Une 9e toile est restituée à la succession de Max Stern

L’œuvre «Les maîtres de la guilde des orfèvres à Amsterdam en 1701», du peintre néerlandais Juriaen Pool fils (1665-1745)
Prenez note que cet article publié en 2011 pourrait contenir des informations qui ne sont plus à jour.
Après sept ans d'enquêtes et de recherches, la succession du marchand d'art juif montréalais Max Stern a récupéré une neuvième toile de la collection qu'il avait été forcé de vendre aux nazis, en 1937.
Clarence Epstein, directeur des projets spéciaux et affaires culturelles de l'Université Concordia, précise que la toile a été restituée par un casino allemand.
L'oeuvre intitulée « Les maîtres de la guilde des orfèvres à Amsterdam en 1701 », du peintre néerlandais Juriaen Pool fils (1665-1745), se trouve en ce moment au Musée d'Amsterdam, aux Pays-Bas, où elle sera exposée pour une période encore indéterminée.
Le musée vient tout juste d'inaugurer une aile destinée aux enfants, sur les lieux de l'ancien orphelinat où Juriaen Pool fils a grandi. Un personnage incarnant l'artiste sert d'ailleurs de guide aux visiteurs et les mène d'une salle d'exposition à l'autre.
Ça fait sept ans que nous sommes en négociations avec eux. Ce n'est pas quelque chose qu'ils ont accepté soudainement. Ils ont voulu que nous prouvions que l'oeuvre était vraiment dans la collection qui a été spoliée. Pendant ces sept ans, nous avons trouvé des archives très importantes qui ont finalement convaincu le casino que l'oeuvre était une oeuvre spoliée.
Depuis 10 ans, l'Université Concordia, qui agit au nom des liquidateurs de la succession de Max Stern, tente de récupérer plus de 400 tableaux ayant appartenu au marchand d'art.
Une quarantaine d'oeuvres ont été repérées et des démarches sont en cours pour tenter de les récupérer.
Le tableau de Juriaen Pool fils, qui représente des notables d'Amsterdam, se trouvait à la galerie Stern de Düsseldorf jusqu'en 1937. Il avait ensuite été envoyé à la galerie Heinemann de Wiesbaden, avant d'être acquis par un casino du sud de l'Allemagne. L'entreprise, qui l'avait conservée durant cette période, a requis l'anonymat.
Des recherches approfondies à travers des correspondances du marchand d'art ont mené à la découverte de documents prouvant qu'il en était bien le propriétaire. La maison de vente aux enchères Sotheby's avait notamment contribué à la localisation de l'oeuvre, en 2004.
Marchand d'art et collectionneur
Le marchand d'art Max Stern (1904-1987) avait été forcé de fermer sa galerie d'art de Düsseldorf sous la période nazie, en 1937, et contraint de céder ou de vendre à des prix dérisoires une grande partie de sa collection.
Après avoir fui vers Londres, il s'est établi à Montréal en 1941, où il a commencé à s'intéresser aux peintres modernes français. Il devient directeur de la Galerie Dominion, avant de s'en porter acquéreur en 1947, s'inscrivant rapidement comme l'un des plus importants marchands et collectionneurs d'oeuvres d'art au pays.
À sa mort, il lègue l'essentiel de ses biens à trois grandes universités, les universités montréalaises Concordia et McGill et l'Université hébraïque de Jérusalem.