Pas si bêtes, les hadrosaures

Reconstruction de Amurosaurus riabinini
Photo : Institut royal des Sciences naturelles de Belgique
Prenez note que cet article publié en 2013 pourrait contenir des informations qui ne sont plus à jour.
Les hadrosaures avaient un cerveau relativement plus grand que celui d'autres dinosaures herbivores, ont montré des paléontologues belges de l'Université Libre de Bruxelles.
La chercheuse Pascaline Lauters et ses collègues estiment que ces dinosaures à bec de canard, comme l'Amurosaurus riabinini, devaient être plutôt intelligents.
L'équipe a réalisé des moulages de l'intérieur des boîtes crâniennes de différents dinosaures, comme des iguanodons et des hadrosauridés, à partir des restes fossilisés retrouvés. Ce travail a permis de donner un bon aperçu de ce à quoi devait ressembler le cerveau de ces animaux.
Le saviez-vous ?
Amurosaurus riabinini est nommé en l'honneur du paléontologue russe Anatoly Riabinin, qui a conduit la première expédition pour découvrir des restes de dinosaures dans la région de l'Amour en 1916 et 1917.
Amurosaurus riabinini vivait à la fin du Crétacé, il y a environ 65 à 68 millions d'années.

Moulage endocrânien de Amurosaurus
Explications
L'hypothèse partagée par la plupart des paléontologues veut que les dinosaures aient de petits cerveaux par rapport à leur taille.
Or, les moulages du cerveau d'Amurosaurus présentent des impressions de vaisseaux sanguins sur l'intérieur de la boîte crânienne. Cela veut dire que leur cerveau était en contact avec la boîte crânienne, l'occupant pleinement. Ce fait confirme une étude du paléontologue canadien David Evans selon laquelle le cerveau des hadrosauridés remplit une portion de la cavité crânienne proportionnellement plus large que chez les autres dinosaures herbivores du même type.
De plus, les hémisphères cérébraux d'Amurosaurus sont larges et arrondis. Cela illustre le développement important de cette partie du cerveau chez les hadrosauridés et c'est cohérent avec la variété et la complexité des comportements sociaux supposés des lambéosaurinés. Des pistes fossilisées associées à des hadrosaures et d'autres ornithopodes portent à croire qu'ils se déplaçaient en groupe. Les paléontologues savent aussi qu'ils nichaient en vastes colonies sur des sites fréquentés de génération en génération.
L'équipe de recherche a aussi observé un nerf olfactif assez large, signe qu'ils avaient probablement un bon odorat.
De précédentes études montrent que les crêtes creuses faisaient caisse de résonance quand les hadrosaures poussaient leurs cris. Cela leur permettait de communiquer sur de très longues distances.
Le détail de ces travaux est publié dans la revue PLOS ONE.