La présentation des arguments d'Enbridge pertubée à London

Photo : Radio-Canada
Prenez note que cet article publié en 2012 pourrait contenir des informations qui ne sont plus à jour.
Journée mouvementée aux audiences de l'Office de l'énergie à London, en Ontario, où plusieurs groupes ont perturbé la présentation des arguments finaux de la compagnie pétrolière Enbridge, qui veut inverser le flux d'un de ses pipelines qui traverse l'Ontario et le Québec.
À défaut de bloquer le projet d'Enbridge, les manifestants auront réussi à retarder l'argumentation de la compagnie d'environ deux heures. Selon eux, en plus des risques environnementaux liés au projet, la compagnie manque de transparence, parce qu'elle ne dévoile pas l'ensemble de ses plans pour le transport de pétrole.
« Enbridge a sectionné son projet pour donner l'apparence d'un petit projet avec très peu d'impact », affirme l'environnementaliste Steven Guilbeault.
Le pipeline entre Montréal et Sarnia fournit les raffineries ontariennes en pétrole brut importé de l'étranger et qui coule de l'est vers l'ouest.
Enbridge voudrait inverser le flux de ce réseau entre Sarnia et Westover, près de Hamilton.
Après l'avoir nié pendant longtemps, la compagnie a reconnu la semaine dernière qu'à terme, son plan est de transporter du pétrole de l'Ouest canadien vers l'est du continent. Enbridge n'a pas encore présenté ce projet à l'Office.
La crainte des écologistes est de voir les oléoducs d'Enbridge transporter du pétrole des sables bitumineux. La substance est abrasive, selon eux, ce qui risque d'abîmer les tuyaux et de mener à des déversements.
« C'est un pétrole lourd, qui a beaucoup plus d'impact sur les pipelines que du pétrole léger », poursuit M. Guilbeault.
Selon la compagnie, il n'y a pas de preuve que les sables bitumineux sont dangereux pour les pipelines.
Elle souligne aussi que ses demandes à l'Office de l'énergie sont publiques.
Quant à savoir si elle compte transporter des sables bitumineux, tout dépendra des exigences de ses clients, selon la compagnie.
L'Office de l'énergie promet d'être vigilant.
Enbridge présentera à l'Office son autre projet, celui d'amener du pétrole de l'Ouest canadien vers l'est, à l'automne.
Au Québec, de nombreuses chambres de commerce, dont celles de Montréal, Québec et Lévis, sont en faveur de ce plan. Il favoriserait, selon elles, l'autosuffisance énergétique du pays et un approvisionnement en pétrole à un prix plus bas.