Réactions plutôt positives

Prenez note que cet article publié en 2006 pourrait contenir des informations qui ne sont plus à jour.
Bien que critiqué par l'opposition, le budget Audet est assez bien reçu par les élus et les organismes de la capitale nationale.
Le budget déposé par le ministre des Finances Michel Audet fait l'objet de critiques de la part de l'opposition, mais est bien accueilli par les organismes de la région, bien que certains estiment que la capitale nationale en bénéficie peu.
Le chef du Parti québécois André Boisclair dénonce notamment le fait que le budget contient peu de mesures pour stimuler le développement économique du Québec et de ses régions.
Le chef de l'Action démocratique du Québec (ADQ), Mario Dumont, retient l'absence d'engagement précis au sujet de l'agrandissement de l'aéroport Jean-Lesage de Québec: « Généralement, dans un budget, la règle, c'est d'offrir des chiffres à la population. Là, on a une annonce qui a l'air d'un énoncé politique et non budgétaire, mais qui est néanmoins présentée dans le budget. Ça donne l'impression que les critiques des gens de la région de Québec des derniers jours ont amené le gouvernement à écrire une ligne à la dernière minute dans son budget, mais qu'il n'avait jamais eu le temps de déterminer quel montant il allait y associer. »
La décision d'investir dans l'aéroport fait toutefois l'unanimité parmi les acteurs locaux. Même si le ministre Audet laisse entendre qu'il prévoit y investir 10 millions, soit 5 millions de moins que ce qui a été demandé, le président de l'aéroport Gaétan Gagné se dit ravi. « Le ministre des Transports du Québec, Michel Després, a fait un excellent travail, dit-il. Maintenant, il faudra voir ce que le gouvernement fédéral fera pour appuyer le projet. »
La région de Québec espérait un investissement de 15 millions de dollars, afin que les travaux de modernisation puissent être achevés pour les fêtes du 400e anniversaire de la ville, en 2008.
Réduction de la taille de l'État
Le député de Richelieu et critique péquiste en matière de Conseil du trésor et de services gouvernementaux, Sylvain Simard, réagit par rapport à la cure mineure qui se poursuit dans les ministères et la fonction publique. Il soutient que les coupures sont trop importantes: « C'est un budget de petites misères, parce que, non seulement on reporte, pour la quatrième année consécutive dans la plupart des ministères, des gels et des diminutions, mais, en plus, chaque ministère doit assumer l'augmentation de 2 % des salaires cette année. Donc, il y a un 325 millions qui est coupé dans l'ensemble de ces ministères. ».
Pour l'année qui vient, le gouvernement Charest éliminera plus de 1200 postes, en ne remplaçant qu'un départ à la retraite sur deux. La présidente du Conseil du trésor, Monique Jérôme-Forget précise qu'il ne faut pas oublier que 16 000 nouveaux fonctionnaires seront tout de même engagés en 10 ans.
Transport en commun
Porte-parole de Québec solidaire, Françoise David déplore que la mesure retenue par le gouvernement pour encourager l'usage du transport en commun ne s'adresse pas aux personnes qui en auraient le plus besoin. « Cette mesure n'est accessible qu'aux travailleuses et aux travailleurs, dit-elle. Elle ne l'est pas aux étudiants et aux sans-emploi (...). C'est aberrant! Quelqu'un qui est en recherche d'emploi a peut-être plus besoin que quiconque d'utiliser le transport en commun. »
Le budget Audet prévoit investir 1,5 milliard de dollars dans le transport en commun. Il indique que les entreprises qui défraient le coût des laissez-passer de leurs employés obtiendront le double du montant payé en déduction fiscale.
L'argent servira également pour des installations d'entretien pour le Réseau de transport de la Capitale (RTC), de même que pour le remboursement complet de la taxe sur le carburant aux compagnies de transport en commun, le remplacement des wagons du métro de Montréal et le développement d'un train de banlieue dans cette même ville.
Même si Montréal reçoit plus d'un milliard pour son réseau de transport en commun, et que le RTC doit se contenter de 45 millions pour moderniser son garage et 62 autobus articulés, le directeur général de la société, Normand Carrier, est satisfait. Il affirme que cela va lui permettre d'augmenter la clientèle.
Société de transport de Lévis
Cependant, le député adéquiste des Chutes-de-la-Chaudière, Marc Picard, se dit très déçu. Il estime que les demandes répétées de la Société de transport de Lévis sont encore une fois ignorées.
« Pour la Rive-Sud, c'est ma plus grande déception, dit-il. M. Després et Mme Théberge [députée de Lévis] disaient toujours la même chose, soit d'attendre le budget. Ça fait trois ans qu'on attend, puis il ne se passe rien. »
Il déplore le fait que la Société de transport de Lévis (STL) ne reçoive que la moitié de ce que les automobilistes de la Rive-Sud paient pour le transport en commun dans les frais d'immatriculation de leurs véhicules. En 1992, le gouvernement a compensé une baisse du financement des sociétés de transport en commun en leur octroyant une partie des revenus d'immatriculation des véhicules des particuliers du Québec.
« Nous payons la totalité du 30 $ sur l'immatriculation, mais 50 % des sommes restent sur la Rive-Nord et 50 % vont sur la Rive-Sud », soutient-il. Le député Marc Picard veut que cesse ce qu'il estime être un détournement, afin que la totalité des sommes retourne à la STL. Il soutient que le sous-financement du réseau de la Rive-Sud s'établit à 10 millions de dollars pour les cinq dernières années.
Chambres de commerce
Par ailleurs, la Chambre de commerce de Québec se réjouit notamment des 7 millions accordés à l'Institut national d'optique et les sommes réservées à Génome Québec. Le paiement par Québec des taxes foncières des musées, dont celui de la civilisation et des Beaux-Arts, de même que du Grand Théâtre de Québec, est aussi bien reçu. Pour les institutions de la Ville, cela représente 3,5 millions dollars de plus par année.
Même si la Chambre de commerce des entrepreneurs est satisfaite des engagements envers l'aéroport et les institutions culturelles de la capitale, le président André Di Vita estime qu'il n'y a rien pour la création de richesses, qui était pourtant un des thèmes électoraux des libéraux. Ce dernier estime que ce budget n'est qu'un saupoudrage d'argent pour plaire au plus grand nombre. « Quelle vision y a-t-il pour la région de Québec et qu'est-ce qu'il y a de substantiel pour les entreprises? Rien », dit-il.