Alzheimer : De l'importance de la plasticité du cerveau
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Prenez note que cet article publié en 2011 pourrait contenir des informations qui ne sont plus à jour.
Les personnes à risque de développer la maladie d'Alzheimer peuvent compter sur un allié important : la plasticité du cerveau.
La Dre Sylvie Belleville et ses collègues de l'Université de Montréal ont démontré que le cerveau ne perd pas sa capacité plastique avec l'âge, contrairement à ce qui a longtemps été pensé.
L'équipe de recherche avait posé comme hypothèse que certaines cellules intervenant habituellement dans d'autres processus cérébraux pouvaient, grâce à un programme simple d'entraînement de la mémoire, prendre la relève, n'étant pas encore atteintes par la maladie.
Notre recherche a confirmé notre hypothèse. Non seulement l'imagerie fonctionnelle a mis en évidence cette diversification, mais nous avons aussi pu observer une augmentation de 33 % du taux de bonnes réponses à une tâche de mémoire à laquelle ont été soumises, après le programme d'entraînement, les personnes aux prises avec des troubles cognitifs légers, et donc dix fois plus à risque de développer la maladie d'Alzheimer.
L'équipe montréalaise est la première à avoir démontré cette hypothèse, après avoir utilisé un protocole incluant la neuroimagerie médicale fonctionnelle.
La recherche a été menée auprès de trente personnes âgées, 15 en santé et 15 présentant des troubles cognitifs légers.
Selon les chercheurs, ces travaux permettent d'entrevoir la création de nouveaux traitements dont l'objectif sera d'augmenter la plasticité des régions concernées ou de retarder le moment où cette plasticité ne peut plus prendre la relève. Ces traitements pourraient ainsi offrir quelques années supplémentaires sans signes et symptômes de la maladie d'Alzheimer aux personnes atteintes.
Le détail de ces travaux est publié dans la revue Brain.
Environ 500 000 Canadiens, dont 120 000 Québécois, sont atteints de la maladie d'Alzheimer.
Le saviez-vous?
Notre cerveau perd de 5 à 10 % de son poids entre l'âge de 20 et 90 ans. Pour contrebalancer cette perte de cellules, le cerveau fait appel à deux mécanismes compensatoires : la plasticité et la redondance.