son territoire.
Elle a présenté un nouvel arrêté municipal au public au moment où des citoyens s'inquiètent du projet d'ouverture d'une bleuetière près d'un quartier résidentiel.
Des dizaines de citoyens se sont présentés à l'Hôtel de Ville de Caraquet pour faire connaître leurs préoccupations à ce sujet. Ces propriétaires de la rue du Portage, située à l'entrée est de la ville, craignent pour leur santé et celle de leur famille.
Les gens s'inquiètent de l'épandage possible de pesticides près de leurs demeures. Ces produits pourraient, selon eux, polluer l'air et la nappe d'eau souterraine.
La bleuetière occuperait une grande superficie. Le terrain s'étend sur une lisière de 5 kilomètres de long par 240 mètres de large. Au départ, la culture de bleuet devait se faire à 50 mètres des habitations.
Devant des dizaines de propriétaires, le conseil municipal a présenté une modification de l'arrêté sur les pesticides, qui éloignerait l'exploitation agricole à 200 mètres des maisons.
Le changement proposé rassure peu les citoyens
« Je considère que 200 mètres à ce point-ci, ce n'est pas suffisant. Maintenant, est-ce que ce serait 500? Est-ce que ce serait plus? C'est l'avenir qui va nous le dire, mais à ce point-ci, définitivement, 200 mètres ne sont pas suffisants », a déclaré Brian Paquette, un porte-parole des propriétaires.
« C'est un chiffre qui a été mis là, mais c'est provisoire. Ce n'est pas coulé dans le béton parce que maintenant il faut aller voir l'expertise de gens qui vont nous dire si c'est 300 pieds, si c'est 400 pieds ou c'est plus. C'est pour arriver à passer une résolution ce soir pour aller de l'avant avant avec cette modification-là, mais ce n'est pas coulé dans le béton. Ça peut changer », a expliqué le maire, Antoine Landry.
Avant l'adoption d'un nouvel arrêté, le conseil municipal demandera l'avis de la Commission d'aménagement de la Péninsule acadienne, responsable du plan de zonage. La Ville tentera de trouver la meilleure solution pour protéger ses citoyens des risques de projets agricoles.
« Il faut regarder aussi l'ensemble du territoire. Nous avons quand même des cultivateurs en ville qui cultivent des patates, du blé d'Inde et ces choses-là, qui sont là depuis 25 ans, 30 ans et 40 ans. Est-ce qu'on va faire fermer toutes ces choses-là? Alors, il faut s'assurer aussi qu'on ne pénalise pas certaines gens qui ont des droits acquis », ajoute Antoine Landry.
Pour sa part, le comité de citoyens se dit prêt à donner une chance au conseil municipal de faire son devoir, mais le porte-parole Brian Paquet promet que les résidents resteront sur leurs gardes.
« Je crois quand même qu'il y a certainement de la bonne foi de part et d'autre, mais à ce point-ci, on va attendre pour voir ce que la municipalité va faire », indique M. Paquet.
La résolution adoptée par le conseil municipal impose en quelque sorte un moratoire sur tout nouveau projet agricole dans son territoire, du moins à court terme, le temps que les experts se prononcent et que le plan de zonage soit modifié.