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LA
CONFÉRENCE DE DURBAN
AU JOUR LE JOUR
Discrimination
raciale, discrimination
de caste, xénophobie et intolérance, un programme chargé
pour la Conférence
mondiale contre le racisme qui
se tient du 31 août au 7 septembre 2001 à Durban, en Afrique du
Sud.
Si la condamnation du racisme est universelle, les débats à Durban
sont pourtant particulièrement houleux notamment sur deux points
: la question israélo-palestinienne et celle de l'esclavage.
Déjà
avant même que la conférence ne débute, les États-Unis ont menacé
de ne pas participer à la conférence, estimant que certains pays
tentent d'assimiler le racisme au sionisme et que d'autres cherchent
des réparations pour l'esclavage.
Quels sont donc les enjeux
de cette conférence ?
L'analyse
de René Mailhot à l'émission Sans Frontières
(28 août 2001)
John
Manley boycotte la conférence
À la veille de l'ouverture de la conférence, le Canada emboîte
le pas aux États-Unis et décide de n'y participer que d'une
manière symbolique.
Comme
son homologue américain, le ministre des Affaires étrangères
du Canada, John Manley, ne dirigera pas la délégation canadienne
à Durban, estimant que les textes de la conférence vont trop
loin dans leurs attaques contre Israël.
Les
États-Unis avaient déjà annoncé que Colin Powell ne s'y rendrait
pas en raison de la tournure anti-israélienne que pourraient
prendre les travaux.
Aux
États-Unis, la communauté juive s'est réjouie de cette décision
mais la communauté noire estime que Colin Powell, premier
noir à accéder à une fonction aussi élevée dans la hiérarchie
gouvernementale américaine a manqué une occasion historique.
On notera que la plupart des délégations présentes à Durban
ne sont pas de haut niveau.
Dans
l'émission du 30 août de Sans Frontières, Maurice
Godin nous explique la position canadienne et Sylvain
Desjardins fait le point à partir de Durban.
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Ouverture
sur fond de controverse
La
Conférence de l'ONU contre le racisme s'est finalement ouverte sur
fond de controverse.
Le secrétaire général des Nations Unies, Kofi Annan, a demandé aux
Israéliens et aux Palestiniens de mettre leur différend de côté,
le temps de la conférence.
Les Palestiniens et certains participants arabes veulent que le
sionisme soit assimilé au racisme.
Le
projet de déclaration du forum des organisations non gouvernementales,
qui se tient depuis mardi à Durban, demande qu'Israël soit dénoncé
comme « un État d'apartheid, raciste et fasciste »
et que soit reconnu aux Palestiniens le droit d'user de tout moyen
pour résister à « une occupation militaire colonialiste
et discriminante ».
Kofi Annan a appelé les Israéliens et les Palestiniens à ne pas
sombrer dans des accusations mutuelles en rappelant que l'objectif
principal de la rencontre doit être d'améliorer le sort des victimes.
Les
précisions de Sylvain Desjardins à Sans Frontières.
(31 août 2001)
Le
Proche-Orient monopolise les débats
Quatre
jours après son ouverture officielle, les débats à la Conférence
de Durban sont toujours monopolisés par le conflit israélo-palestinien.
Les États-Unis et le Canada persistent dans leur refus de
s'associer à toute déclaration qui associerait le sionisme
au racisme. La conférence semble se diriger vers une impasse.
Le
compte-rendu de Sylvain Desjardins pour Dimanche
Magazine.
(2 septembre 2001).
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Les
ONG condamnent Israël
Au
matin du 3 septembre, les quelque 3000 ONG ont finalement condamné
Israël dans leur déclaration finale, le qualifiant d'État raciste
pratiquant l'apartheid.
Elles ont accusé l'État hébreu de perpétrer systématiquement des
crimes racistes, des actes de génocide et des nettoyages ethniques.
De rares exceptions comme Amnistie internationale, la Fédération
internationale des ligues des droits de l'Homme et Human Rights
Watch refusent, pour l'instant, d'endosser cette déclaration.
À
la conférence officielle, d'intenses négociations sont en cours
pour éviter que la conférence de l'ONU contre le racisme ne soit
un échec.
Israël et les États-Unis menacent de quitter la rencontre si les
pays arabes réussissent à faire accepter leur résolution contre
l'État hébreu.
La
Tribune du Québec a joint à Durban Jack Jedwab,
ancien directeur général du Congrès juif canadien dans la région
de Québec et directeur de l'Association d'études canadiennes.
(3 septembre 2001)
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Départ
des délégations
américaine et israélienne
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Chacun
restant sur ses positions, les États-Unis et Israël décident
de quitter la Conférence, jugeant « haineux »
les termes utilisés à l'égard d'Israël dans les documents
de travail.
Ce
départ n'a pas été suivi par les Européens, qui ont accepté
la proposition sud-africaine de tenter de rédiger un texte
« entièrement neuf » permettant
un « consensus ».
Depuis l'ouverture vendredi de la réunion, tractations et
négociations se déroulaient en coulisses pour tenter d'aboutir
à une déclaration finale acceptable par les parties israélienne
et palestinienne, et leurs soutiens respectifs, américain
et arabes.
Le Canada a pour sa part décidé de rester à la table des négociations
tant « qu'il est possible d'arriver à un résultat
satisfaisant », a indiqué le ministère canadien
des Affaires étrangères.
Depuis quatre jours, la question du conflit qui embrase le
Proche-Orient occultait les autres débats notamment sur les
réparations pour l'esclavage et les multiples formes du racisme
moderne.
Sylvain
Desjardins fait le point à Sans Frontières.
(3 septembre 2001)
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VERS
UN ÉCHEC?
La
Conférence des Nations Unies contre le racisme à Durban
tire à sa fin et aucune entente n'a toujours été
conclue sur l'esclavage et la colonisation. Même chose pour
ce qui est de la question du Proche-Orient, qui continue de diviser
les délégués.
La rencontre se dirige-t-elle vers un échec?
Michel Labrecque s'entretient avec le journaliste Sylvain
Desjardins, qui est sur place, puis recueille l'avis de Davis
Malone, président de l'International Peace Academy.
Sans
Frontières du 7 septembre
Le
compte-rendu et l'entevue
QUEL BILAN ?
Sylvain Desjardins
La
Conférence des Nations unies contre le racisme a constamment
frôlé l'échec.
Les discussions ont buté sur deux gros obstacles ; la
façon d'évoquer la situation au Proche-Orient et l'esclavagisme.
La conférence s'est finalement terminée sur un
compromis qui consacre la persévérance des négociateurs
européens.
Deux
documents distincts ont été adoptés
ont été adoptés au neuvième jour des travaux par les quelque
160 pays représentés ; une déclaration de principes
et un plan d'action,.
Le
texte de compromis obtenu à l'arraché par les diplomates
européens concerne le conflit israélo-palestinien et reconnaît,
entre autres, le droit des Palestiniens à l'auto-détermination
et la création d'un État palestinien indépendant.
Sur l'esclavage, le texte reconnaît qu'il s'agit d'un
« crime contre l'Humanité qui aurait dû
toujours être reconnu comme tel ». Il ne
comprend, par contre, plus le terme de « réparations »,
auquel s'opposaient les Occidentaux, mais encourage la
communauté internationale à renforcer l'aide au développement.
Cependant, tant les résolutions sur l'esclavage, le Proche-Orient
et les droits des minorités contre les racismes et les
discriminations adoptées dans la déclaration finale onusienne
n'ont pas de valeur contraignante pour les années à venir.
Sylvain
Desjardins, qui était sur place durant deux semaines,
fait le bilan de la Conférence de Durban.
Le
reportage
AUX
RACINES DU RACISME
Ginette
Lamarche
Pour
mieux comprendre les échecs et demi-succès des conférences
sur le racisme et en tirer les leçons, Ginette
Lamarche a invité Pierre Sané,
sous-directeur général pour les sciences humaines et sociales
à l'UNESCO et ancien secrétaire général d'Amnesty International,
Rony Brauman, ancien président de Médecins
sans Frontières, fondateur de Liberté sans Frontière et
Reed Brody, directeur adjoint de Human Rights Watch.
Le
débat
Dimanche
Magazine
du 9 septembre
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Matthew Coon Come à Durban
Autre
controverse au Canada même. Si John Maley boycotte la conférence,
le chef de l'Assemblée des Premières Nations, Matthew Coon
Come, y participe.
Il
y participe pour promouvoir les droits des autochtones du
monde entier mais aussi dénoncer le racisme auquel sont confrontés,
selon lui, les autochtones du Canada.
Matthew
Coon-Come a déclaré, lors de la Conférence, que le Canada
est une nation raciste. Le ministre des Affaires indiennes,
Robert Nault, estime que ces propos sont totalement injustifiés
et
exige des excuses de la part du chef de l'Assemblée des Premières
Nations. Matthew Coon-Come a répliqué en accusant le ministre
de tenter de le réduire au silence.
Dès
l'annonce de l'arrivée de Matthew Coon Come à Durban,
La Tribune du Québec a joint Ghyslain Picard,
chef régional de l'Assemblée des Premières nations pour le
Québec et le Labrador.
(27 août 2001)
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