Une étrange galaxie

Le spectrographe GNIRS, du télescope Gemini South
Photo : Site officiel de l'observatoire Gemini
Prenez note que cet article publié en 2009 pourrait contenir des informations qui ne sont plus à jour.
La découverte d'une curieuse galaxie met en doute le modèle de l'évolution de l'univers, selon une étude publiée mercredi.
Des galaxies situées à plus de 10 milliards d'années-lumière de la Terre, extrêmement denses et condensées, remettent en cause l'évolution du cosmos.
Ce sont les conclusions d'une étude publiée dans la revue britannique Nature, mercredi.
Selon le modèle actuel d'évolution de l'univers, les galaxies les plus grandes sont nées de deux façons, soit par la fusion d'amas d'étoiles de taille plus modeste ou par l'absorption des petites galaxies par des galaxies géantes.
Or, une équipe de scientifiques a découvert une galaxie considérée comme un ancêtre des grandes galaxies elliptiques, constituées essentiellement d'étoiles vieilles. Bien que de petite taille, cette curieuse galaxie, baptisée 1255-0, s'avère être aussi massive et beaucoup plus dense que les grandes galaxies elliptiques.
Cette découverte laisse croire que des galaxies auraient pu croître en taille sans absorber davantage d'étoiles, avancent les trois chercheurs.
« C'est comme de découvrir soudainement que Londinium [nom de Londres sous l'Empire romain] avait la même population que le Grand Londres actuel », a expliqué l'astrophysicien Karl Glazebrook, dans la revue Nature.
29 heures plus tard...
Grâce au spectrographe GNIRS du télescope Gemini South, les auteurs de l'étude, trois scientifiques des universités américaines de Princeton et de Yale, et de l'université Leiden, des Pays-Bas, ont scruté 1255-0 durant 29 heures.
À l'aide des rayons infrarouges, ils ont calculé que cette galaxie se trouvait à plus de 10,7 milliards d'années-lumière. Sa lumière qui nous parvient aujourd'hui aurait été émise alors que l'Univers ne comptait que trois milliards d'années d'existence.
Qu'est-ce qu'une année-lumière?
Une année-lumière correspond à la distance parcourue par la lumière en un an, soit environ 9460,7 milliards de kilomètres.
Malgré un signal très faible, les scientifiques affirment être aussi arrivés à mesurer la vitesse moyenne de rotation des étoiles autour du centre de la galaxie. Comme celle-ci est très élevée, ils en ont déduit que 1255-0 était quatre fois plus massive que la Voie lactée (notre galaxie), mais six fois plus petite.
Pour le chercheur Karl Glazebrooke, cette récente trouvaille n'est que la pointe de l'iceberg. Des centaines de galaxies ressemblant à 1255-0 seront découvertes dans les années à venir, prédit-il.
Avec les informations de Agence France-Presse et le site de l'Astrolab du parc national du Mont-Mégantic