Témoignages
Prenez note que cet article publié en 2011 pourrait contenir des informations qui ne sont plus à jour.
La commission spéciale sur le droit de mourir dans la dignité aborde différents aspects de la mort et des soins à administrer en fin de vie.
Il s'agit d'un débat de société aussi sensible que douloureux, que Radio-Canada souhaite mener avec vous. Vous trouverez ci-dessous les témoignages de trois personnes qui ont été confrontées à ces décisions difficiles.
Si vous avez dû faire face à la perte d'un proche dans ces conditions, si un jour vous y avez pensé dans des circonstances douloureuses, envoyez-nous votre témoignage. Vous pouvez le faire par courriel à temoin@radio-canada.ca (nouvelle fenêtre) ou à radio-canada.ca/temoin. Ce peut être un témoignage écrit, audio ou vidéo.
Nous publierons vos récits dans le cadre de notre dossier sur la question, avec tout le respect qui se doit.
Pour le droit à l'euthanasie
Nous sommes d'accord pour l'euthanasie. Ma femme a une tumeur au cerveau et je crois que si elle va de pire en pire, c'est pas en restant à l'hôpital jusqu'à la fin que ça réglera le problème. Elle aimerait avoir le droit à l'euthanasie, pour elle c'est très important. Seulement le monde malade sait l'importance de cet outil.
Carl Tremblay
Choisir de cesser tout traitement
Ma mère, qui faisait de l'emphysème, a choisi d'arrêter les traitements médicaux pour une pneumonie lors de sa dernière visite à l'hôpital. Elle était consciente de son geste et des conséquences. Après avoir parlé à mon frère et moi, elle a demandé au médecin de retirer les « machines » et l'arrêt des médicaments. Le docteur a regardé son dossier et a jasé avec ma mère. Suite à la discussion, la morphine a remplacé les médicaments habituels et, 48 heures plus tard, maman nous quittait. Malgré la peine qui nous accompagnait, mon frère et moi étions « contents » qu'elle ait eu la chance de terminer sa vie dans la dignité et surtout sans avoir à souffrir des années durant.
Suite à mon expérience, je suis en faveur du suicide assisté. Il faut que les médecins écoutent les patients et les familles. Mourir dans la dignité, sans souffrir, devrait être une option pour tout le monde.
Nathalie Larche
Décider comment mourir
Mourir dans la dignité est important pour les malades, on parle par erreur d'euthanasie, parlons plutôt de suicide assisté.
Je suis moi-même atteint d'une maladie incurable la Porphyrie Variegate. Mon système nerveux se dégrade de jour en jour, en plus de perdre la mémoire. Je n'ai pas l'intention de finir comme un légume dans un lit d'un centre de soins de longue durée. Quand le temps sera venu, je veux pouvoir décider de mourir proprement et non à avoir à me jeter sous un métro ou autre méthode sale et ridicule où en plus on risque d'en réchapper. Le suicide assisté est nécessaire pour le bien-être des malades.
Francois Michaud-Herbst