La base militaire veut de l'eau

Prenez note que cet article publié en 2006 pourrait contenir des informations qui ne sont plus à jour.
Radio-Canada a appris que la base militaire de Valcartier demande à la Ville de Québec de l'approvisionner en eau potable.
Radio-Canada a appris que la base militaire de Valcartier demande à la Ville de Québec de l'approvisionner en eau potable, soit 900 000 mètres cubes d'eau par année.
La Garnison de Valcartier était autosuffisante depuis 1914 grâce à ses puits artésiens. En 1997 cependant, deux des trois puits ont été fermés en raison de la présence de trichloréthylène (TCE) et de chlorure de vinyle, des produits toxiques utilisés en abondance sur la base depuis les années 50, notamment dans la fabrication de munitions. En 2003, la présence de TCE a forcé Shannon, la municipalité voisine, à fermer ses puits.
Dans une lettre à la Ville de Québec, le colonel de la base soutient que ce projet est d'une importance capitale. Il presse la Ville d'évaluer les coûts. François Moisan, chargé de communications à la Ville de Québec, mentionne que le dossier en est encore au stade de l'analyse des coûts et des échéanciers.
La Défense nationale nie que son désir de se raccorder au réseau d'aqueduc de Québec soit lié à la contamination de l'eau. Toutefois, pour le maire de Shannon, Clive Kiley, le lien entre le projet de la Défense nationale et la contamination de la nappe phréatique est évident. « Ils savent qu'il y a des traces de contamination dans l'eau et ils savent qu'il y a un danger. Je suppose qu'à un moment donné, le panache de contamination peut s'élargir », soutient le maire Kiley.
Des citoyens de Shannon, inquiets pour leur santé, ont entrepris une requête en recours collectif. Les arguments des résidents de Shannon et du gouvernement fédéral ont été entendus par un juge de la Cour supérieure lundi et mardi. Le litige pourrait coûter des centaines de millions de dollars à la Défense nationale.