Des publicités douteuses

Prenez note que cet article publié en 2006 pourrait contenir des informations qui ne sont plus à jour.
Une campagne de promotion destinée au marché américain utilise des stéréotypes sexuels et des blagues de bas étage. Une initiative indigne d'une société d'État, juge le Conseil du statut de la femme.
Diffusée dans The improper Bostonian, un magazine pour jeunes professionnels branchés de la capitale du Massachusetts, la nouvelle publicité du Casino de Montréal dérange. Truffée de stéréotypes et de clichés, elle apparaît de fort mauvais goût aux yeux de certains.
Composée comme une courte histoire, sous forme de bande dessinée, la publicité met en vedette un homme qui joue au black-jack. Dans un jeu de séduction évident, la femme lui dit « Nice pair », alors qu'elle lui donne une paire d'as. Le dessin suivant affiche un gros plan de ses seins mis en valeur par une robe moulante.
Sur le site web qui constitue une suite de l'annonce, trois courts récits d'animation sont proposés. Les trois mettent en vedette un homme qui tente sa chance tant avec les jeux de hasard que les femmes. Le double sens est ici aussi évident, et les allusions sexuelles, faciles à percevoir.
La présidente du Conseil du statut de la femme, Hélène Harvey, s'est dite outrée qu'une société d'État puisse utiliser une telle stratégie de mise en marché. « Quelle image donnons-nous de la femme québécoise? Qu'elle est facile? C'est l'exemple type de la publicité sexiste. »
Loto-Québec n'a pas tardé à réagir. La société d'État reconnaît que sa publicité dépeint des femmes très intéressées par l'argent, mais se défend d'avoir voulu dénigrer les femmes québécoises. Son porte-parole, Jean-Pierre Roy, a tenu à s'excuser, au nom de son organisme, si la publicité a pu choquer certaines personnes.
En soirée, la ministre de la Famille, des Aînés et de la Condition féminine, Carole Théberge, a réagi par voie de communiqué. Elle déplore le manque de jugement de la société d'État qui a utilisé « le corps de la femme comme objet de séduction relié au jeu ». Selon la ministre, Loto-Québec a « le devoir de représenter le Québec avec dignité et dans le respect de nos valeurs ».
Dans son communiqué, Mme Théberge demande fermement la fermeture du site, chose qui avait déjà été faite par la société d'État au moment de sa publication.